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Thomire
Pierre-Philippe Thomire (1757-1843)

Rare et importante garniture de cheminée dite « aux putti assis à califourchon » en bronze très finement ciselé, patiné « à l’antique » et doré à l’or mat ou à l’or bruni

Garniture001-06_BD_MAIL

Attribuée à Pierre-Philippe Thomire

Paris, époque Directoire-Consulat, vers 1800

Pendule :
Hauteur54,5 cm LargeurBase 22,6 x 22,6 cm Diamètre27,5 cm
Vases :
Hauteur45 cm LargeurBase 19,4 x 19,4 cm Diamètre22 cm

Entièrement réalisée en bronze très finement ciselé, patiné « à l’antique » et doré à l’or mat ou l’or bruni, cette garniture est composée d’un vase central formant pendule et de deux vases latéraux. La pendule présente un cadran émaillé blanc, indiquant les heures, les minutes par tranches de quinze et les quantièmes du mois en chiffres arabes par trois aiguilles, dont deux en cuivre repercé et doré. Le mouvement, à sonnerie des heures et des demi-heures, est renfermé dans une caisse sous la forme d’un vase « Médicis » simulé entièrement réalisé en bronze très finement ciselé, patiné « à l’antique » et doré à l’or mat ou à l’or bruni. La lèvre est formée d’une frise alternée de palmettes stylisées et feuilles de chêne à jeux de crosses ; le cadran est souligné, dans sa partie haute, de guirlandes fleuries et feuillagées enrubannées, dans sa partie basse, d’une tête flanquée d’ailes déployées ; les prises en crosses à enroulements servent de supports à deux enfants assis à califourchon qui retiennent des guirlandes de feuillages s’épanouissant sur la panse et nouées par des pastilles ; le culot à larges acanthes et palmettes ; le piédouche, à bague à motifs stylisés et tore de feuilles et graines de lauriers enrubanné, repose sur un entablement à degrés, lui-même supporté par une base quadrangulaire à motifs de doubles losanges renfermant des rosaces, palmettes et griffons contrariés ; enfin, l’ensemble est posé sur un contre-socle à doucine à frise de lambrequins à feuilles d’eau alternés de feuillages. Les deux vases latéraux réalisés « au modèle » de la pendule se caractérisent principalement par leurs panses à bandeau néoclassique représentant sur leurs pourtours des nymphes ou bacchantes dansant en se donnant la main.

L’originalité de sa composition, particulièrement les putti assis à califourchon sur les prises, ainsi que la qualité exceptionnelle de sa ciselure et de sa dorure sont caractéristiques des créations parisiennes les plus abouties des toutes dernières années du XVIIIe siècle ou des toutes premières du siècle suivant. Présentant quelques réminiscences des modèles Louis XVI, notamment ces superbes tores ceinturant les piédouches ou ces guirlandes tombantes fleuries et feuillagées, elle possède déjà dans certains aspects du traitement de sa ciselure et dans les motifs des bases l’esprit des grandes créations de l’époque Empire ; ce mélange harmonieux et équilibré de deux styles est typique d’une époque de transition artistique et décorative dans la décennie charnière du passage du XVIIIe au XIXe siècle qui définit l’époque Directoire-Consulat. Au cours de cette période, un bronzier s’illustre tout particulièrement par son talent et son génie créateur : Pierre-Philippe Thomire, artisan de tout premier plan à qui nous attribuons la garniture proposée. En effet, la signature de Thomire apparaît sur un rare vase « Médicis » en bronze doré et patiné dont la lèvre est traitée dans le même esprit et dont la panse présente une frise « à l’antique » réalisée dans le même goût ; appartenant au Musée des Arts décoratifs de Budapest, ce vase est illustré dans H. Ottomeyer et P. Pröschel, Vergoldete Bronzen, Die Bronzearbeiten des Spätbarock und Klassizismus, Band I, Munich, 1986, p.362, fig.5.12.3.

Pierre-Philippe Thomire (1757 - 1843)

Pierre-Philippe Thomire est le plus important bronzier parisien du dernier quart du XVIIIe siècle et des premières décennies du siècle suivant. À ses débuts, il travaille pour Pierre Gouthière, ciseleur-fondeur du roi, puis collabore dès le milieu des années 1770 avec Louis Prieur. Il devient ensuite l’un des bronziers attitrés de la manufacture royale de Sèvres, travaillant au décor de bronze de la plupart des grandes créations du temps. Après la Révolution, il rachète le fonds de commerce de Martin-Eloi Lignereux et devient le plus grand pourvoyeur de bronzes d’ameublement pour les châteaux et palais impériaux. Parallèlement, il travaille pour une riche clientèle privée française et étrangère parmi laquelle figure notamment quelques maréchaux de Napoléon. Enfin, il se retire des affaires en 1823.