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Galle
Claude Galle (1759-1815)

Importante pendule de cheminée en bronze ciselé et doré

« La Métamorphose de Clythie »

APF_Pendulerie048_02

Attribuée à Claude Galle (1759-1815)

Paris, époque Empire, vers 1810

Hauteur 92 cm ; largeur de la figure 35 cm

Hauteur92 Largeur35

Entièrement réalisée en bronze finement ciselé et doré, cette pendule spectaculaire présente un cadran en métal doré qui indique les heures en chiffres romains et marque les minutes par deux aiguilles d’acier ; il est inscrit dans une fleur de tournesol traitée au naturel dont les pétales sont délicatement agencées sur une double rangée. La tige de la fleur est tenue avec élégance par une superbe figure féminine représentée debout, vêtue d’une longue toge retenue par une ceinture nouée autour des hanches qui épouse ses formes et dont les fins plissés dits « en drapés mouillés » font transparaître la sensualité de la nymphe. Elle est coiffée d’un chignon et son visage particulièrement expressif est traité dans la grande tradition de la sculpture néoclassique française, elle-même directement influencée par la statuaire antique gréco-romaine. Elle lève, avec grâce, son bras droit afin que la fleur de tournesol reste bien droite, évitant ainsi qu’elle ne se plie et casse sous l’effet de son propre poids. L’ensemble de la composition est supporté par une haute base circulaire rythmée de motifs en bas-reliefs figurant des torchères reliées entre elles par des guirlandes de fleurs et de feuillages et soulignée par deux tores, l’un à motifs de fleurettes stylisées, l’autre ciselé de feuilles de chênes et de glands ; enfin, un contre-socle octogonal termine la composition.

Le dessin original de cette pendule s’inspire directement des célèbres Métamorphoses du poète antique Ovide relatant les amours souvent tumultueux des Dieux de l’Olympe. Apollon ayant préféré s’unir à Leucothoé, la sœur aînée de cette dernière, Clythie, désespérée du choix du dieu solaire ne se nourrit plus uniquement que de ses propres larmes et de la rosée de l’aube. Du matin au soir, elle contemple la course du soleil. Puis, après neuf journées de profond découragement, Apollon métamorphose la jeune nymphe en héliotrope, c’est-à-dire en tournesol. Le modèle, d’une exceptionnelle qualité de ciselure et de dorure, illustre le savoir-faire des artisans parisiens des premières années du XIXe siècle. Les exemplaires similaires sont excessivement rares ; ainsi parmi les modèles répertoriés, citons particulièrement la pendule signée Galle qui est conservée dans les collections du Palais Ehrenbourg à Cobourg (illustrée dans H. Ottomeyer et P. Pröschel, Vergoldete Bronzen, Die Bronzenarbeiten des Spätbarock und Klassizismus, Munich, 1986, p.397).

Claude Galle (1759 - 1815)

L’un des plus éminents bronziers et fondeurs-ciseleurs de la fin de l’époque Louis XVI et l’Empire, Claude Galle est né à Villepreux près de Versailles. Il fait son apprentissage sous le fondeur Pierre Foy, épousant en 1784 la fille de Foy. En 1786 il devient maître fondeur. A la mort de son beau-père en 1788, Galle prend la direction de l’atelier, qui devient l’un des plus importants de Paris, employant, au plus haut de son activité, près de 400 artisans. Galle déplace l’atelier d’abord Quai de la Monnaie (plus tard Quai de l’Unité), puis, en 1805, 60 Rue Vivienne.

Le garde-meuble de la couronne, sous la direction de sculpteur Jean Hauré de 1786-88, lui fait l’honneur de plusieurs commandes. Galle travailla avec beaucoup d’artisans remarquables, tels Pierre-Philippe Thomire ; il fournit la majorité des bronzes d’ameublement au Château de Fontainebleau pendant l’Empire. Il reçut de nombreuses commandes impériales, pour des lumières, boîtes de pendule, et vases pour les palais de Saint-Cloud, les Trianons, les Tuileries, Compiègne, et Rambouillet. Il fournit les palais italiens de Monte Cavallo à Rome et Stupinigi près de Turin.