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Furet  -  Coteau
Jean-Baptiste-André Furet (vers 1720-1807)
Joseph Coteau (1740-1801)

Rare pendule de cheminée dite « aux vestales » en bronze très finement ciselé et doré à l’or mat et marbre blanc statuaire dit « de Carrare »

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« Furet à Paris »

Le cadran émaillé par à Joseph Coteau

Paris, époque Louis XVI, vers 1785

Hauteur44 Largeur40 Profondeur12

Le cadran circulaire émaillé blanc, signé « Furet à Paris » et « Coteau », indique les heures et les minutes par tranches de quinze en chiffres arabes par deux aiguilles en cuivre repercé et doré. Le mouvement, à sonnerie des heures et des demi-heures et balancier à masque solaire, est renfermé dans une superbe caisse entièrement sculptée dans un bloc de marbre blanc statuaire dit « de Carrare » agrémentée de bronze très finement ciselé et doré à l’or mat. L’amortissement est orné de Cupidon guerrier debout sur des nuées, portant un casque, tenant une lance et s’appuyant sur son bouclier, son carquois est posé à ses pieds. De part et d’autre, sont deux figures féminines représentant des vestales, l’une, couronnée de roses, semble retenir le jeune dieu par une aile, l’autre tient un branchage fleuri dans sa main droite. L’ensemble repose sur une base quadrangulaire dont les côtés arrondis sont à réserves ornées de courses de branches de laurier et la façade à panneau en léger relief à décor de putti musiciens dans des nuées. Enfin, six pieds évasés moulurés supportent l’horloge.

La composition particulièrement originale et unique de cette rare pendule, ainsi que la qualité exceptionnelle du traitement sculptural de l’œuvre, en font l’une des pendules sculptées en marbre parmi les plus élaborées et les plus abouties de son époque. Travaillée dans un seul et même bloc de marbre de Carrare, sélectionné avec rigueur par le sculpteur pour sa perfection, le groupe et la terrasse ne forment qu’un seul et même élément, représentant un véritable tour de force et démontrant ainsi la parfaite maîtrise technique de l’artiste. En l’occurrence, des artistes, car nous attribuons cette œuvre, marquée d’élégance et de raffinement, à deux frères, Joseph (vers 1740-1807) et Jean-Baptiste-Ignace Broche (1741-1794), célèbres sculpteurs parisiens qui travaillèrent quelques années à la Manufacture de Sèvres sous la direction d’Etienne-Maurice Falconet (1716-1791), l’une des principales figures du Néoclassicisme du deuxième tiers du XVIIIe siècle (voir le catalogue de l’exposition Falconet à Sèvres ou l’Art de plaire 1757-1766, Musée national de Céramique, Sèvres, RMN, Paris, 2001).

Jean-Baptiste-André Furet (vers 1720 - 1807)

L’un des plus importants horlogers parisiens du règne de Louis XVI, il signait « Furet à Paris ». Fils et petit-fils d’horlogers, il accède à la maîtrise le 18 novembre 1746 en tant que fils de maître et installe son atelier rue Saint-Honoré. Il s’associe dans un premier temps avec son père, puis reprend le fonds de commerce paternel et rencontre une grande notoriété auprès des amateurs parisiens d’horlogerie de luxe lui permettant notamment de recevoir le titre d’Horloger Ordinaire du Roi pour sa Bibliothèque. A l’instar des plus importants horlogers parisiens de son époque, Furet collabore avec les meilleurs artisans de son temps, en travaillant avec les fondeurs Thomire, Vion et Blavet, l’émailleur Coteau et les frères Broche pour la sculpture.



Joseph Coteau (1740 - 1801)

Joseph Coteau est le plus célèbre émailleur de son temps et collabora avec la plupart des grands horlogers parisiens de l’époque. Il était né à Genève, ville dans laquelle il devint maître peintre-émailleur de l’Académie de Saint Luc en 1766 ; puis il vint s’installer à Paris quelques années plus tard. A partir de 1772, jusqu’à la fin de sa vie, il est installé rue Poupée. Coteau laissa notamment son nom à une technique précieuse d’émaux en relief qu’il mit au point avec Parpette destinée au décor de certaines pièces de porcelaine de Sèvres et qu’il utilisa par la suite pour le décor des cadrans des pendules les plus précieuses ; décorés de ce décor si caractéristique, mentionnons notamment : une écuelle couverte et son plateau qui appartiennent aux collections du Musée national de la Céramique à Sèvres (Inv. SCC2011-4-2) ; ainsi qu’une paire de vases dits « cannelés à guirlandes » conservée au Musée du Louvre à Paris (parue dans le catalogue de l’exposition Un défi au goût, 50 ans de création à la manufacture royale de Sèvres (1740-1793), Musée du Louvre, Paris, 1997, p.108, catalogue n°61) ; et une aiguière et sa cuvette dites « de la toilette de la comtesse du Nord » exposées au Palais de Pavlovsk à Saint-Pétersbourg (reproduites dans M. Brunet et T. Préaud, Sèvres, Des origines à nos jours, Office du Livre, Fribourg, 1978, p.207, fig.250). Enfin, soulignons, qu’une pendule lyre de l’horloger Courieult en porcelaine bleue de Sèvres, le cadran signé « Coteau » et daté « 1785 », est conservée au Musée national du château de Versailles ; elle semble correspondre à l’exemplaire inventorié en 1787 dans les appartements de Louis XVI au château de Versailles (illustrée dans Y. Gay et A. Lemaire, « Les pendules lyre », in Bulletin de l’Association nationale des collectionneurs et amateurs d’Horlogerie ancienne, automne 1993, n°68, p.32C).