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P215

Pendule de cheminée en marbre blanc et bronze doré

« Le temple de Diane »

Pendule329-03_HD_WEB

Paris, époque Louis XVI, vers 1785

Hauteur61

En forme de temple antique circulaire dit en rotonde, cette pendule est composée d’une partie supérieure comprenant un mouvement apparent inscrit dans un dôme ajouré à montants en marbre blanc à cannelures foncées de motifs d’asperges en bronze doré surmonté d’un globe dans lequel sont deux cadrans émaillés et tournants indiquant les heures en chiffres romains et les minutes en chiffres arabes ; à l’amortissement, un amour ailé tient une flèche dans la main gauche et un arc dans la main droite. Sous le dôme, l’entablement présente une frise à motifs alternés de triglyphes et de réserves à couronnes de fleurs et de feuillages ; l’ensemble est supporté par cinq colonnes cannelées de marbre blanc à chapiteaux d’ordre dorique et à bases quadrangulaires à tores de laurier et fleurs de tournesol en bronze ciselé et doré au milieu desquelles est disposée une statuette en bronze doré de Diane chasseresse accompagnée de son fidèle lévrier. L’ensemble repose sur une base circulaire à degrés en marbre blanc statuaire.

Cette pendule présente une composition architecturée particulièrement élaborée plus ou moins directement inspirée des temples antiques grecs et romains maintes fois reproduits ou imaginés par des peintres de talent tel Hubert Robert tout au long de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Mais surtout son dessin semble puiser son inspiration dans le modèle du célèbre Temple de l’Amour érigé en 1777-1778 par l’architecte Richard Mique pour Marie-Antoinette dans ses jardins du Petit Trianon dans le parc du château de Versailles (voir notamment une gravure de Michon d’après une peinture de Pierre Courvoisier illustrée dans D. Ledoux-Lebard, Versailles, Le Petit Trianon, Les Editions de l’Amateur, Paris, 1989, p. 31).

Les pendules de modèle identique ou réalisées dans le même esprit sont excessivement rares, citons notamment un exemplaire signé Furet de modèle différent mais qui reprend une composition similaire et qui appartient aux collections royales espagnoles (illustré dans J. Ramon Colon de Carvajal, Catalogo de Relojes del Patrimonio Nacional, Madrid, 1987, p. 90, catalogue n° 73) ; enfin, mentionnons particulièrement deux modèles identiques à la pendule que nous présentons : le premier, le mouvement signé Festeau à Paris, est reproduit dans P. Kjellberg, Encyclopédie de la pendule française du Moyen Age au XXe siècle, Paris, 1997, p. 292, fig. B ; le second, dont le dôme est entièrement en bronze doré, porte la signature de l’horloger Gavelle et est conservé dans les collections royales britanniques (voir C. Jagger, Royal Clocks, The British Monarchy and its Timekeepers 1300-1900, Londres, 1983, p. 150).