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Weisweiler  -  Thomire
Adam Weisweiler (1744-1820)

Important guéridon et son surtout de table en placage de ronce d’orme, bronze très finement ciselé, patiné « à l’antique » ou doré à l’or mat et diorite orbiculaire de Corse

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Attribué à Adam Weisweiler

Les bronzes attribués à Pierre-Philippe Thomire

Paris, époque Empire, vers 1805-1810

Guéridon :
Hauteur78 cm Diamètre76.5 cm
Surtout :
Hauteur18.5 cm Diamètre26.8 cm

Provenance :

– Ancienne collection de Louis Duchanoy (1781-1847).

– Par descendance.

 

Entièrement réalisé en placage de ronce d’orme, bronze très finement ciselé, patiné « à l’antique » et doré à l’or mat, il présente un plateau circulaire en diorite orbiculaire de Corse ceinturé d’un entablement à branchages d’olivier et rosaces reposant sur quatre montants en figures féminines ailées dont les corps se terminent en jarrets à pattes léonines. L’ensemble est supporté par une base circulaire à décrochements agrémentée de motifs en applique à rosaces et palmettes stylisées et supporte son surtout de table à plateau, également en diorite, ceinturé d’un bandeau à foudres à pommes de pin et reposant sur quatre montants ailés zoomorphes à pattes de félin posés sur une plinthe quadrangulaire à côtés rentrants.

De composition directement inspirée des modèles antiques, cet important guéridon se distingue, dans un premier temps, par la qualité exceptionnelle de ses bronzes et de son placage nous permettant de l’attribuer à l’association du bronzier Thomire et de l’ébéniste Weisweiler, tous deux ayant collaboré ponctuellement sur certains meubles de très grande qualité ; dans un second temps, il présente des plateaux en diorite orbiculaire de Corse, également appelée Corsite ou Gabbro orbiculaire, matériau rare provenant des carrières de Sainte-Lucie de Tallano au pouvoir décoratif certain dont les orbicules dessinent des cercles pseudo-globuleux à filets blanchâtres se détachant sur un fond de granit gris. Vers la fin du XVIIIe siècle ou les premières années du siècle suivant, quelques rares ébénistes parisiens déclinèrent ce modèle de guéridons à piétement en figures féminines ailées, nous pouvons citer tout d’abord, un premier exemplaire réalisé par François-Honoré-Georges Jacob-Desmalter et conservé à la Villa Masséna à Nice (reproduit dans L. Mézin, La villa Masséna : du Premier Empire à la Belle Époque, Editions Somogy d’art, décembre 2010, p.108-109) ; ainsi qu’un deuxième modèle dans le même esprit réalisé par Adam Weisweiller et illustré dans P. Lemonnier, Weisweiller, Editions d’Art Monelle Hayot, Paris, 1983, p.95 ; enfin, citons particulièrement un dernier guéridon, proche de celui que nous proposons et de fabrication russe légèrement postérieure, qui fait partie de la collection du Palais de Pavlovsk, exposé dans le Salon d’angle (voir Pavlovsk : Palace and Park, Aurora Art Publishers, Leningrad, 1975, fig.168).

Adam Weisweiler (1744 - 1820)

Adam Weisweiler est un ébéniste reçu maître à Paris le 26 mars 1778. Installé dans le quartier du Faubourg Saint-Antoine, il acquiert rapidement une grande notoriété et devient l’un des ébénistes les plus importants de la fin du règne de Louis XVI. Il travaille pour les plus importants amateurs du temps par l’intermédiaire des marchands Dominique Daguerre et Martin-Eloi Lignereux. Pendant la période des troubles révolutionnaires, il ne semble pas être trop affecté par les évènements et achète plusieurs immeubles. Son activité perdure sous l’Empire, période au cours de laquelle il travaille notamment pour la reine Hortense.



Pierre-Philippe Thomire (1757 - 1843)

Pierre-Philippe Thomire est le plus important bronzier parisien du dernier quart du XVIIIe siècle et des premières décennies du siècle suivant. À ses débuts, il travaille pour Pierre Gouthière, ciseleur-fondeur du roi, puis collabore dès le milieu des années 1770 avec Louis Prieur. Il devient ensuite l’un des bronziers attitrés de la manufacture royale de Sèvres, travaillant au décor de bronze de la plupart des grandes créations du temps. Après la Révolution, il rachète le fonds de commerce de Martin-Eloi Lignereux et devient le plus grand pourvoyeur de bronzes d’ameublement pour les châteaux et palais impériaux. Parallèlement, il travaille pour une riche clientèle privée française et étrangère parmi laquelle figure notamment quelques maréchaux de Napoléon. Enfin, il se retire des affaires en 1823.