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Revel  -  Ravrio

Rare pendule de cheminée « à l’Égyptienne » en bronze très finement ciselé, patiné et doré

Pendule295-05_HD_WEB

« Revel »

La caisse attribuée à Antoine-André Ravrio

La figure certainement réalisée sur un modèle de Louis-Simon Boizot

Paris, début de l’époque Empire, vers 1805

Hauteur48 Largeur17 Profondeur23.5

Le cadran circulaire émaillé, signé « Revel», indique les heures en chiffres romains et les minutes par tranches de quinze en chiffres arabes par deux aiguilles « Breguet » en acier bleui ; il s’inscrit dans une caisse entièrement réalisée en bronze finement ciselé, patiné et doré ; la lunette est formée d’un serpent aux écailles finement ciselées ; le mouvement est renfermé dans la draperie d’une superbe figure d’Egyptienne agenouillée, coiffée du némès, vêtue « à l’antique » et la poitrine dénudée, qui surmonte un mufle de lion finement ouvragé ; l’ensemble repose sur une base gravée de motifs inspirés des hiéroglyphes égyptiens et supportée par une plinthe en marbre rouge griotte, elle-même posée sur quatre pieds en boules aplaties.

La composition originale de cette pendule, particulièrement cette superbe figure égyptienne agenouillée, dérive de certains projets d’ornemanistes et d’architectes parisiens créés dans les dernières années du XVIIIe siècle à la suite de la Campagne d’Egypte de Napoléon (1798-1801), campagne militaire qui sera également la source d’une nouvelle vogue : l’Egyptomanie, c’est-à-dire la fascination pour la culture, l’histoire et les arts de l’Egypte antique ; voir notamment un projet de pendule d’esprit égyptien tiré du célèbre Recueil de décorations intérieures de Percier et Fontaine et illustré dans C. Huchet de Quénetain, Les styles Consulat et Empire, Paris, p.88, fig.55. Ce même type de figures agenouillées fut également décliné à la même époque dans certains modèles de bronzes d’ameublement, particulièrement sur une paire de flambeaux reproduite dans G. et R. Wannenes, Les bronzes ornementaux et les objets montés de Louis XIV à Napoléon III, Milan, 2004, p.372 ; ainsi que sur un feu à galerie, provenant de la chambre à coucher de l’impératrice au palais de Laeken, qui est conservé au Mobilier national à Paris (voir M-F. Dupuy-Baylet, L’Heure, Le Feu, La Lumière, Les bronzes du Mobilier national 1800-1870, Dijon, 2010, p.148, catalogue n°78).

Mais, signalons surtout que ce modèle d’Egyptienne fut décliné par le bronzier Antoine-André Ravrio, très certainement sur un modèle du sculpteur Louis-Simon Boizot (1743-1809), au début de l’époque Empire sur un type d’horloges particulièrement élaboré auquel appartient l’exemplaire que nous proposons. De nos jours, parmi les rares autres pendules identiques connues, citons particulièrement : un premier modèle, entièrement en bronze doré et le cadran signé « Janvier », qui est conservé dans une collection particulière (illustré dans M. Hayard, Antide Janvier 1751-1835, Horloger des étoiles, Sa vie à travers son œuvre, 2011, p.272) ; ainsi qu’un deuxième, le cadran signé « Barrand », qui est reproduit dans P. Kjellberg, Encyclopédie de la pendule française du Moyen Age au XXe siècle, Les éditions de l’Amateur, Paris, 1997, p.383 ; enfin, mentionnons un dernier modèle qui se trouvait anciennement dans la collection de Monsieur Daniel Brunet de l’Institut (vente à Paris, Mes Couturier-Nicolay, Palais d’Orsay, le 15 février 1978, lot 28).

Joseph-Marie Revel (? - 1811)

Nous n’avons que peu d’informations concernant cet horloger qui connut pourtant une grande notoriété tout au long de sa carrière. Mentionné brièvement dans le Dictionnaire des horlogers de Tardy sous le prénom de Joseph, il se prénommait en fait Joseph-Marie et mourut à Paris en 1811. Après son accession à la maîtrise, il ouvrit son atelier Vieille rue du Temple, puis est mentionné au Palais Royal entre 1787 et 1790, au Palais Egalité vers 1800, enfin, au Palais Tribunat entre 1804 et 1806. Certains inventaires après décès des premières décennies du XIXe siècle mentionnent quelques-unes de ses réalisations ; ainsi, une pendule de Revel est prisée en 1817 après le décès d’Adélaïde de Lespinasse-Langeac femme du chevalier de Costalin ; tandis qu’une seconde figurait en 1821 dans la collection d’Anne-Charlotte-Dorothée comtesse de Médem veuve du puissant duc de Courlande.



André-Antoine Ravrio (1759 - 1814)

Antoine-André Ravrio figure parmi les plus importants bronziers parisiens de la fin du XVIIIe siècle et du Premier Empire. Fournisseur attitré du Garde-meuble impérial, Ravrio participe, aux côtés de Pierre-Philippe Thomire et de Claude Galle, au réaménagement des principales résidences de l’empereur Napoléon et à la fourniture de nombreux bronzes d’ameublement pour les grandes personnalités de l’époque, notamment certains maréchaux d’Empire. De nos jours, certaines de ses réalisations appartiennent aux collections du Mobilier national à Paris et  à de grandes collections publiques et privées internationales.