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Kinable  -  Dubuisson
Dieudonné Kinable (actif vers 1790-1810)
Dubuisson (1731-1815)

Exceptionnelle pendule de cheminée en forme de lyre en porcelaine de la Manufacture royale de Sèvres

APF_Pendule091_04

Le cadran signé « Dubuisson »

Paris, fin de l’époque Louis XVI, vers 1785-1790

Hauteur62 Largeur26 Profondeur16

Le cadran circulaire émaillé, signé « Kinable », indique les heures en chiffres romains, les minutes par tranches de quinze en chiffres arabes, le calendrier annuel et les signes du zodiaque par quatre aiguilles, deux en bronze doré ajouré, deux en acier bleui ; il s’inscrit dans une superbe caisse en forme de lyre en porcelaine de Sèvres dite « bleu nouveau » et bronze très finement ciselé et doré. La lunette est ornée d’une frise torsadée entourée d’un anneau-balancier en couronne d’éléments de strass ou de quartz taillés-facettés en brillants ; les montants de la lyre sont soulignés de rangs de perles et agrémentés de feuilles et graines de laurier se terminant par deux rosaces d’où s’échappe une guirlande fleurie et feuillagée ; l’amortissement est formé d’un masque rayonnant. L’ensemble repose un piédouche, à rangs de perles ou frise torsadée, rythmé d’une guirlande feuillagée ; enfin, le tout est supporté par une base ovale, à ornements similaires, portée par quatre pieds en boules aplaties.

Le modèle des pendules lyres en porcelaine fut créé à la Manufacture royale de porcelaine de Sèvres à partir de 1785. Il fut essentiellement décliné en quatre couleurs : bleu turquoise, vert, rose et bleu nouveau et ces pendules exceptionnelles étaient destinées aux plus grands amateurs de l’époque ; Louis XVI possédait notamment dans son Salon des jeux à Versailles une pendule identique dont le cadran était signé par l’horloger Courieult (certainement l’exemplaire illustré dans P. Verlet, Les bronzes dorés français du XVIIIe siècle, Paris, 1999, p.41).

Mais, c’est surtout l’horloger Kinable, le plus important acheteur de caisses d’horloges de ce type à la manufacture, qui développa le modèle à la fin du règne de Louis XVI. Parmi les pendules « lyres » en porcelaine signées par ce brillant horloger, citons particulièrement : un premier exemplaire conservé au Victoria & Albert Museum à Londres (paru dans H. Ottomeyer et P. Pröschel, Vergoldete Bronzen, Band I, Munich, 1986, p.252, fig.4.6.26) ; ainsi qu’un second qui appartient aux collections royales anglaises (reproduit dans C. Jagger, Royal Clocks, The British Monarchy & its Timekeepers 1300-1900, 1983, p.130, fig.176).

Dieudonné Kinable (actif vers 1790 - 1810)

Dieudonné Kinable figure parmi les plus importants horlogers parisiens de la fin du XVIIIe siècle. Installé au n°131 du Palais Royal, il fut notamment l’un des plus importants acheteurs de caisses de pendules en porcelaine de type lyre auprès de la manufacture de Sèvres en faisant l’acquisition de vingt-et-un boîtiers de ce modèle dans différentes couleurs. Il sut également s’entourer des meilleurs collaborateurs, en faisant particulièrement travailler pour les cadrans de ses pendules les célèbres émailleurs Joseph Coteau (1740-1801) et Etienne Gobin, dit Dubuisson (1731-1815). Sous l’Empire, certaines de ses réalisations sont mentionnées chez les plus grands collectionneurs, notamment chez la duchesse de Fitz-James et chez André Masséna prince d’Essling duc de Rivoli, ancien maréchal de Napoléon.



Dubuisson (1731 - 1815)

Étienne Gobin, dit Dubuisson, est l’un des meilleurs émailleurs parisiens de la fin du XVIIIème siècle et le début du XIXème. Vers le milieu des années 1750 il travaille à la manufacture de Sèvres, établissant par la suite son propre atelier. Il est mentionné dans les années 1790 dans la rue de la Huchette et vers 1812, dans la rue de la Calandre. Spécialisé dans les boîtes de montres et cadrans émaillées, il est réputé pour son habileté exceptionnelle et la représentation de détails.



Manufacture Royale de Sèvres

Patronnée par Louis XV et la marquise de Pompadour, la Manufacture de Vincennes voit le jour en 1740 pour concurrencer les créations de la Manufacture de Meissen, se positionnant ainsi comme sa principale rivale européenne, et sera transférée à Sèvres en 1756, devenant la Manufacture royale de porcelaine de Sèvres. De nos jours toujours en activité, elle connaîtra tout au long de son histoire d’exceptionnelles périodes de création en faisant appel aux meilleurs artistes et artisans français et européens. Rattachée aux souverains et aux empereurs, elle sera la vitrine du savoir-faire français et la plupart des créations sorties de ses ateliers seront destinées à être offertes en cadeaux diplomatiques ou à participer au décor et au faste des nombreux châteaux et palais royaux et impériaux des XVIIIe et XIXe siècles.