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Thomire

Importante pendule de cheminée monumentale dite « à la liseuse » en bronze très finement ciselé et doré à l’or mat et marbre rouge griotte

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Attribuée à Pierre-Philippe Thomire

Paris, époque Empire, vers 1810

Hauteur79 cm Diamètre37 cm

Provenance :

– Probablement achetée par Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, prince de Bénévent, pour l’ameublement de son hôtel parisien ou du château de Valençay.

– Probablement son neveu, le général Alexandre-Edmond de Talleyrand-Périgord.

– Son fils, Louis duc de Talleyrand-Périgord.

– Son fils, Boson de Talleyrand-Périgord, prince de Sagan.

– Son fils, Hélie de Talleyrand-Périgord (la pendule au château du Marais).

– Sa fille, Violette de Talleyrand-Périgord, duchesse de Sagan.

– Par descendance.

 

Entièrement réalisée en bronze très finement ciselé et doré à l’or mat et marbre rouge griotte, cette importante pendule de cheminée monumentale s’organise autour d’une borne « à l’antique » renfermant le mécanisme ; la partie haute est ornée de cintres renfermant des palmettes flanquées de griffons affrontés, les côtés sont agrémentés de figures féminines ailées tenant des couronnes attachées à des drapés retenus par des pastilles, la couronne de façade est centrée d’un guichet en œil-de-bœuf laissant apparaître les cercles tournants indiquant, pour l’inférieur, l’heure en chiffres romains, pour le supérieur, les minutes par tranches de deux en chiffres arabes. Les angles de la borne sont soulignés de torches enflammées reliées entre-elles par des rubans et des guirlandes fleuries, tandis que, dans la partie basse, quatre griffons, dont les queues s’entrelacent en arabesques, rythment les coins. Accoudée à la borne, est une superbe figure monumentale représentant une femme lisant vêtue « à la grecque », indiquant l’heure de sa main droite et tenant de l’autre main un livret. L’ensemble est supporté par une base circulaire ceinturée d’un bandeau à décor en bas-relief de scènes mythologiques alternées de pilastres et palmiers ; enfin, quatre pieds en boules aplaties supportent l’ensemble de l’horloge.

De dimensions monumentales, cette importante pendule de cheminée s’inscrit parmi les modèles à figure les plus spectaculaires de l’époque Empire. Sa rareté, ainsi que la qualité exceptionnelle de sa ciselure et de sa dorure, nous permettent de la rattacher à l’œuvre de Pierre-Philippe Thomire, de toute évidence le plus talentueux bronzier parisien de son temps. Sa composition dite « à la liseuse », à figure féminine en pied vêtue d’une robe « à la grecque » accoudée à une borne, décline les modèles d’époque Louis XVI sur lesquels le personnage est représenté allongé et appuyé contre la boite de la pendule. Ici, nous entrons dans l’horlogerie d’exception, la figure est une véritable sculpture, les proportions sont monumentales, le modèle est quasi-unique ; en effet, à ce jour, une seule pendule identique est répertoriée, elle est conservée à l’Ambassade de Grande-Bretagne à Paris et visible dans le Grand Salon Vert et Or de l’Hôtel de Charost ; elle fut commandée en 1810 par la Princesse Pauline Borghèse, sœur de Napoléon Ier, pour son hôtel parisien de la rue du Faubourg Saint-Honoré (illustrée dans Jean Nérée Ronfort et Jean-Dominique Augarde, A l’ombre de Pauline. La résidence de l’ambassadeur de Grande-Bretagne à Paris, Éditions du Centre de recherches historiques, Paris, 2001, p.73-74, fig. 57).

Pierre-Philippe Thomire (1757 - 1843)

Pierre-Philippe Thomire est le plus important bronzier parisien du dernier quart du XVIIIe siècle et des premières décennies du siècle suivant. À ses débuts, il travaille pour Pierre Gouthière, ciseleur-fondeur du roi, puis collabore dès le milieu des années 1770 avec Louis Prieur. Il devient ensuite l’un des bronziers attitrés de la manufacture royale de Sèvres, travaillant au décor de bronze de la plupart des grandes créations du temps. Après la Révolution, il rachète le fonds de commerce de Martin-Eloi Lignereux et devient le plus grand pourvoyeur de bronzes d’ameublement pour les châteaux et palais impériaux. Parallèlement, il travaille pour une riche clientèle privée française et étrangère parmi laquelle figure notamment quelques maréchaux de Napoléon. Enfin, il se retire des affaires en 1823.