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Thématiques : Pendule Squelette

  • Rare pendule squelette en bronze très finement ciselé ou moleté, doré au mat et marbre incarnat turquin

    Pendule425-04_HD_WEB

    France, fin de l’époque Empire, vers 1810-1815

    Hauteur39.5

    Le cadran annulaire émaillé blanc indique les heures et les minutes par tranches de quinze en chiffres arabes par deux aiguilles en acier poli-bleui œil-de-perdrix dites « Breguet ». Le mouvement s’inscrit dans une caisse violonée entièrement réalisée en bronze très finement ciselé ou moleté et doré au mat. Le cadran est ceinturé d’un bandeau extérieur à frise de palmettes stylisées ; le mouvement, à roues latérales supportant les deux poids-moteur et le balancier terminé par sa lentille, est supporté par deux montants en joncs se terminant en pattes de lion émergeant de larges feuilles de refend réunis par un motif ajouré à acanthes, crosses, fleurettes et fleurons. L’ensemble repose sur une base quadrangulaire à côtés arrondis en marbre incarnat turquin, elle-même supportée par quatre pieds moulurés soulignés de frises perlées.

    C’est véritablement dans la dernière décennie du XVIIIe siècle qu’apparaissent les premiers modèles de pendules dites « squelettes », dont la particularité est de présenter une composition épurée avec un cadran principal annulaire laissant entrevoir aussi bien la beauté des mouvements et des rouages, que la complexité des mécanismes élaborés par les meilleurs horlogers européens, principalement parisiens. Cette nouvelle esthétique découlait d’une part, de l’admiration des amateurs d’horlogerie pour les exceptionnels progrès techniques effectués depuis le milieu du XVIIIe siècle, d’autre part, d’une certaine désaffection des collectionneurs pour les pendules à sujets représentant toute sorte de personnages allégoriques ou inspirés de la mythologie classique grecque et romaine. La pendule que nous proposons fut réalisée dans ce contexte particulier ; sa composition particulièrement aboutie est caractéristique des meilleures réalisations françaises des premières années du XIXe siècle.

    Parmi les rares horloges connues réalisées dans le même esprit, citons notamment : une première réalisée vers 1800, le cadran signé « Lépine Horloger du Roy Place des Victoires », qui présente un cadran circulaire émaillé et qui repose sur une base en marbre blanc (illustrée dans P. Heuer et K. Maurice, European Pendulum Clocks, Decorative Instruments of Measuring Time, Edition Schiffer Publishing Ltd., Munich, 1988, p.63, fig.103) ; ainsi qu’une seconde, d’époque Directoire et de type squelette, qui est conservée à l’Ecole d’Horlogerie de Dreux (reproduite dans Tardy, La pendule française dans le Monde, Paris, 1994, p.239). Enfin, mentionnons particulièrement qu’une pendule de modèle similaire à celle que nous proposons, réalisée en 1817 et offerte en 1885 par J. Andeoud au Conservatoire national des Arts et Métiers de Paris, est parue dans F.B. Royer-Collard, Skeleton Clocks, Edition N.A.G. Press Ltd, London, 1977, p. 80-81, fig. 5-17 (voir également Le XIXe siècle français, Collection Connaissance des Arts, Hachette, 1957, p.139).

    Ridel  -  Coteau
    Laurent Ridel
    Joseph Coteau (1740-1801)

    Exceptionnelle pendule squelette à complications à trois cadrans en bronze finement ciselé, moleté et doré à l’or mat ou à l’or bruni, émail et marbre blanc de Carrare

    Pendule348-08_HD_WEB

    Le décor émaillé par Joseph Coteau

    France, époque Directoire, vers 1795

    Hauteur52 Largeur29 Profondeur15

    Elle présente un cadran principal annulaire émaillé blanc révélant en son centre une partie des rouages finement découpés du mécanisme et indiquant les heures, les minutes par tranches de quinze et les quantièmes du mois républicain gradués de 1 à 30 en chiffres arabes, par trois aiguilles, dont deux repercées en cuivre doré et une en acier bleui ; il marque également les jours de la semaine associés à leurs symboles astrologiques et bat les secondes par une trotteuse centrale. Un deuxième cadran annulaire émaillé blanc, disposé sous le précédent, désigne les mois de l’année avec l’indication du nombre de jours et est à riche décor de torches entrecroisées, branchages fleuris et feuillagés, fagot de blé et pampres de vigne relatifs aux quatre saisons de l’année. Un troisième et dernier cadran, disposé dans la partie haute de l’horloge, indique l’âge et les phases de la lune sur deux disques émaillés, l’un orné d’un médaillon ovalisé centré d’un autel « à l’antique ». Le mouvement est à roue de compte extérieure, à deux barillets et à suspension à couteau ; il va huit jours et sonne les heures et les demies-heures ; le balancier se termine par un superbe masque d’Apollon solaire disposé au centre de motifs rayonnants.

    Ces trois cadrans s’inscrivent dans une armature peinte sur émail fond bleu à décor or, argent ou translucide de fins rinceaux de feuillages en arabesques ponctués de fleurettes en perlé ; en façade, un cartouche cintré est signé « Ridel à Paris ». La pendule est richement ornée d’un décor de bronze finement ciselé, moleté ou doré à frises perlées, torsadées ou quadrillées. Les quatre arches en console renversée reposent sur de hauts fûts tronconiques à bases moulurées. L’ensemble est supporté par une base quadrangulaire en marbre blanc de Carrare soulignée d’une fine baguette à enfilage de perles et olives alternées et agrémentée en façade d’une réserve à panneau figurant une frise de putti dans le goût de Clodion. Enfin, cinq pieds toupies à frises moletées supportent l’horloge.

    C’est véritablement dans la dernière décennie du XVIIIe siècle qu’apparaissent les premiers modèles de pendules dites « squelettes », dont la particularité est de présenter une composition épurée avec un cadran principal annulaire laissant entrevoir aussi bien la beauté des mouvements et des rouages, que la complexité des mécanismes élaborés par les meilleurs horlogers européens, principalement parisiens. Cette nouvelle esthétique découlait d’une part, de l’admiration des amateurs d’horlogerie pour les exceptionnels progrès techniques effectués depuis le milieu du XVIIIe siècle, d’autre part, d’une certaine désaffection des collectionneurs pour les pendules à sujets représentant toute sorte de personnages allégoriques ou inspirés de la mythologie classique grecque et romaine. La pendule que nous proposons fut réalisée dans ce contexte particulier, sa luxueuse composition est caractéristique des meilleures réalisations françaises du milieu de la dernière décennie du XVIIIe siècle.

    Parmi les rares horloges connues réalisées dans le même esprit, citons notamment : une première pendule à quatre cadrans qui appartient aux collections royales espagnoles (voir J. Ramon Colon de Carvajal, Catalogo de Relojes del Patrimonio nacional, Madrid, 1987, p.95, catalogue n°78) ; ainsi qu’une deuxième conservée dans une collection privée et reproduite dans le catalogue de l’exposition La Révolution dans la mesure du Temps, Calendrier républicain heure décimale 1793-1805, Musée international d’Horlogerie, La Chaux-de-Fonds, 1989, p.58, catalogue n°19 ; un troisième modèle, signé « Folin l’aîné à Paris », appartient aux collection du Getty Museum de Malibu (illustré dans G. Wilson et C. Hess, Summary Catalogue of European Decorative Arts in the J. Paul Getty Museum, Los Angeles, 2001, p.74, fig.145) ; une quatrième pendule de ce type, le cadran signé « Laguesse à Liège » et les émaux de Joseph Coteau datés 1796, est exposée au Palais de Pavlovsk à Saint Pétersbourg (voir E. Ducamp, Pavlovsk, Les Collections, 1993, p. 186, pl. 17) ; enfin, mentionnons particulièrement une dernière pendule de modèle quasiment identique à celle que nous proposons ; elle porte également la signature de Laurent Ridel, ses émaux de Joseph Coteau sont datés 1796 et elle indique les quantièmes républicains ; elle est conservée au Musée François Duesberg à Mons (parue dans Musée François Duesberg, Arts décoratifs 1775-1825, Bruxelles, 2004, p.103).

    Laurent Ridel

    Laurent Ridel, l’un des plus importants horlogers parisiens de la fin du XVIIIe siècle et des premières années du siècle suivant, signait ses œuvres de la mention « Ridel à Paris ». Bien que la date d’enregistrement de ses lettres de maîtrise nous est inconnue, nous savons qu’il installa son atelier rue aux Ours et qu’il connut immédiatement une grande notoriété auprès des amateurs parisiens d’horlogerie de luxe. A l’instar des meilleurs horlogers parisiens de son temps, Ridel fit appel aux meilleurs artisans pour réaliser les caisses de ses pendules en collaborant notamment avec les bronziers Feuchère, Denière et Deverberie, avec les émailleurs Coteau et Merlet et en faisant appel à Monginot l’aîné pour les ressorts. Il se composa rapidement une riche clientèle parmi laquelle figuraient notamment Jean-Marie Chamboissier, le bijoutier Louis-Nicolas Duchesne et Mesdames de France, filles de Louis XV, pour lesquelles Ridel livra une pendule en 1789 destinée à leur château de Bellevue.



    Joseph Coteau (1740 - 1801)

    Joseph Coteau est le plus célèbre émailleur de son temps et collabora avec la plupart des grands horlogers parisiens de l’époque. Il était né à Genève, ville dans laquelle il devint maître peintre-émailleur de l’Académie de Saint Luc en 1766 ; puis il vint s’installer à Paris quelques années plus tard. A partir de 1772, jusqu’à la fin de sa vie, il est installé rue Poupée. Coteau laissa notamment son nom à une technique précieuse d’émaux en relief qu’il mit au point avec Parpette destinée au décor de certaines pièces de porcelaine de Sèvres et qu’il utilisa par la suite pour le décor des cadrans des pendules les plus précieuses ; décorés de ce décor si caractéristique, mentionnons notamment : une écuelle couverte et son plateau qui appartiennent aux collections du Musée national de la Céramique à Sèvres (Inv. SCC2011-4-2) ; ainsi qu’une paire de vases dits « cannelés à guirlandes » conservée au Musée du Louvre à Paris (parue dans le catalogue de l’exposition Un défi au goût, 50 ans de création à la manufacture royale de Sèvres (1740-1793), Musée du Louvre, Paris, 1997, p.108, catalogue n°61) ; et une aiguière et sa cuvette dites « de la toilette de la comtesse du Nord » exposées au Palais de Pavlovsk à Saint-Pétersbourg (reproduites dans M. Brunet et T. Préaud, Sèvres, Des origines à nos jours, Office du Livre, Fribourg, 1978, p.207, fig.250). Enfin, soulignons, qu’une pendule lyre de l’horloger Courieult en porcelaine bleue de Sèvres, le cadran signé « Coteau » et daté « 1785 », est conservée au Musée national du château de Versailles ; elle semble correspondre à l’exemplaire inventorié en 1787 dans les appartements de Louis XVI au château de Versailles (illustrée dans Y. Gay et A. Lemaire, « Les pendules lyre », in Bulletin de l’Association nationale des collectionneurs et amateurs d’Horlogerie ancienne, automne 1993, n°68, p.32C).



    Isabel & Délas  -  Coteau
    Isabel et Délas
    Joseph Coteau (1740-1801)

    Rare pendule squelette émaillée à trois cadrans en bronze finement ciselé ou doré et marbre blanc de Carrare

    Pendule190_04

    « Isabel & Délas »

    Le décor émaillé attribué à Joseph Coteau

    France, époque Directoire, vers 1795

    Hauteur61 Largeur31.3 Profondeur14.8

    Elle présente un cadran principal annulaire émaillé blanc à bordure émaillée bleue étoilée, révélant une partie des rouages finement découpés du mécanisme et indiquant les heures en chiffres romains, les graduations des minutes et le quantième du mois républicain gradué de 1 à 30 en chiffres arabes, par trois aiguilles, dont deux repercées en bronze doré et une en acier bleui. Un deuxième cadran émaillé blanc, centré d’un disque émaillé bleu, est disposé sous le précédent et désigne les jours de la semaine par une aiguille en acier bleui. Un troisième et dernier cadran, disposé dans la partie haute de l’horloge, indique l’âge et les phases de la lune sur deux disques émaillés. Le mouvement est à roue de compte extérieure, à deux barillets et à suspension à couteau ; il va huit jours et sonne les heures et les demies-heures sur un timbre ; le balancier se termine par un superbe masque d’Apollon solaire disposé au centre de motifs rayonnants.

    Ces trois cadrans s’inscrivent dans une armature peinte sur émail fond bleu à décor or ou argent de fins rinceaux de feuillages, guirlandes fleuries, tigettes entrelacées de rubans et rosaces centrées de cabochons verts ; un cartouche à côtés rentrants est signé « Isabel & Délas à Rouen ». La pendule est richement ornée d’un décor de bronze finement ciselé et doré : à l’amortissement, est une urne enflammée à anses détachées agrémentée d’une fleur de lys en applique ; l’armature est décorée de moulures moletées, de branchages de laurier à graines et de deux branches d’olivier enrubannés, et repose sur deux consoles inversées supportées par des bornes, à chapiteaux et bases à angles évidés, ornées de masques de Mercure ; l’horloge est posée sur une base quadrangulaire en marbre blanc statuaire soulignée d’une baguette à enfilage de perles et agrémentée en façade d’une réserve à panneau figurant une frise à course alternée de palmettes et de tigettes stylisées. Enfin, l’ensemble est supporté par quatre pieds toupie moletés à frises de godrons.

    C’est véritablement dans la dernière décennie du XVIIIe siècle qu’apparaissent les premiers modèles de pendules dites « squelettes », dont la particularité est de présenter une composition épurée avec un cadran principal annulaire laissant entrevoir aussi bien la beauté des mouvements et des rouages, que la complexité des mécanismes élaborés par les meilleurs horlogers européens, principalement parisiens. Cette nouvelle esthétique découlait d’une part, de l’admiration des amateurs d’horlogerie pour les exceptionnels progrès techniques effectués depuis le milieu du XVIIIe siècle, d’autre part, d’une certaine désaffection des collectionneurs pour les pendules à sujets représentant toute sorte de personnages allégoriques ou inspirés de la mythologie classique grecque et romaine. La pendule que nous proposons fut réalisée dans ce contexte particulier, sa luxueuse composition est caractéristique des meilleures réalisations françaises du milieu de la dernière décennie du XVIIIe siècle.

    Parmi les rares horloges connues realisées dans le meme esprit, citons notamment : une première pendule à quatre cadrans qui appartient aux collections royales espagnoles (voir J. Ramon Colon de Carvajal, Catalogo de Relojes del Patrimonio nacional, Madrid, 1987, p.95, catalogue n°78) ; ainsi qu’une deuxième, les émaux par Joseph Coteau, qui est conservée au Musée François Duesberg à Mons (parue dans Musée François Duesberg, Arts décoratifs 1775-1825, Bruxelles, 2004, p.103); une troisième, exposée au Musée Carnavalet à Paris, est reproduite dans le catalogue de l’exposition La Révolution dans la mesure du Temps, Calendrier républicain heure décimale 1793-1805, Musée international d’Horlogerie, La Chaux-de-Fonds, 1989, p.95 ; un quatrième modèle, signé « Folin l’aîné à Paris », appartient aux collection du Getty Museum de Malibu (illustré dans G. Wilson et C. Hess, Summary Catalogue of European Decorative Arts in the J. Paul Getty Museum, Los Angeles, 2001, p.74, fig.145) ; enfin, mentionnons particulièrement une dernière pendule de ce type, le cadran signé « Laguesse à Liège » et les émaux de Joseph Coteau datés 1796, qui est exposée au Palais de Pavlovsk à Saint Pétersbourg (voir E. Ducamp, Pavlovsk, Les Collections, 1993, p. 186, pl. 17).

    Isabel et Délas

    Cette signature correspond à l’association de Monsieur Isabel, horloger actif à Rouen à la fin du XVIIIe siècle, qui pourrait être également le nommé Isabelle qui exposa en 1802 un système de compensation des effets de température sur la marche des horloges et des pendules, et de Jacques Délas, horloger né à Rouen en 1752 et dont le mariage est mentionné dans cette même ville une quarantaine d’années plus tard (voir Tardy, Dictionnaire des horlogers français, Paris, 1971, p.170 et 318).



    Joseph Coteau (1740 - 1801)

    Joseph Coteau est le plus célèbre émailleur de son temps et collabora avec la plupart des grands horlogers parisiens de l’époque. Il était né à Genève, ville dans laquelle il devint maître peintre-émailleur de l’Académie de Saint Luc en 1766 ; puis il vint s’installer à Paris quelques années plus tard. A partir de 1772, jusqu’à la fin de sa vie, il est installé rue Poupée. Coteau laissa notamment son nom à une technique précieuse d’émaux en relief qu’il mit au point avec Parpette destinée au décor de certaines pièces de porcelaine de Sèvres et qu’il utilisa par la suite pour le décor des cadrans des pendules les plus précieuses ; décorés de ce décor si caractéristique, mentionnons notamment : une écuelle couverte et son plateau qui appartiennent aux collections du Musée national de la Céramique à Sèvres (Inv. SCC2011-4-2) ; ainsi qu’une paire de vases dits « cannelés à guirlandes » conservée au Musée du Louvre à Paris (parue dans le catalogue de l’exposition Un défi au goût, 50 ans de création à la manufacture royale de Sèvres (1740-1793), Musée du Louvre, Paris, 1997, p.108, catalogue n°61) ; et une aiguière et sa cuvette dites « de la toilette de la comtesse du Nord » exposées au Palais de Pavlovsk à Saint-Pétersbourg (reproduites dans M. Brunet et T. Préaud, Sèvres, Des origines à nos jours, Office du Livre, Fribourg, 1978, p.207, fig.250). Enfin, soulignons, qu’une pendule lyre de l’horloger Courieult en porcelaine bleue de Sèvres, le cadran signé « Coteau » et daté « 1785 », est conservée au Musée national du château de Versailles ; elle semble correspondre à l’exemplaire inventorié en 1787 dans les appartements de Louis XVI au château de Versailles (illustrée dans Y. Gay et A. Lemaire, « Les pendules lyre », in Bulletin de l’Association nationale des collectionneurs et amateurs d’Horlogerie ancienne, automne 1993, n°68, p.32C).



    Ridel  -  Coteau
    Laurent Ridel
    Joseph Coteau (1740-1801)

    Rare pendule squelette en bronze finement ciselé et doré, émail et marbre blanc de Carrare

    APF_Pendule148_07

    Le décor émaillé attribué à Joseph Coteau (1740-1801)

    Paris, époque Directoire, vers 1795

    Hauteur53 Largeur28 Profondeur12

    Elle présente un cadran principal annulaire émaillé blanc qui laisse apparaître une partie des rouages du mécanisme finement découpés et indique les heures, les minutes par tranches de quinze et les quantièmes du mois en chiffres arabes par quatre aiguilles, dont deux repercées en bronze doré et deux en acier bleui ; il marque également, sur sa bordure intérieure, les jours de la semaine et leurs signes astrologiques respectifs. Un deuxième cadran, disposé sous le précédent, désigne les mois de l’années associés à leurs signes du zodiaque par une aiguille en acier poli, dite “oeil de perdrix”. Un troisième et dernier cadran, disposé dans la partie haute de l’horloge, indique l’âge et les phases de la lune sur un disque émaillé orné d’une lune peinte en grisaille se détachant sur un ciel bleu étoilé. Le cadran principal de type squelette révèle en son centre le mouvement, à roue de compte extérieure, à deux barillets, à échappement à chevilles et suspension à couteau, allant huit jours et sonnant les heures et les demies-heures sur un timbre ; le balancier se termine par un superbe masque d’Apollon solaire au centre de motifs rayonnants.

    Ces trois cadrans s’inscrivent dans une armature peinte sur émail fond bleu nuit à fins branchages fleuris dorés agrémentée de quatre médaillons ovalisés, dont deux sont peints de colombes et de couronnes de roses, tandis que les deux autres figurent des scènes paysagées au thème de Vénus et Cupidon ; au centre, le tablier porte la signature de l’horloger “Ridel à Paris”. La pendule est richement ornée d’un décor de bronze finement ciselé et doré : à l’amortissement, Jupiter est représenté sous la forme d’un aigle aux ailes déployées tenant des foudres dans ses serres ; l’armature est décorée de cornes d’abondance, de frises à canaux soulignées d’enfilages de perles, de guirlandes fleuries et feuillagées, de rosaces et de palmettes stylisées ou festonnées, et repose sur une base quadrangulaire en marbre blanc statuaire agrémentée de panneaux, dont celui de la façade représente une frise de chérubins dans des nuées inspirée des œuvres du sculpteur Clodion. Enfin, l’ensemble est supporté par quatre pieds toupie moletés et dorés.

    Parmi les rares horloges connues réalisées dans le même esprit, citons notamment : une première pendule squelette, les émaux réalisés par Joseph Coteau, qui est conservée de nos jours dans les collections du Musée des Arts Décoratifs de Paris (illustrée dans Tardy, Les Plus Belles Pendules Françaises, 1994, p. 206, pl. XLII) ;  ainsi qu’un deuxième exemplaire également signé “Ridel à Paris”, avec émaux de Joseph Coteau datés 1796 et une frise similaire dans le gout de Clodion, qui appartient aujourd’hui aux collections du Musée François Duesberg à Mons (reproduite dans Pierre Kjellberg, Encyclopédie de la Pendule Française du Moyen Age au XXe Siècle, 1997, p. 319, pl. B); un troisième modèle est paru dans Johann Willsberger, Clocks and Watches, 600 Years of the World’s Most Beautiful Timepieces, 1975; enfin, mentionnons particulièrement une dernière pendule de ce type, le cadran signé Laguesse à Liège et les émaux de Joseph Coteau datés 1796, qui est exposée au Palais de Pavlovsk à Saint-Pétersbourg (E. Ducamp, Pavlovsk, Les Collections, 1993, p. 186, pl. 17).

    Laurent Ridel

    Laurent Ridel, l’un des plus importants horlogers parisiens de la fin du XVIIIe siècle et des premières années du siècle suivant, signait ses œuvres de la mention « Ridel à Paris ». Bien que la date d’enregistrement de ses lettres de maîtrise nous est inconnue, nous savons qu’il installa son atelier rue aux Ours et qu’il connut immédiatement une grande notoriété auprès des amateurs parisiens d’horlogerie de luxe. A l’instar des meilleurs horlogers parisiens de son temps, Ridel fit appel aux meilleurs artisans pour réaliser les caisses de ses pendules en collaborant notamment avec les bronziers Feuchère, Denière et Deverberie, avec les émailleurs Coteau et Merlet et en faisant appel à Monginot l’aîné pour les ressorts. Il se composa rapidement une riche clientèle parmi laquelle figuraient notamment Jean-Marie Chamboissier, le bijoutier Louis-Nicolas Duchesne et Mesdames de France, filles de Louis XV, pour lesquelles Ridel livra une pendule en 1789 destinée à leur château de Bellevue.



    Joseph Coteau (1740 - 1801)

    Joseph Coteau est le plus célèbre émailleur de son temps et collabora avec la plupart des grands horlogers parisiens de l’époque. Il était né à Genève, ville dans laquelle il devint maître peintre-émailleur de l’Académie de Saint Luc en 1766 ; puis il vint s’installer à Paris quelques années plus tard. A partir de 1772, jusqu’à la fin de sa vie, il est installé rue Poupée. Coteau laissa notamment son nom à une technique précieuse d’émaux en relief qu’il mit au point avec Parpette destinée au décor de certaines pièces de porcelaine de Sèvres et qu’il utilisa par la suite pour le décor des cadrans des pendules les plus précieuses ; décorés de ce décor si caractéristique, mentionnons notamment : une écuelle couverte et son plateau qui appartiennent aux collections du Musée national de la Céramique à Sèvres (Inv. SCC2011-4-2) ; ainsi qu’une paire de vases dits « cannelés à guirlandes » conservée au Musée du Louvre à Paris (parue dans le catalogue de l’exposition Un défi au goût, 50 ans de création à la manufacture royale de Sèvres (1740-1793), Musée du Louvre, Paris, 1997, p.108, catalogue n°61) ; et une aiguière et sa cuvette dites « de la toilette de la comtesse du Nord » exposées au Palais de Pavlovsk à Saint-Pétersbourg (reproduites dans M. Brunet et T. Préaud, Sèvres, Des origines à nos jours, Office du Livre, Fribourg, 1978, p.207, fig.250). Enfin, soulignons, qu’une pendule lyre de l’horloger Courieult en porcelaine bleue de Sèvres, le cadran signé « Coteau » et daté « 1785 », est conservée au Musée national du château de Versailles ; elle semble correspondre à l’exemplaire inventorié en 1787 dans les appartements de Louis XVI au château de Versailles (illustrée dans Y. Gay et A. Lemaire, « Les pendules lyre », in Bulletin de l’Association nationale des collectionneurs et amateurs d’Horlogerie ancienne, automne 1993, n°68, p.32C).



    Laurent
    Laurent

    Pendule squelette avec quantièmes révolutionnaires en bronze doré, émail et marbre

    Pendule336-07_HD_WEB

    Paris, époque Louis XVI, vers 1793-1794

    Hauteur 41 cm, largeur 27 cm, profondeur 14 cm

    Hauteur41 Largeur27 Profondeur14

    Une pendule squelette en bronze doré, émail et marbre blanc, à trois cadrans, de la fin de la période Louis XVI, allant huit jours, signée Laurent à Paris sur l’arche. Le cadran principal, en émail blanc avec lunette bordée de perles en bronze doré, a des chiffres arabes peints en noir pour les heures et minutes, des chiffres arabes peints en rouge pour la date extérieure, et les jours de la semaine du calendrier révolutionnaire peints en émail rouge sur le bord intérieur; les aiguilles ajourées des heures et minutes sont en bronze doré et les index des secondes et des quantièmes sont en acier bleui. Le mouvement squelette, visible par le cadran ajouré, avec un petit échappement Graham et une suspension à couteau, sonne les heures et les demies sur un timbre, avec roue de compte extérieur. Au-dessus du cadran principal, un cadran auxiliaire indique les phases et l’âge de la lune, surmonté d’un nœud rubané, avec une lune peinte en émail sur un ciel bleu nuit étoilé, le secteur des jours du mois lunaire numéroté en bleu de 1 à 29 ½. Sous l’arche, un cadran auxiliaire en émail blanc indique les mois du calendrier grégorien peints en noir et ceux du calendrier révolutionnaire peints en rouge.  Le balancier est présenté sous forme de masque d’Apollon. L’armature, ornée de plaques décoratives en émail bleu avec étoiles dorées peintes, repose sur quatre pieds boule aplatis; la base rectangulaire en marbre blanc est montée de perles en bronze doré, avec une frise ajourée de feuilles et de baies sur les quatre côtés. Le tout repose sur quatre pieds toupie.

    Des pendules squelette comparables sont illustrées dans Pierre Kjellberg, Encyclopédie de la Pendule Française du Moyen Age au XXe Siècle, 1997, p. 319, pl. C and G. Une pendule comparable, avec calendrier révolutionnaire, est dans le musée Carnavalet de Paris ; une autre, signée “Ridel à Paris”, est dans le musée François Duesberg Museum de Mons.

    La mode des pendules squelettes a débuté sous le règne de Louis XVI. Ce type de pendule met l’accent sur le mouvement, qui reste visible plutôt que d’être dissimulé dans une caisse. Plusieurs facteurs ont contribué à la popularité des pendules squelettes : d’abord la plus grande précision et régularité des mouvements, ce qui incite les horlogers à les montrer; et deuxièmement, la préférence pour des boîtes plus délicates et frêles, en contraste avec les caisses des époques Louis XV et du début de l’époque Louis XV, plus massives. L’aspect éthéré de ces pendules était encore accentué par leur décor en émail polychrome plutôt qu’en bronze ciselé.

    Laurent

    Laurent était un horloger actif pendant la deuxième partie du XVIIIème siècle.



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