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Molliens

Rare pendule de cheminée en marbre blanc et bronze doré

« L’Amour et Psyché »

APF_Pendule079_05

Cadran signé « Molliens à Paris »

Paris, fin de l’époque Louis XVI, vers 1785-1790

Hauteur40,5 cm Largeur35,5 cm Profondeur14 cm

Le cadran circulaire émaillé est souligné de tiges florales polychromes et est signé « Molliens à Paris » ; il indique les heures en chiffres arabes et les minutes en chiffres arabes, par tranches de quinze, par deux aiguilles ajourées en cuivre doré. Il est inscrit dans une caisse en forme de tronçon de colonne en marbre blanc statuaire richement décorée d’ornements de bronze très finement ciselés et dorés. La lunette est bordée d’une fine frise d’enfilage de perles ; deux branchages enrubannés de motifs stylisés soulignent la partie inférieure de la colonne ; sur la droite, est représentée Psyché sous l’apparence d’une figure féminine légèrement vêtue d’une toge « à l’antique » laissant transparaitre sa sensualité, à ses pieds sont posées une aiguière et une coupe ; à l’amortissement de la caisse est Cupidon ailé, la tête ceinte d’un ruban, assis sur une draperie à franges et tenant une longue guirlande de fleurs qui entoure la taille de la jeune femme et avec laquelle il semble l’attirer vers lui ; enfin, la gauche de la composition est décorée d’un âne assis sur son arrière-train qui pose l’une de ses pattes antérieures sur un parchemin déplié intitulé : « L’ane d’or Livres VIII ». L’ensemble repose sur une superbe base à ressaut en marbre blanc statuaire rehaussée, sur la face et les côtés, de fines guirlandes de roses dans des réserves et supportée par cinq fortes pattes de lion terminées en rinceaux de feuilles d’acanthe.

La thématique de cette pendule, peut-être unique, figure parmi les créations horlogères parisiennes les plus originales du dernier quart du XVIIIe siècle. Le sujet est tiré du roman d’Apulée : « Les Métamorphoses », lui-même plus ou moins librement inspiré des célèbres Métamorphoses d’Ovide, qui met en scène les aventures burlesques d’un aristocrate nommé Lucius que sa maîtresse Photis avait transformé accidentellement en âne. Mais avant tout, cela offre l’occasion à l’auteur de nous livrer au fil du voyage de Lucius le récit du mythe de l’Amour et Psyché, en l’occurrence une pure création du poète. Psyché était l’une des trois filles d’un roi, d’une beauté extraordinaire ; elle s’unit à Cupidon, mais sa curiosité entraîna le courroux de la déesse Vénus qui la priva de son amour. Psyché dut alors exécuter quatre tâches pour retrouver son amant. Après avoir une nouvelle fois échouée par curiosité, elle parvint à retrouver Cupidon qui implora Jupiter de l’aider ; le Dieu des dieux donna alors à la jeune femme une coupe d’ambroisie lui permettant d’accéder à l’immortalité. Psyché et Cupidon fêtèrent leur mariage et de cette union naquit une sublime déesse nommée Volupté.

Louis-François-Amable Molliens

Cette signature correspond à Louis-François-Amable Molliens, horloger dont l’atelier était mentionné successivement rue Saint-Honoré vers 1800, puis passage du Grand-Cerf entre 1806 et 1815 (voir Tardy, Dictionnaire des horlogers français, Paris, 1971, p.469). Il connut une importante notoriété et quelques pendules portant sa marque son citées chez certains grands amateurs de la capitale dans les dernières années du XVIIIe ou les premières décennies du siècle suivant ; en effet, relevons particulièrement que des horloges signées Molliens sont décrites dans l’inventaire après décès de Charles-Louis de Reconseille et dans celui du célèbre maréchal de Napoléon : Louis-Alexandre Berthier prince de Wagram.



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