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Revel

Rare et précieuse pendule aux sphinges

APF14_Pendulerie_0051

Cadran signé « Revel à Paris » par l’horloger Joseph-Marie Revel 

Paris, époque Louis XVI, vers 1785

Hauteur52,5 cm Largeur32,5 cm Profondeur15 cm

Le cadran émaillé indique les heures et les minutes en chiffres arabes et est inscrit dans une boîte circulaire en bronze doré soulignée de guirlandes de fleurs et sommée d’un nœud de ruban ; l’amortissement est surmonté d’un plumet finement ciselé. Ce cadran repose sur deux sphinges ailées coiffées d’un némès qui supportent chacune des entablements soulignés d’émaux surmontés de vases ornés de topiaires. L’ensemble est supporté par une base exceptionnelle à côtés arrondis en marbre blanc peint de motifs d’arabesques polychromes qui encadrent une plaque en verre églomisé rehaussée de strass et centrée d’un médaillon en porcelaine biscuit à fond bleu à l’imitation de la porcelaine de Wedgwood sur lequel se détache une scène en bas-relief blanc figurant les trois Grâces. Le tout est souligné de frises stylisées en bronze doré et repose sur un contre-socle de marbre noir.

Le dessin particulièrement élégant de cette pendule nous permet de l’inclure parmi les créations horlogères parisiennes à thème animalier les plus abouties du dernier quart du XVIIIe siècle. La diversité et la préciosité des matériaux employés dans sa création se retrouvent sur les quelques autres rares modèles identiques répertoriés, citons particulièrement : un premier exemplaire qui se trouvait anciennement dans la collection des princes Radziwill au château d’Ermenonville (vente à Paris, Me Ader, le 8 mars 1933, lot 31) ; un deuxième, le cadran signé Lechopié à Paris, a fait partie de la célèbre collection de Madame Thelma Chrysler Foy (vente Parke-Bernet Galleries, New York, les 15-16 mai 1959, lot 295) ; un troisième est illustré dans P. Kjellberg, Encyclopédie de la pendule française du Moyen Age au XXe siècle, Paris, 1997, p. 281 ; enfin, mentionnons particulièrement un dernier exemplaire, le cadran signé F.L Godon, qui est conservé dans les collections royales espagnoles (illustré dans J. Ramon Colon de Carvajal, Catalogo de Relojes del Patrimonio Nacional, Madrid, 1987, p. 77, catalogue n° 61).

Joseph-Marie Revel (? - 1811)

Nous n’avons que peu d’informations concernant cet horloger qui connut pourtant une grande notoriété tout au long de sa carrière. Mentionné brièvement dans le Dictionnaire des horlogers de Tardy sous le prénom de Joseph, il se prénommait en fait Joseph-Marie et mourut à Paris en 1811. Après son accession à la maîtrise, il ouvrit son atelier Vieille rue du Temple, puis est mentionné au Palais Royal entre 1787 et 1790, au Palais Egalité vers 1800, enfin, au Palais Tribunat entre 1804 et 1806. Certains inventaires après décès des premières décennies du XIXe siècle mentionnent quelques-unes de ses réalisations ; ainsi, une pendule de Revel est prisée en 1817 après le décès d’Adélaïde de Lespinasse-Langeac femme du chevalier de Costalin ; tandis qu’une seconde figurait en 1821 dans la collection d’Anne-Charlotte-Dorothée comtesse de Médem veuve du puissant duc de Courlande.