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Bourdier  -  Galle
Claude Galle (1759-1815)

Importante pendule de cheminée en bronze très finement ciselé et doré à l’or mat ou à l’or bruni et marbre vert de mer

« Apollon musagète » ou « Apollon à la lyre »

Pendule393-03_HD_WEB

Dans une caisse réalisée par Claude Galle

Paris, époque Empire, vers 1810

Hauteur73 Largeur45 Profondeur21.4

Le cadran circulaire émaillé blanc, signé et localisé « Galle/rue Vivienne à Paris » et « Bourdier Hr », indique les heures en chiffres romains et les minutes par tranches de quinze en chiffres arabes par deux aiguilles « œil de perdrix » en acier poli-bleui dites « Breguet ». Le mouvement, à sonnerie des heures et des demi-heures, est renfermé dans une superbe caisse à figure mythologique entièrement réalisée en bronze très finement ciselé et doré à l’or mat ou à l’or bruni ; il s’inscrit dans une borne à motifs en applique de flèches nouées à des couronnes d’olivier et de chiens tenant dans leurs gueules une cordelette s’enroulant autour d’un arc ; la partie supérieure, en entablement en cavet foncé d’une frise de feuilles d’eau ou tigettes, supporte une lyre, à piétement en pattes léonines, volutes ou palmettes et montants terminés en têtes d’aigle, retenue par une superbe figure en pied représentant le dieu Apollon vêtu d’un léger drapé et chaussé de spartiates. L’ensemble repose sur une base quadrangulaire, à décor en façade du bige du dieu solaire et sur les côtés de couronnes enrubannées, qui est posée sur un contre-socle à légère doucine agrémentée d’un filet sinueux à motifs alternés de palmettes ou fleurons stylisés. Enfin, quatre forts pieds en pattes de lion émergeant de feuilles de refend nervurées, volutes et rosaces, supportent l’ensemble de l’horloge.

La composition originale de cette pendule de cheminée, de proportions monumentales et d’une exceptionnelle qualité de ciselure et de dorure, est caractéristique des plus belles créations parisiennes d’horloges à thématique mythologique des toutes premières années du XIXe siècle. Portant les signatures du bronzier Claude Galle et de l’horloger Jean-Simon Bourdier, deux des plus importants artisans parisiens de l’époque Empire, elle s’inscrit en tant que modèle d’apparat et ne fut semble-t-il que peu répétée.

En effet, de nos jours parmi les rares pendules répertoriées de modèle identique, citons particulièrement : un premier exemplaire, le cadran signé « Galle » et « Thomas », qui est passé en vente sur le Marché de l’Art français (illustré dans P. Kjellberg, Encyclopédie de la pendule française du Moyen Age au XXe siècle, Les éditions de l’Amateur, Paris, 1997, p.404, fig. B) ; ainsi qu’un second, le cadran signé « Lepaute et Fils », qui appartient aux célèbres collections du Palais Pitti à Florence et dont Marcel Gay notait, en considérant le hauteur de 72cm et la largeur de 45cm : « Le rapport de ces deux valeurs est égal à 1,6 c’est-à-dire le nombre d’or ce qui ajoute un intérêt supplémentaire à cette magnifique composition » (voir M. Gay, « Horlogerie florentine », dans Bulletin de l’Association nationale des collectionneurs et amateurs d’Horlogerie ancienne et d’Art, Paris, automne-hiver 2010, n°119, p.5-20).

Jean-Simon Bourdier (? - 1839)

Jean-Simon Bourdier est l’un des plus importants horlogers parisiens de la fin du XVIIIe siècle et du premier quart du siècle suivant. Il est reçu maître le 22 septembre 1787 et connaît immédiatement une grande notoriété pour la perfection de ses mouvements. Au début du XIXe siècle, il collabore avec l’horloger Godon, l’ornemaniste Dugourc et le sculpteur Pierre Julien, à quelques ouvrages d’horlogerie de compositions remarquables destinés au roi d’Espagne Charles IV. Parallèlement, il travaille pour les plus grands marchands du temps, particulièrement Daguerre et Julliot, et sélectionne rigoureusement les artisans qui participent à la création de ses pendules : notamment le ciseleur Rémond, l’ébéniste Schwerdfeger et les peintres-émailleurs Dubuisson et Coteau.



Claude Galle (1759 - 1815)

L’un des plus éminents bronziers et fondeurs-ciseleurs de la fin de l’époque Louis XVI et l’Empire, Claude Galle est né à Villepreux près de Versailles. Il fait son apprentissage sous le fondeur Pierre Foy, épousant en 1784 la fille de Foy. En 1786 il devient maître fondeur. A la mort de son beau-père en 1788, Galle prend la direction de l’atelier, qui devient l’un des plus importants de Paris, employant, au plus haut de son activité, près de 400 artisans. Galle déplace l’atelier d’abord Quai de la Monnaie (plus tard Quai de l’Unité), puis, en 1805, 60 Rue Vivienne.

Le garde-meuble de la couronne, sous la direction de sculpteur Jean Hauré de 1786-88, lui fait l’honneur de plusieurs commandes. Galle travailla avec beaucoup d’artisans remarquables, tels Pierre-Philippe Thomire ; il fournit la majorité des bronzes d’ameublement au Château de Fontainebleau pendant l’Empire. Il reçut de nombreuses commandes impériales, pour des lumières, boîtes de pendule, et vases pour les palais de Saint-Cloud, les Trianons, les Tuileries, Compiègne, et Rambouillet. Il fournit les palais italiens de Monte Cavallo à Rome et Stupinigi près de Turin.

Malgré son succès, Galle s’est souvent trouvé en difficulté financière, causée en partie par son style de vie généreux et somptueux et également par l’incapacité de certains de ses clients (comme le prince Joseph Bonaparte) à payer ce qu’ils devaient. Après la mort de Galle, son fils, Gérard-Jean Galle (1788-1846), poursuivit l’activité de l’atelier. Aujourd’hui, son œuvre se trouve dans les plus importants musées et collections du monde, ceux mentionnés ci-dessus, ainsi que le musée national du château de Malmaison, le musée Marmottan à Paris, le Museo de Reloges à Jerez de la Frontera, la Residenz à Munich et le musée Victoria and Albert à Londres.