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Galle
Claude Galle (1759-1815)

Importante pendule de cheminée en bronze finement ciselé, patiné ou doré à l’or mat et marbre vert antique

« La rencontre de Robinson Crusoé et de Vendredi »

Pendule433-03_HD_WEB

Dans une caisse attribuée à Claude Galle

Paris, époque Directoire, vers 1800

Hauteur53.5 cm Largeur35.5 cm Profondeur14 cm

Le cadran circulaire émaillé blanc indique les heures en chiffres romains et les minutes par tranches de cinq en chiffres arabes par deux aiguilles en acier bleui dites « Breguet » ; la lunette est soulignée de frises feuillagées ou perlées. Le mouvement est renfermé dans une caisse quadrangulaire à pans coupés entièrement réalisée en bronze très finement ciselé et doré à décor en relief, sur les côtés, de chèvres se hissant sur leurs pattes arrières pour manger des pampres, en façade, de scènes à personnages représentant Robinson Crusoé désespéré sous une tente de fortune faisant face à un orage et le même personnage se fabriquant une barque près d’un limonier ; les angles de la caisse sont agrémentés de tonneaux d’où s’échappent des cactus stylisés ; la terrasse, simulant un parterre « au naturel », supporte une superbe composition représentant la rencontre du jeune sauvage Vendredi, figuré un genou à terre, et de Robinson Crusoé, vêtu et coiffé de peaux de chèvres, tenant de la main droite un parasol et un fusil dans l’autre main ; à l’arrière de Vendredi se trouve un limonier à fruits dorés sur lequel est juché un perroquet. L’ensemble repose sur une base quadrangulaire à pans coupés en marbre vert antique soulignée d’une frise de feuilles d’eau alternées de tigettes ; enfin, quatre pieds moulurés en boules aplaties supportent l’ensemble de l’horloge.

Directement inspiré du célèbre roman de Daniel Defoe publié en 1719, cette pendule figure parmi les créations horlogères les plus abouties des dernières années du XVIIIe siècle. De nos jours, parmi les rares modèles identiques répertoriés, citons particulièrement : un premier exemplaire qui est illustré dans P. Heuer et K. Maurice, European Pendulum Clocks, Decorative Instruments of Measuring Time, Munich, 1988, p.92, fig.159 ; ainsi qu’un deuxième, proposant une base en marbre rouge griotte d’Italie, qui est reproduit dans P. Kjellberg, Encyclopédie de la pendule française du Moyen Age au XXe siècle, Les éditions de l’Amateur, Paris, 1997, p.359 ; un troisième, reposant sur une base en marbre de mer, est paru dans G. et A. Wannenes, Les plus belles pendules françaises, De Louis XIV à l’Empire, Editions Polistampa, Florence, 2013, p.307 ; un quatrième, proposant un socle entièrement doré, est exposé au Palais Pitti à Florence ; enfin, mentionnons particulièrement que deux pendules de ce modèle, l’une de composition originale et unique et toutes deux ayant des cadrans signés « Leclerc à Bruxelles », appartiennent aux collections du Musée François Duesberg à Mons (voir Musée François Duesberg, Arts décoratifs 1775-1825, Bruxelles, 2004, p.64-65).

Claude Galle (1759 - 1815)

L’un des plus éminents bronziers et fondeurs-ciseleurs de la fin de l’époque Louis XVI et l’Empire, Claude Galle est né à Villepreux près de Versailles. Il fait son apprentissage sous le fondeur Pierre Foy, épousant en 1784 la fille de Foy. En 1786 il devient maître fondeur. A la mort de son beau-père en 1788, Galle prend la direction de l’atelier, qui devient l’un des plus importants de Paris, employant, au plus haut de son activité, près de 400 artisans. Galle déplace l’atelier d’abord Quai de la Monnaie (plus tard Quai de l’Unité), puis, en 1805, 60 Rue Vivienne.

Le garde-meuble de la couronne, sous la direction de sculpteur Jean Hauré de 1786-88, lui fait l’honneur de plusieurs commandes. Galle travailla avec beaucoup d’artisans remarquables, tels Pierre-Philippe Thomire ; il fournit la majorité des bronzes d’ameublement au Château de Fontainebleau pendant l’Empire. Il reçut de nombreuses commandes impériales, pour des lumières, boîtes de pendule, et vases pour les palais de Saint-Cloud, les Trianons, les Tuileries, Compiègne, et Rambouillet. Il fournit les palais italiens de Monte Cavallo à Rome et Stupinigi près de Turin.



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