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R026

Rare pendule squelette à quatre cadrans en bronze finement ciselé et doré et marbre vert de mer

Pendule_222-07_BD_MAIL

Paris, époque Empire, vers 1810

Hauteur45 Largeur32.5 Profondeur15

Le cadran principal annulaire émaillé blanc indique les heures en chiffres romains, les minutes par tranches de quinze et les quantièmes du mois en chiffres arabes et bat les secondes par quatre aiguilles, dont deux en bronze repercé et doré et deux en acier poli ou bleui ; il est associé à trois autres cadrans auxiliaires alignés, dont deux annulaires, disposés dans la partie basse. Celui de gauche marque les mois de l’année associés à leurs signes astronomiques respectifs, tandis que celui de droite indique les jours de la semaine associés en opposition à leurs symboles planétaires ; ils encadrent le troisième cadran émaillé bleu à motifs étoilés or ou en grisaille qui démontre les phases et les âges de la lune. Les cadrans sont ceinturés de lunettes à frises d’entrelacs, de grecques ou de rubans perlés. A l’arrière est le mouvement à échappement à chevilles, sonnant les heures et les demies-heures, qui supporte son balancier bimétallique compensé terminé par une lunette circulaire muni d’un dard pointant un pyromètre relatif à la dilatation des métaux. L’ensemble repose sur une structure architecturée en forme de portique « à l’antique », à deux bornes à chapiteaux et bases en ressaut, agrémenté de figures en applique représentant des renommées sur des nuées stylisées ; cette structure est supportée par une base quadrangulaire en marbre vert de mer, à motifs en relief d’une course de rinceaux d’acanthes animée de pampres et de rosaces et centrée d’un masque antiquisant surmonté d’un panier imitant la vannerie remplie de fleurs, qui est posée sur quatre pieds en boules aplaties à décor moleté.

C’est véritablement à partir de la dernière décennie du XVIIIe siècle et des premières années du siècle suivant qu’apparaissent les premiers modèles de pendules dites « squelettes », dont la particularité est de présenter une composition épurée avec un cadran principal annulaire laissant entrevoir aussi bien, la beauté des mouvements et des rouages, que la complexité des mécanismes élaborés par les meilleurs horlogers européens, particulièrement parisiens. Cette nouvelle esthétique découlait d’une part, de l’admiration des amateurs d’horlogerie pour les exceptionnels progrès techniques effectués depuis le milieu du XVIIIe siècle, d’autre part, d’une certaine désaffection des collectionneurs pour les pendules à sujets représentant toute sorte de personnages allégoriques ou inspirés de la mythologie classique grecque et romaine. L’horloge que nous proposons fut réalisée dans ce contexte particulier, sa composition originale se distingue de la plupart des autres modèles comparables connus par la qualité et la précision de sa mécanique et par la disposition originale de ses trois cadrans auxiliaires, alignés horizontalement sous le cadran principal.

Bien que, ni le cadran, ni le mouvement, ne soient signés, cette pendule pourrait être rapprochée de certaines réalisations de grands horlogers parisiens du temps ou de certains modèles connus, notamment d’une première pendule, le cadran portant la signature de l’émailleur Joseph Coteau (1740-1801), qui est reproduite dans P. Heuer et K. Maurice, European Pendulum Clocks, Decorative Instruments of Measuring Time, Munich, 1988, p.71, fig.125 ; et particulièrement d’une seconde, anciennement conservée dans la collection d’Albert Odmark à Seattle, qui peut être rattachée sans équivoque à l’œuvre de l’horloger-mécanicien parisien Verneuil, artisan à qui nous pouvons également attribuer l’horloge ou « régulateur de bureau » que nous présentons (illustrée dans F.B. Royer-Collard, Skeleton Clocks, Londres, 1977, p.76, figs.5-9).