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Deverberie
Jean-Simon Deverberie (1764-1824)

Rare pendule de cheminée dite « au char de l’Amour » en bronze très finement ciselé et doré à l’or mat ou bruni

Pendule377-04_HD_WEB

Dans une caisse attribuée au bronzier Jean-Simon Deverberie

Paris, époque Empire, vers 1810-1815

Hauteur39 cm Largeur48 cm Profondeur14 cm

Le cadran annulaire émaillé indique les heures en chiffres romains et les minutes par tranches de quinze en chiffres romains par deux aiguilles dites « Breguet » en acier bleui; il s’inscrit dans la roue d’un char attelé à deux chevaux fougueux aux yeux émaillés. Le mouvement est renfermé dans une boîte circulaire, formant le corps du bige, soulignée à l’arrière par un superbe dragon crachant des flammes et surmontée d’une coquille sur laquelle est représenté Cupidon. Le jeune dieu, aux yeux émaillés, est représenté très légèrement vêtu d’un drapé noué en bandoulière, levant une torche enflammée de sa main droite et tenant les rênes dans l’autre main. L’ensemble repose sur une base quadrangulaire à doucine agrémentée en façade d’éléments appliqués à double carquois et torches croisés soutenus par des rubans encadrant un motif à larges feuillages stylisés centré d’une urne cannelée flanquée de deux groupes d’angelots. Enfin, quatre pieds en pattes de lion supportent l’horloge.

La rare qualité de ciselure et de dorure de la pendule que nous proposons, ainsi que sa composition particulièrement originale, illustrent le talent hors-du-commun du bronzier parisien qui créa ce modèle sous Napoléon : Jean-Simon Deverberie. En effet, parmi les rares autres exemplaires similaires connus, l’un, en tous points identiques à celui que nous proposons, porte la signature de ce bronzier associée à celle de l’émailleur Dubuisson (voir Bulletin ANCAHA, op.cit, p.22, fig.25) ; signalons également un autre modèle identique qui est conservé au Musée François Duesberg à Mons (paru dans Musée François Duesberg, Arts décoratifs 1775-1825, Bruxelles, 2004, p.38).

Enfin, citons quelques pendules de composition similaire, mais avec des variantes dans le traitement des bases : une première est conservée à la Fondation Andrès de Ribera à Jerez de la Frontera (voir Catalogo ilustrado del Museo de Relojes, 1982, p.91) ; une deuxième est illustrée dans le catalogue de l’exposition French Clocks from the Age of Napoleon, Phoenix Art Museum, 1998-1999, p.19 ; enfin, une dernière appartient aux collections royales espagnoles (reproduite dans J. Ramon Colon de Carvajal, Catalogo de Relojes del Patrimonio nacional, Madrid, 1987, p.146, catalogue n°123).

Jean-Simon Deverberie (1764 - 1824)

Jean-Simon Deverberie figure parmi les plus importants bronziers parisiens de la fin du XVIIIe siècle et des deux premières décennies du siècle suivant. Marié avec Marie-Louise Veron, il semble que cet artisan se soit quasi exclusivement spécialisé dans un premier temps dans la création de pendules, de flambeaux et de candélabres, ornés de figures exotiques, particulièrement de personnages africains ; en effet, il déposa vers 1800 de nombreux dessins préparatoires de pendules dites « au nègre », notamment les modèles dits « l’Afrique », « l’Amérique » et « Indien et Indienne enlacés » (les dessins sont conservés de nos jours au Cabinet des Estampes à la Bibliothèque nationale à Paris). Il installa son atelier successivement rue Barbette à partir de 1800, rue du Temple vers 1804, enfin, rue des Fossés du Temple entre 1812 et 1820.