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Viger  -  Osmond
François Viger (vers 1708-1784)
Robert Osmond (1711-1789)

Important cartel rocaille en bronze finement ciselé et doré

APF_Cartel025_04

Dans une caisse attribuée à Robert Osmond

Paris, époque Louis XV, vers 1755

Hauteur92 Largeur60

Le cadran circulaire émaillé, signé « Viger à Paris », indique les heures en chiffres romains et les minutes en chiffres arabes et est inscrit dans une caisse violonée entièrement réalisée en bronze finement ciselé et doré à décor d’enroulements, de palmes et palmettes, de coquilles, de feuillages, de branches fleuries et d’un nœud de ruban. L’ensemble de la composition et la qualité de la fonte, de la ciselure et de la dorure, témoignent du talent du bronzier parisien qui créa le modèle vers le milieu du XVIIIe siècle : Robert Osmond (1711-1789), l’un des plus importants artisans parisiens de la seconde moitié du XVIIIe siècle et le créateur de nombreuses caisses de pendules et de cartels.

L’attribution du modèle à l’œuvre d’Osmond est rendue possible grâce à un exemplaire identique répertorié qui porte sa signature insculpée dans le bronze ; il appartient à une collection particulière et est illustré dans R. de l’Espée, « Die Osmond, ein Familienbetrieb und seine Produktion », in H. Ottomeyer et P. Pröschel, Vergoldete Bronzen, Band II, Munich, 1986, p. 542, fig. 2. Relevons également qu’un dessin représentant des cartels créés à Paris par les bronziers Foullet et Osmond illustre un modèle de composition similaire ; ce dessin est conservé à l’Institut national d’Histoire de l’Art à Paris, ancienne Bibliothèque Doucet (voir H. Ottomeyer et P. Pröschel, op. cit., Band I, Munich, 1986, p. 184, fig. 3.8.8). Enfin, mentionnons quelques rares autres exemplaires identiques répertoriés : particulièrement un premier, le cadran signé Moisy à Paris, légué en 1911 au musée du Louvre par le comte Isaac de Camondo (reproduit dans D. Alcouffe, A. Dion-Tenebaum et G. Mabille, Les bronzes d’ameublement du musée du Louvre, Editions Faton, Dijon, 2004, p. 84, catalogue n° 36) ; ainsi qu’un second, le cadran signé Julien Leroy à Paris, qui se trouvait anciennement dans les célèbres collections du prince Paul de Yougoslavie (1893-1976) dans la villa Pratolino-Demidoff à Vaglia, près de Florence (vente Sotheby’s, Londres, les 21-24 avril 1969, lot 219).

François Viger (vers 1708 - 1784)

Horloger parisien du XVIIIe siècle. Tout d’abord ouvrier libre, il accède à la maîtrise en août 1744 et installe son atelier rue Saint-Denis. Comme le souligne à juste titre Jean-Dominique Augarde : « les pièces sorties de son atelier sont d’une qualité parfaite » (Les ouvriers du Temps, Genève, 1996, p. 405). Viger s’entoure des meilleurs bronziers et ébénistes pour la réalisation des caisses de ses pendules en collaborant notamment avec Jean-Joseph de Saint-Germain, Antoine Foullet et Jean-Baptiste Osmond. De nos jours quelques-unes de ses pendules figurent dans les plus importantes collections publiques et privées internationales, notamment à l’Historisches Museum de Bâle, à la Wallace Collection à Londres, au musée du Louvre à Paris, au musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg et au Palais Liazenski à Varsovie.



Robert Osmond (1711 - 1789)

Le bronzier Robert Osmond nait à Canisy, près de Saint-Lô ; il fait son apprentissage dans l’atelier de Louis Regnard, maître fondeur en terre et en sable, devenant maître bronzier à Paris en 1746. On le trouve d’abord rue des Canettes, paroisse St Sulpice, et dès 1761, dans la rue de Mâcon. Robert Osmond devient juré de sa corporation, s’assurant ainsi une certaine protection de ses droits de créateur. En 1753 son neveu quitte la Normandie pour le rejoindre, et en 1761, l’atelier déménage dans la rue de Macon. Le neveu, Jean-Baptiste Osmond (1742-après 1790) est reçu maître en 1764 ; après cette date, il travaille avec son oncle ; leur collaboration fut si étroite qu’il est difficile de distinguer entre les contributions de l’un et de l’autre. Robert Osmond prend sa retraite vers 1775. Jean-Baptiste, qui continue de diriger l’atelier après le départ de son oncle, connaît bientôt des difficultés ; il fait faillite en 1784. Son oncle Robert meurt en 1789.

Bronziers et ciseleurs prolifiques, les Osmond pratiquaient les styles Louis XV et néoclassiques avec un égal bonheur. Leurs œuvres, appréciées à leur juste valeur par les connaisseurs de l’époque, furent commercialisées par des horlogers et des marchands-merciers. Bien qu’ils aient produit toutes sortes de bronzes d’ameublement, y compris des chenets, des appliques et des encriers, aujourd’hui ils sont surtout connus pour leurs caisses de pendules, comme par exemple celle qui représente le Rapt d’Europe (Musée Getty, Malibu, CA,) dans le style Louis XV, et deux importantes pendules néoclassiques, dont il existe plusieurs modèles, ainsi qu’un vase à tête de lion (Musée Condé de Chantilly et le Cleveland Museum of Art) et un cartel avec rubans ciselés (exemples dans le Stockholm Nationalmuseum et le Musée Nissim de Camondo de Paris). Une pendule remarquable, ornée d’un globe, des amours, et d’une plaque en porcelaine de Sèvres (Louvre, Paris) compte également parmi leurs œuvres importantes.

D’abord voués au style rocaille, au début des années 1760 ils ont adopté le nouveau style néoclassique, dont ils devinrent bientôt les maîtres. Ils fournirent des boîtes aux meilleurs horlogers de l’époque, y compris Montjoye, pour lequel ils créèrent des boîtes de pendules de cartonnier et de pendules colonne ; la colonne étant l’un des motifs de prédilection de l’atelier Osmond.



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