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Gaudron

Important cartel d’applique et son cul-de-lampe en marqueterie d’écaille, corne teintée ou nacre gravée sur fond de cuivre et bronze rocaille ciselé et doré

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« Gaudron »

Paris, début de l’époque Louis XV, vers 1730

Hauteur160 Largeur56 Profondeur31

Le cadran à fond de cuivre ciselé est à vingt-quatre pièces émaillées fond blanc indiquant les heures en chiffres romains et les minutes par tranches de cinq en chiffres arabes par deux aiguilles en bronze repercé et doré ; le mouvement, signé « Gaudron à Paris », est renfermé dans une caisse entièrement réalisée en marqueterie de guirlandes fleuries et feuillagées en écaille, corne teintée ou nacre gravée, sur fond de cuivre uni ; l’ensemble est richement agrémenté d’une ornementation de bronze finement ciselé et doré à décor tels que rinceaux d’acanthes, coquilles, crosses affrontées terminées en volutes ou guirlandes fleuries ; l’amortissement est à bouquet feuillagé, le culot se termine en large feuille dans un environnement repercé, enfin, sous le cadran, est un treillage à deux colombes se becquetant.

La composition originale de cette pendule à poser et de son cul-de-lampe conserve encore la magnificence et la monumentalité des grandes créations horlogères d’André-Charles Boulle réalisées sous le règne de Louis XIV. Excepté son décor rocaille de bronze doré particulièrement élaboré et d’une exceptionnelle qualité de ciselure et de dorure, sa caisse violonée présente des similitudes stylistiques avec l’œuvre de certains grands ébénistes parisiens du temps, qui s’étaient souvent spécialisés dans la création des caisses de pendules et de régulateurs, citons notamment François Goyer, Antoine Foullet et Balthazar Lieutaud.

De nos jours, parmi les rares autres cartels connus réalisés dans le même esprit, citons particulièrement : un premier modèle, le cadran signé « Gédéon Duval », qui appartient aux collections du Musée national de Stockholm (paru dans Tardy, La pendule française, Ier Partie : De l’Horloge gothique à la pendule Louis XV, Paris, 1975, p.159) ; ainsi qu’un deuxième qui est conservé au Musée national du Château de Versailles (reproduit dans M. et Y. Gay, « Horlogerie royale au Château de Versailles », dans Bulletin de l’Association nationale des collectionneurs et amateurs d’Horlogerie ancienne et d’Art, printemps 1997, n°78, p.23, fig.33) ; un troisième, mouvement de Bunon, est reproduit dans J-D. Augarde, Les ouvriers du Temps, La pendule à Paris de Louis XIV à Napoléon Ier, p.119, fig.80 ; un quatrième d’Etienne Baillon fait partie de la célèbre collection des princes de Hesse au château de Fasanerie à Fulda (illustré dans le catalogue de l’exposition Gehäuse der Zeit, Uhren aus fünf Jahrhunderten im Besitz der Hessischen Hausstiftung, 2002, p.47, catalogue n°12) ; enfin, citons un dernier cartel de ce type, dépourvu de son cul-de-lampe et illustrant la fable du renard et de la cigogne, qui est conservé dans les collections royales espagnoles (voir J. Ramon Colon de Carvajal, Catalogo de Relojes del Patrimonio nacional, Madrid, 1987, p.28, catalogue n°9).

En considérant la date d’exécution de cette horloge, cette signature correspond à celle de la collaboration de Pierre et Antoine II Gaudron, les deux fils de l’horloger Antoine Gaudron, qui reprirent la direction de l’atelier familial du décès de leur père jusque vers 1730.

Gaudron

L’un des ateliers parisiens d’horlogerie les plus importants qui fut actif de la seconde moitié du XVIIe siècle jusqu’au milieu du siècle suivant. Fondé vers 1660 par Antoine Ier Gaudron (vers 1640-1714), l’atelier de développa rapidement jusqu’à son association avec ses deux fils, Antoine II Gaudron de Sainte-Marthe (1675-1748) et Pierre Gaudron (vers 1677-1745), également horlogers, qui reçurent respectivement les titres prestigieux de « Conseiller, Secrétaire du Roi, Maison et Couronne de France près de la Chancellerie du Parlement de Metz » et d’« Horloger Ordinaire du duc d’Orléans ». Après de décès de leur père, les deux frères travaillèrent ensemble de 1710 à 1730. Cet atelier se distingua surtout par sa collaboration avec André-Charles Boulle pour lequel les Gaudron réalisèrent de superbes mouvements tout au long de la carrière de l’ébéniste-sculpteur.



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