search icon
P239

Rare pendule de cheminée en forme de fontaine en bronze finement ciselé, patiné et doré à l’or mat

Pendule361-06_BD_MAIL

Paris, époque Empire, vers 1810-1815

Hauteur46.5 Largeur40 Profondeur17

Le cadran circulaire émaillé blanc indique les heures en chiffres romains et les minutes par tranches de cinq en chiffres arabes par deux aiguilles en cuivre ciselé et doré ; le mouvement s’inscrit dans une superbe caisse architecturée en forme de fontaine entièrement réalisée en bronze finement ciselé, patiné « à l’antique » et doré à l’or mat. L’amortissement est orné d’une coupe à piédouche évasé flanquée de deux chérubins assis tenant des escargots en laisse ; le mouvement est renfermé dans une borne décorée d’un personnage allongé tenant une rame, allégorie d’un fleuve, reposant sur un enrochement stylisé sur lequel est disposée une jarre renversée qui se déverse dans une large coquille débordant en contre-bas dans un plan d’eau ondé ; les côtés sont en forme de terrasses à motifs en applique de chevaux marins, dauphins, roseaux ou tridents, sur lesquelles sont des sirènes à doubles queues entrelacées qui déversent des vases dans des tazzas. Enfin, des pieds en croissants de lune à frises godronnés et sphères supportent l’horloge.

Dans le domaine de l’horlogerie parisienne des premières décennies du XIXe siècle, les fontaines servaient habituellement de prétexte à la représentation de scènes à personnages allégoriques ou mythologiques s’abreuvant ou faisant leur toilette ; pour des pendules réalisées dans cet esprit il faut se référer notamment à un premier exemplaire qui est illustré dans P. Kjellberg, Encyclopédie de la pendule française du Moyen Age à nos Jours, Paris, 1997, p.391 ; ainsi qu’à un deuxième, sommé de dauphins à queues entrelacées, qui est paru dans Tardy, La pendule française, 2ème Partie : Du Louis XVI à nos jours, Paris, 1975, p.387 ; enfin, mentionnons un dernier modèle de ce type, signé « Bourdier Hger Mécanicien à Paris », qui appartient aux collections du Mobilier national à Paris (reproduit dans M-F. Dupuy-Baylet, Pendules du Mobilier national 1800-1870, Editions Faton, Dijon, 2006, p.43, catalogue n°2). Librement inspirée de la monumentale Fontaine de Trevi à Rome, la composition particulièrement rare et originale de la pendule que nous proposons se distingue par son réalisme qui dévoile la volonté du bronzier et de l’horloger de représenter une véritable fontaine architecturée. Enfin, relevons une mention tirée de l’inventaire après décès d’Emmanuel-Marie-Louis marquis de Noailles (1743-1822), ancien ambassadeur de France à Vienne : « Une pendule de cheminée du nom de Mesnil à Paris représentant une fontaine » ; bien que brève, cette description pourrait tout à fait correspondre à un modèle sensiblement identique à celui que nous présentons.