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Galle
Claude Galle (1759-1815)

Importante pendule de cheminée dite « vase aux femmes ailées » en bronze très finement ciselé et doré à l’or mat et marbre vert de mer

Vase_pendule_004-06

Attribuée à Claude Galle

Paris, époque Empire, vers 1805

Hauteur60,5 cm Largeur34 cm

Les cadrans tournants indiquent les heures en chiffres romains et les minutes en chiffres arabes ; il s’inscrit dans un vase entièrement réalisé en bronze très finement ciselé et doré à l’or mat : l’amortissement est orné d’un groupe représentant un aigle aux ailes déployées attrapant un serpent dans ses serres ; les anses sont formées de superbes figures féminines ailées tenant des urnes enflammées soulignées de godrons et dont les corps se terminent en feuilles de refend ; l’ensemble du vase est richement décoré de feuilles de pampres, de cygnes affrontés s’abreuvant à une coupe, de médaillons centrés de groupes figurant des enfants musiciens, l’un d’eux tenant une partition, et surmontés d’un mufle de lion enserrant des serpents dans un environnement à décor de griffons contrariés, de palmettes, de putti dansant tenant un drapé terminé par une guirlande fleurie et feuillagée sur laquelle est perché un volatile. Le culot est orné d’un bouquet alterné de larges feuilles et palmettes stylisées. Le piédouche évasé est rythmé d’une bague godronnée et d’un tore de feuilles et graines de laurier. Le tout repose sur une base quadrangulaire à ressaut ceinturée d’un cavet en marbre vert de mer.

Plus ou moins directement inspirée des modèles néoclassiques réalisés dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, la composition de cette pendule-vase figure parmi les créations horlogères parisiennes les plus élaborées de la période napoléonienne et fut notamment déclinée en vase ornemental à la même période ; voir une paire de vases de ce type qui est parue dans A. Kuchumov, Pavlovsk, Palace & Park, Leningrad, 1975, p.52-53.

Parmi les rares exemplaires similaires répertoriés, citons notamment : une première horloge, le cadran signé « Thonissen à Paris », qui appartient aux collections du Württembergisches Landesmuseum à Stuttgart (illustrée dans R. Mühe et H. Vogel, Horloges anciennes, Fribourg, 1978, p.116, fig.154) ; ainsi qu’une deuxième, provenant de la collection de l’Impératrice Eugénie, qui se trouvait anciennement dans la collection Perez de Olaguer-Feliu à Barcelone (reproduite dans Luis Monreal y Tejada, Relojes antiguos (1500-1850), Coleccion F. Perez de Olaguer-Feliu, Barcelone, 1955, planche 71, catalogue n°90) ; une troisième fait partie des collections royales espagnoles (parue dans J. Ramon Colon de Carvajal, Catalogo de Relojes del Patrimonio nacional, Madrid, 1987, p.207, n°189) ; enfin, mentionnons deux pendules de ce type, l’une à cadran circulaire, l’autre à cadrans tournants, qui sont conservées au Musée François Duesberg à Mons (voir Musée François Duesberg, Arts décoratifs 1775-1825, Bruxelles, 2004, p.32-33).

Claude Galle (1759 - 1815)

L’un des plus éminents bronziers et fondeurs-ciseleurs de la fin de l’époque Louis XVI et l’Empire, Claude Galle est né à Villepreux près de Versailles. Il fait son apprentissage sous le fondeur Pierre Foy, épousant en 1784 la fille de Foy. En 1786 il devient maître fondeur. A la mort de son beau-père en 1788, Galle prend la direction de l’atelier, qui devient l’un des plus importants de Paris, employant, au plus haut de son activité, près de 400 artisans. Galle déplace l’atelier d’abord Quai de la Monnaie (plus tard Quai de l’Unité), puis, en 1805, 60 Rue Vivienne.

Le garde-meuble de la couronne, sous la direction de sculpteur Jean Hauré de 1786-88, lui fait l’honneur de plusieurs commandes. Galle travailla avec beaucoup d’artisans remarquables, tels Pierre-Philippe Thomire ; il fournit la majorité des bronzes d’ameublement au Château de Fontainebleau pendant l’Empire. Il reçut de nombreuses commandes impériales, pour des lumières, boîtes de pendule, et vases pour les palais de Saint-Cloud, les Trianons, les Tuileries, Compiègne, et Rambouillet. Il fournit les palais italiens de Monte Cavallo à Rome et Stupinigi près de Turin.

Malgré son succès, Galle s’est souvent trouvé en difficulté financière, causée en partie par son style de vie généreux et somptueux et également par l’incapacité de certains de ses clients (comme le prince Joseph Bonaparte) à payer ce qu’ils devaient. Après la mort de Galle, son fils, Gérard-Jean Galle (1788-1846), poursuivit l’activité de l’atelier. Aujourd’hui, son œuvre se trouve dans les plus importants musées et collections du monde, ceux mentionnés ci-dessus, ainsi que le musée national du château de Malmaison, le musée Marmottan à Paris, le Museo de Reloges à Jerez de la Frontera, la Residenz à Munich et le musée Victoria and Albert à Londres.