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Dubuisson
Dubuisson (1731-après 1820)

Rare pendule de cheminée en bronze très finement ciselé et doré

« Le baiser donné »

Signature dubuisson

Cadran émaillé par Etienne Gobin, dit Dubuisson

D’après un modèle de Jean-Antoine Houdon

Paris, époque Louis XVI, vers 1785

Hauteur46 cm Largeur26 cm Profondeur15 cm

Le cadran circulaire émaillé, signé « Dubuisson », indique les heures et les minutes par tranches de quinze en chiffres arabes par deux aiguilles en bronze repercé et doré, ainsi que le quantième par une aiguille en acier ; il s’inscrit dans une caisse néoclassique entièrement réalisée en bronze très finement ciselé et doré. La lunette est flanquée d’écoinçons feuillagés ; le mouvement est renfermé dans une borne « à l’antique » contre laquelle sont adossées deux superbes sirènes dont les mains supportent un entablement, à frises d’enfilages de perles, oves et feuilles stylisées, sur lequel est posé un groupe représentant « Le baiser donné » supporté par un piédouche, agrémenté de quatre colombes et flanqué de deux trépieds tripodes enflammés à cannelures torsadées et mufles de lion retenant des chaînettes dans leurs gueules. L’ensemble repose sur une plinthe, ceinturée d’enfilages de perles et d’une frise de larges feuilles stylisées, portée par une base quadrangulaire à côtés arrondis décorée de courses de feuillages entrelacées et supportée par six pieds toupies également finement ciselés.

Ce rare modèle de pendules est répertorié dans certains documents anciens du XVIIIe siècle ; ainsi une pendule correspondant probablement au modèle que nous proposons était décrite dans la vente aux enchères de la collection Monsieur Tricot en 1793 : « N°211. Une pendule sonnant les heures et demie-heures et à quantième, par Bourret ; elle est placée dans un socle carré et élevé, surmontée d’une riche corniche à oves et feuilles, soutenue par deux naïades, formant caryatides, se terminant en queue de poisson avec base à feuilles d’eau, à panneaux renfoncés et ornements d’entrelacs, dans un socle de marbre blanc, élevé sur boules ; le haut de la pendule représente le baiser de Marc-Antoine et de Cléopâtre, exécuté par Houdon, élevé sur fût de colonne, enrichi de quatre colombes, et sur les deux côtés, de deux cassolettes. Ce morceau, d’une exécution soignée est supérieurement doré au mat ; le tout sous une cage de verre bombé. Hauteur 17 pouces, largeur 10 pouces ».

De nos jours, parmi les rares autres pendules de même modèle répertoriées, mentionnons notamment : un premier exemplaire, le cadran signé « Robin à Paris » et reposant sur une base en marbre rouge griotte, qui se trouvait anciennement dans la collection Fabius Frères (illustré dans Tardy, La pendule française, 2ème partie : Du Louis XVI à nos jours, Paris, 1975, p.255) ; un deuxième, le cadran signé « Bourret à Paris », est reproduit dans Giacomo et Aurélie Wannenes, Les plus belles pendules françaises, de Louis XIV à l’Empire, Editions Polistampa, Florence, 2013, p.245 ; un troisième, également signé Bourret, a fait partie de la collection de la Galerie Jean Gismondi à Paris (paru dans J-D. Augarde, Les ouvriers du Temps, Genève, 1996, p.286, fig.219) ; enfin, citons particulièrement une dernière pendule de ce type qui a la particularité de présenter des figures de sirènes en bronze patiné « à l’antique » et qui appartient aux collections d’horlogerie du Musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg.

Dubuisson (1731 - après 1820)

Etienne Gobin, dit Dubuisson, est l’un des plus talentueux émailleurs parisiens du règne de Louis XVI et de l’Empire. Né à Luneville en 1731, il débute sa carrière en tant que peintre en porcelaine à Strasbourg et Chantilly. Puis, il vient s’installer à Paris et travaille à la manufacture royale de porcelaine de Sèvres de 1756 à 1759 en se spécialisant dans le décor des boîtiers de montres et des cadrans de pendules. Dans les années 1790, son atelier est mentionné rue de la Huchette, puis rue de la Calandre vers 1812. Il semble se retirer des affaires au début des années 1820. Il signe généralement ses œuvres « Dubuisson », « Dub » ou parfois « Dubui ». Travaillant avec les meilleurs horlogers de son temps, tels Robert Robin, Kinable et les Lepaute, Dubuisson est le principal confrère et concurrent de Joseph Coteau. Spécialisé dans les boîtes de montres et cadrans émaillées, il est réputé pour son habileté exceptionnelle et la représentation de détails. Sa production, qui est toujours de très grande qualité, est considérable ; ainsi pour ne citer que quelques rares exemplaires, mentionnons notamment certaines pendules portant sa signature qui sont conservées au Palais de Pavlovsk, près de Saint-Pétersbourg, au musée du Louvre à Paris et dans les collections royales anglaises.