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Manufacture de Niderviller

Rare garniture de cheminée en porcelaine, biscuit ou bronze, composée d’une pendule et d’une paire de vases d’ornements

APF_Pendule156_05

Fabrique de Niderviller, dite du comte de Custine

Lorraine, époque Louis XVI, vers 1785

Pendule :
Hauteur37.5 Largeur20
Vases :
Hauteur27

La pendule-vase est à deux cercles tournants superposés à deux rangs de cartouches émaillés blancs qui portent la signature « Arnould à Nanci » : signature de l’horloger nancéien Nicolas Arnould ; ils indiquent les heures en chiffres romains et les minutes par tranches de cinq en chiffres arabes par un dard en acier bleui. Le mouvement est renfermé dans un superbe vase balustre en porcelaine dure polychrome en forme d’urne « à l’antique » à fond bleu rehaussé de guirlandes feuillagées or ; sur chaque face, est un médaillon ovalisé représentant un paysage lacustre dans le goût de Claude Gelée, dit Le Lorrain. Les anses sont formées par des têtes féminines en biscuit couronnées de fleurs ; sur la panse, retombent des guirlandes fleuries et feuillagées ; le couvercle est souligné de feuilles d’acanthe et se termine en graine ou pomme de pin ; le culot est décoré de fins godrons partiellement dorés ; le piédouche évasé est à cannelures et frise feuillagée ; enfin, l’ensemble de l’horloge repose sur une base quadrangulaire peinte à l’imitation du marbre fleur de pêcher. Les vases d’ornements qui complètent la pendule pour former garniture adoptent une forme balustre et présentent un décor identique à celui de la pendule.

Cette exceptionnelle garniture de cheminée se distingue de la plupart des rares autres modèles connus ; en effet, chose rarissime, la pendule qui la compose a conservé ses vases latéraux. Ainsi, de nos jours parmi les rares pendules similaires répertoriées, toutefois désormais dépourvues de leurs vases de côtés, citons : un premier exemplaire qui est reproduit dans G. et A. Wannenes, Les plus belles pendules françaises, de Louis XIV à l’Empire, Polistampa, Florence, 2013, p.248 ; un deuxième à fond blanc, signé « Garrigues à Marseille », se trouvait anciennement dans les collections Hudelot et Le Tallec (paru dans Tardy, Les plus belles pendules françaises, La pendule française dans le Monde, Paris, 1994, p.93 ; voir également P. Kjellberg, Encyclopédie de la pendule française du Moyen Age au XXe siècle, Les éditions de l’Amateur, Paris, 1997, p.301) ; un troisième est reproduit dans P. Heuer et K. Maurice, European Pendulum Clocks, Decorative Instruments of Measuring Time, Munich, 1988, p.44, fig.64 ; et un quatrième appartient aux collections du Musée Sandelin à Saint-Omer (illustré dans A. Lemaire et M. Gay, « Les pendules à cercles tournants », dans Bulletin de l’Association nationale des collectionneurs et amateurs d’Horlogerie ancienne, printemps 1994, n°69, p.20, fig.26).

Enfin, mentionnons particulièrement qu’une garniture de cheminée quasiment identique à celle que nous proposons, composée d’une pendule réalisée par Nicolas Arnould père à Nancy associée à sa paire de vases d’ornements, est exposée au Musée Nissim de Camondo à Paris (voir B. Rondot et X. Salmon, Musée Nissim de Camondo, Catalogue des collections, RMN, Paris, 1998, p.22, catalogue n°100).

Manufacture de Niderviller

Au départ est une faïencerie créée en 1735. Le 4 septembre 1748, Jean-Louis Beyerlé, alors directeur de la monnaie de Strasbourg, rachète la fabrique pour 90.000 livres. Il développe rapidement la production en embauchant notamment François-Antoine Anstett formé à la Manufacture de Meissen. Un peu plus de deux décennies plus tard, Jean-Louis Beyerlé, alors en infraction vis-à-vis du privilège royal de production de porcelaine dure réservé exclusivement à la Manufacture royale de Sèvres, vend la fabrique à Adam-Philippe comte de Custine qui diversifie la production en rachetant notamment une grande partie des moules de Paul-Louis Cyfflé et en accueillant le très prometteur sculpteur Charles-Gabriel Sauvage, dit Lemire (1741-1827). Avec les troubles révolutionnaires, le comte de Custine est condamné et la fabrique de Niderviller est confisquée et devient Bien de la Nation.



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