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Galle
Claude Galle (1759-1815)

Importante paire d’appliques à sept lumières en bronze finement ciselé ou doré à l’or mat et à l’or bruni

« Psyché et Cupidon »

Appliques008-05_HD_WEB

Attribuée à Claude Galle

Paris, époque Empire, vers 1810

Hauteur76 Largeur50.5 Profondeur23

Entièrement réalisée en bronze très finement ciselé ou doré à l’or mat et à l’or bruni, chaque applique présente une superbe figure féminine debout, vêtue d’une tunique « à l’antique », enveloppée dans un voile étoilé voletant au-dessus de sa tête et tenant dans chaque main un papillon ; elle repose sur une sphère portée par un fût en carquois, à godrons, acanthes et feuilles de refend, sur lequel viennent se rattacher les sept bras de lumière curvilignes disposés sur deux rangs, les trois bras supérieurs à figures de nymphes tenant des torches enflammées, les quatre bras inférieurs terminés en palmettes stylisées ou têtes léonines supportant des bassins, binets et bobèches à frises moletées.

De proportions monumentales, cette importante paire d’appliques se distingue par la qualité exceptionnelle de sa dorure et de sa ciselure, ainsi que par sa composition, particulièrement originale, qui fait référence aux amours de Psyché et de Cupidon. En effet, la figure féminine qui sert de prétexte à leur décor, tenant des papillons et enveloppée dans un voile étoilé symbolisant la Nuit, est une allégorie de Psyché et fait référence à ses amours avec le jeune dieu Cupidon.

Les appliques connues réalisées dans le même esprit, ou ornées de figures similaires sont excessivement rares, citons notamment une paire à tête de zéphire, chevaux ailés et figure enveloppée d’une draperie flottante, qui est conservée dans les collections du Mobilier national à Paris (reproduite dans M-F. Dupuy-Baylet, L’heure, Le Feu, La Lumière, Les bronzes du Mobilier national 1800-1870, Editions Faton, Dijon, 2010, p.100.101). Surtout, relevons qu’une seule paire d’appliques identique à celle que nous proposons, avec d’infimes variantes dans le décor, est répertoriée ; livrée par le bronzier Claude Galle en 1808 pour le Grand Salon de réception de l’Impératrice au Palais de Compiègne, elle appartient toujours aux collections de ce château (illustrée dans E. Dumonthier, Les bronzes du Mobilier national, Bronzes d’éclairage et chauffage, Librairie générale de l’Architecture et des Arts décoratifs, Editions Charles Massin, Paris, planche 27, et dans J-M. Moulin, Guide du Musée national du château de Compiègne, RMN, Paris 1992, p.73).

Claude Galle (1759 - 1815)

L’un des plus éminents bronziers et fondeurs-ciseleurs de la fin de l’époque Louis XVI et l’Empire, Claude Galle est né à Villepreux près de Versailles. Il fait son apprentissage sous le fondeur Pierre Foy, épousant en 1784 la fille de Foy. En 1786 il devient maître fondeur. A la mort de son beau-père en 1788, Galle prend la direction de l’atelier, qui devient l’un des plus importants de Paris, employant, au plus haut de son activité, près de 400 artisans. Galle déplace l’atelier d’abord Quai de la Monnaie (plus tard Quai de l’Unité), puis, en 1805, 60 Rue Vivienne.

Le garde-meuble de la couronne, sous la direction de sculpteur Jean Hauré de 1786-88, lui fait l’honneur de plusieurs commandes. Galle travailla avec beaucoup d’artisans remarquables, tels Pierre-Philippe Thomire ; il fournit la majorité des bronzes d’ameublement au Château de Fontainebleau pendant l’Empire. Il reçut de nombreuses commandes impériales, pour des lumières, boîtes de pendule, et vases pour les palais de Saint-Cloud, les Trianons, les Tuileries, Compiègne, et Rambouillet. Il fournit les palais italiens de Monte Cavallo à Rome et Stupinigi près de Turin.