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Ravrio  -  Lesieur
André-Antoine Ravrio (1759-1814)

Importante pendule de cheminée en bronze ciselé, patiné et doré

« Vénus guidée par l’Amour »

APF_Pendule115_05

« Lesieur »

Dans une caisse attribuée à Antoine-André Ravrio

Paris, époque Empire, vers 1805-1810

Hauteur59 Largeur47 Profondeur22

Le cadran circulaire émaillé, signé « Lesieur à Paris », indique les heures en chiffres romains et les graduations des minutes et est inscrit dans une borne en forme d’autel antique en bronze finement ciselé et doré à fronton débordant à frise d’oves et montants à brandons enflammés décorés de rubans ; la façade est ornée de motifs en relief à papillons et lyre stylisée et les côtés sont animés de couronnes de fleurs enrubannées. La borne repose sur une plinthe soulignée d’une frise feuillagée. Sur l’un des côtés est figuré un superbe groupe en bronze patiné « à l’antique » représentant l’Amour ailé à demi-nu qui indique l’heure du doigt et se retourne vers Vénus lourdement drapée qui le regarde avec tendresse. L’ensemble de la composition est supporté par une base quadrangulaire en marbre griotte d’Italie décorée d’une frise alternée en bronze doré finement ouvragée représentant des torchères et des putto ailés tenant des papillons dans leurs mains reliés entre eux par des guirlandes enrubannées de fleurs et de feuillages. Le tout repose sur un contre-socle de bronze doré et quatre pieds pastilles en boules aplaties soulignés de frises godronnées.

La composition originale de cette pendule nous permet de l’inscrire parmi les plus belles réalisations horlogères parisiennes à figures mythologiques de la première décennie du XIXe siècle. Son sujet, emprunté à la mythologie classique, nous livre une scène représentant l’Amour qui indique à Vénus, la déesse des sentiments amoureux, le temps qui s’écoule inexorablement sur la beauté.

Parmi les rares autres modèles identiques répertoriés avec certaines variantes, particulièrement dans le traitement de la base et de dimensions nettement moins spectaculaires, mentionnons notamment : une première pendule qui semble appartenir aux collections du Mobilier National à Paris (illustrée dans E. Dumonthier, Les bronzes du Mobilier National, Pendules et Cartels, Paris, sans date (vers 1911), planche 37, et dans E. Niehüser, Die französische Bronzeuhr, Munich, 1997, p.211, fig.276) ; ainsi qu’une deuxième, peut-être la même que la précédente, conservée dans une collection privée allemande et qui est parue dans H. Ottomeyer et P. Pröschel, Vergoldete Bronzen, Munich, 1986, p.366, fig.5.13.2 ; enfin, citons particulièrement un dernier modèle qui se trouvait anciennement dans la collection du prince de la Moskowa, très certainement Léon-Napoléon-Louis-Michel Ney prince de Moskowa (1870-1928) (vente à Paris, Me Lair-Dubreuil, Galerie Georges Petit, les 27-29 mai 1929, lot 56).

André-Antoine Ravrio (1759 - 1814)

Antoine-André Ravrio figure parmi les plus importants bronziers parisiens de la fin du XVIIIe siècle et du Premier Empire. Fournisseur attitré du Garde-meuble impérial, Ravrio participe, aux côtés de Pierre-Philippe Thomire et de Claude Galle, au réaménagement des principales résidences de l’empereur Napoléon et à la fourniture de nombreux bronzes d’ameublement pour les grandes personnalités de l’époque, notamment certains maréchaux d’Empire. De nos jours, certaines de ses réalisations appartiennent aux collections du Mobilier national à Paris et  à de grandes collections publiques et privées internationales.