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Janvier
Antide Janvier (1751-1835)

Exceptionnelle pendule d’applique à double indication horaire

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Paris, époque Empire, vers 1805-1810

Hauteur53.5 Largeur53.5 Profondeur12

Les éléments et motifs dorés de l’horloge se détachent sur un superbe panneau quadrangulaire en porphyre rouge d’Egypte d’un poli parfait qui fait office de cadran. Deux encadrements octogonaux, formés de canaux délicatement creusés dans le matériau et soulignés de filets, encadrent le décompte des heures marqué par des chiffres romains ; les angles sont formés de motifs en triangle centrés de couronnes. La partie centrale est signée « Antide Janvier à Paris » ; elle porte les initiales entrelacées de l’horloger renfermées dans un écusson souligné de deux branchages feuillagés et propose une grande aiguille en bronze doré sous la forme d’une flèche à empennages sur laquelle vient se fixer un petit cadran annulaire en métal argenté qui porte également les indications gravées des heures en chiffres romains indiquées par une petite flèche positionnée dans le sens inverse. Dans l’esprit des pendules dites « mystérieuses », le mécanisme est actionné par un contrepoids disposé dans le mouvement qui fait mouvoir simultanément la flèche principale et le cadran auxiliaire, permettant de marquer une double indication horaire. L’ensemble est inscrit dans un encadrement en bois mouluré et doré et est protégé par une vitre en façade.

Bibliographie :

– M. Hayard, Antide Janvier 1751-1835, Horloger des étoiles, Villeneuve-Tolosane, 1995.

– M. Hayard, Antide Janvier 1751-1835, Sa vie à travers son œuvre, 2011.

 

Cette extraordinaire pendule, totalement inédite et de composition certainement unique, est une nouvelle illustration de l’ingéniosité hors du commun dont fit preuve Antide Janvier dans l’invention d’instruments destinés à la mesure du temps. L’horloger s’est peut-être inspiré pour le dessin général de l’œuvre d’un tableau mécanique à horloge provenant des collections Bonnier de la Mosson qui est conservé au Musée des Arts décoratifs à Paris (illustré dans Tardy, La pendule française, 2ème partie : Du louis XVI à nos jours, Paris, 1975, p.314). Mais, soulignons particulièrement qu’aucune autre création horlogère ne peut rivaliser en originalité avec cette pièce, nouveau chef-d’œuvre de cet artisan génialissime obsédé toute son existence par l’invention et le perfectionnement des pendules à complications.

Antide Janvier (1751 - 1835)

Initié par son père à l’horlogerie, Antide Janvier perfectionne ses connaissances aux côtés de l’abbé Tournier de Saint-Claude qui lui inculque notamment des leçons de latin, de grec, de mathématiques et d’astronomie. Rapidement, l’élève se distingue pour ses qualités exceptionnelles à apprendre, à restituer et à créer. En 1766, âgé de seulement 15 ans, il construit une sphère mouvante qu’il présente deux ans plus tard devant les membres de l’Académie des sciences de Besançon qui le couvrent d’éloge. Plus tard, il se perfectionne auprès de M. Devanne et élabore plusieurs planétaires dont une particulièrement remarquable qui lui permet d’être présenté à Louis XV. En en 1783, il obtint du comte de Provence, futur Louis XVIII, un brevet de « Horloger Mécanicien de Monsieur, frère du Roi ». L’année suivante, il présente à Louis XVI deux pendules astronomiques, reçoit le titre de « Horloger du Roy ». Il traverse les troubles révolutionnaires et continue son activité avec toujours autant de maîtrise dans les complications horlogères et astronomiques.

Il fut protégé par tous les gouvernements qui se succédèrent en France au cours de sa vie. De Louis XVI, dès 1784, il dispose d’une chambre à Versailles, en 1786, il reçoit un logement à l’hôtel des Menus Plaisirs du Roi, rue Bergère à Paris, du gouvernement révolutionnaire, un logement au palais du Louvre, et de Napoléon, Premier Consul, un logement définitif au palais de l’Institut, sur les bords de la Seine.

En 1789, Louis XVI lui achète une extraordinaire horloge astronomique dont seul un fragment survit. Placée dans les appartements de Louis XVI aux Tuileries, elle est exposée entre 1793 et 1802, dans la grande galerie de peinture du Museum. En 1802, elle revient aux Tuileries dans le quatrième salon des Grands Appartements qui fut le cabinet de Napoléon. Louis XVIII le fit transférer dans le deuxième salon dit de la Paix, et Charles X la ramène dans le quatrième salon. Elle reste aux Tuileries jusqu’à sa destruction dans l’incendie qui ravage ce palais en 1870. Janvier en assure l’entretien de 1789 à 1819.



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