Rare pendule de cheminée en forme de vase Médicis en bronze très finement ciselé ou doré à l’or mat et à l’or bruni
Paris, époque Empire, vers 1805
Les deux cadrans superposés, dits cercles tournants, sont à cartouches émaillés blanc et indiquent les heures en chiffres romains et les minutes par tranches de cinq en chiffres arabes. Le mouvement s’inscrit dans une superbe caisse en forme de vase Médicis entièrement réalisée en bronze très finement ciselé et doré. Le vase présente une panse unie soulignée d’une guirlande de roses retenue dans les gueules de deux chevaux d’une superbe qualité de ciselure, dont les têtes tiennent lieu d’anses. Le culot est orné de feuilles et de fleurs stylisées ; la lèvre incurvée est bordée d’une frise alternée de feuilles et de glands sur des fonds amatis ; le corps du vase repose sur un piédouche évasé à décor de motifs godronnés, moletés ou brettés. Au-dessous des cadrans, un motif étoilé, se détachant sur un bandeau à grattoirs, marque les heures sur le cercle inférieur, tandis qu’à l’amortissement est un putti allongé sur des nuages qui tient une flèche dont la pointe indique les minutes sur le cercle supérieur. L’ensemble de la composition repose sur une haute plinthe carrée à motifs en applique figurant, en façade, une Egyptienne coiffée du némés déversant des amphores à ses pieds et, sur les côtés, des vases en forme d’amphores antiques à motifs godronnés et à double anses curvilignes détachées ; enfin, le tout est supporté par une base quadrangulaire à légère doucine ceinturée d’une frise alternée de palmettes et de tigettes stylisées.
Vers le milieu du XVIIIe siècle, l’on assiste au retour à l’Antique dans les arts décoratifs français et à l’émergence d’un nouveau type d’horloges : les pendules à cercles tournants sur lesquelles les cadrans émaillés circulaires classiques sont remplacés par des cercles tournants à cartouches émaillés. Cette nouvelle esthétique entraîne la création par les bronziers de compositions adaptées, inscrites essentiellement dans des vases de différentes formes, particulièrement balustre et Médicis. Plusieurs décennies plus tard, sous le Consulat et l’Empire, les bronziers continuent la réalisation des pendules de ce type avec une maîtrise parfaite des compositions. L’exemplaire que nous proposons fut réalisé dans ce contexte particulier et peut être considéré comme l’un des modèles les plus originaux et les aboutis. Ainsi, relevons notamment qu’une paire de bougeoirs, à anses formées de têtes de chevaux, se trouvait anciennement dans la collection Flensburg (vente Bruun Rasmussen, 29-31 octobre 1997, lot 70) ; tandis qu’une pendule de modèle identique à celle que nous présentons, le mouvement signé « Leroy Horloger de Madame », fut proposée sur le marché de l’art international en juillet 2001 et appartient à une collection particulière.