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Folin
Nicolas-Alexandre Folin (vers 1750-après 1815)

Rare pendule en marbre blanc et bronze ciselé et doré

« L’Amour et l’Amitié »

APF_Pendule120_05

Paris, époque Louis XVI, vers 1780-1785

Hauteur49 Largeur36.5 Profondeur20

Le cadran émaillé, signé Folin l’aîné à Paris, indique les heures en chiffres romains et les minutes en chiffres arabes et est inscrit dans une caisse en forme de vase en marbre blanc statuaire richement orné de bronze ciselé et doré à motifs d’une frise à canaux et tigettes sur le culot et de feuilles stylisées sur le piédouche. La lunette est bordée d’une frise d’enfilage de perles ; deux guirlandes finement ciselées de fleurs et de feuillages retombent de part et d’autre du cadran ; l’amortissement est orné d’un enfant ailé sur des nuées, allégorie de l’Amour, qui hésite entre les sollicitations des deux figures féminines des côtés qui représentent la tentation de l’Amour et la raison de l’Amitié ; sur la terrasse sont posés leurs attributs. L’ensemble repose sur une superbe base ovale en marbre blanc soulignée de baguettes d’enfilage de perles et de cordelettes torsadées et d’une frise ajourée composée de rinceaux feuillagés.

La composition originale et particulièrement élégante de cette pendule nous permet de la situer parmi les plus belles créations horlogères à figures allégoriques du dernier quart du XVIIIe siècle. Son iconographie, liée au thème de l’Amour et de l’Amitié, dérive librement des modèles développés sous le règne de Louis XV du temps où la marquise de Pompadour, ancienne maîtresse du monarque, était désireuse de conserver l’amitié de son ancien amant. Les modèles connus réalisés dans le même esprit sont excessivement rares, citons notamment un exemplaire, signé Hartingue à Paris, qui se trouvait anciennement dans les collections des marquis de Cholmondeley à Houghton Hall, dans le Norfolk (vente Christie’s, Londres, 8 décembre 1994). Enfin, mentionnons particulièrement une pendule identique à celle que nous proposons, mais sur laquelle la belle frise de rinceaux qui rythme la base en marbre blanc du modèle présenté est absente ; elle a fait partie de la vente des collections du vicomte Beuret en 1924 (vente à Paris, Me Lair-Dubreuil, le 25 novembre 1924) et appartient aujourd’hui aux collections de la Banque de France à Paris (illustrée dans « L’ANCAHA à la Banque de France », in Bulletin de l’association nationale des collectionneurs et amateurs d’horlogerie ancienne et d’art, été 95, n°  73,  p. 68).

Nicolas-Alexandre Folin (vers 1750 - après 1815)

Nicolas-Alexandre Folin, dit l’aîné, est l’un des plus importants horlogers parisiens du dernier quart du XVIIIe siècle et des premières années du siècle suivant. Installé tout d’abord en tant qu’ouvrier libre, il accède à la maîtrise en 1789 et installe son propre atelier dans la rue Salle-au-Comte. Il connaît immédiatement une grande notoriété et se spécialise notamment dans la création des modèles de pendules dites squelettes. Particulièrement actif après la chute de Louis XVI et sous l’Empire, il s’entoure, pour l’élaboration des caisses et des cadrans de ses pendules, des meilleurs artisans du temps, notamment de l’émailleur Merlet, des ciseleurs Martincourt et Vion, et de l’ébéniste Schwerdfeger. Quelques documents anciens mentionnent des pendules de cet horloger chez certains grands collectionneurs de l’époque, notamment en 1790 lors de l’inventaire après décès de Paul-Ambroise Chol de Torpanne de la Mottais et en 1808 lors de l’estimation des célèbres collections du banquier et sénateur Jean-Frédéric Perregaux.



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