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Ravrio
André-Antoine Ravrio (1759-1814)

Rare pendule de cheminée en bronze très finement ciselé et doré à l’or mat ou à l’or moulu et marbre blanc de Carrare

« Le Char de Vénus accompagné de Pâris »

Détail initiales VS et AD

Le modèle attribué à André-Antoine Ravrio

France et Angleterre, époque Empire, vers 1810

Hauteur42.5 Largeur58 Profondeur16

Le cadran annulaire repercé indique les heures en chiffres arabes et les minutes par deux aiguilles en acier poli-bleui « œil de perdrix » dites « Breguet ». Le mouvement est renfermé dans la roue d’un char, le centre ouvragé de palmettes et fleurons alternés, sur lequel est assise, dans une coquille stylisée, une jeune femme vêtue d’un drapé retenu par une ceinture qui caresse une colombe posée sur sa jambe gauche, allégorie de la déesse Vénus ; la figure se retourne vers un jeune homme debout vêtu d’une tunique courte « à l’antique », portant des spartiates et un cor attaché dans son dos ; il tient un long bâton, son chien est assis entre ses jambes et il est une représentation du Berger Pâris. Sur l’avant du char est posé le jeune Cupidon tenant les rênes de t’attelage formé par deux cygnes aux ailes déployés et aux cous recourbés. L’ensemble repose sur une base quadrangulaire en marbre blanc de Carrare, à angles abattus soulignés de cannelures, décorée de motifs en applique figurant l’Amour rémouleur et l’Amour forgeron encadrant un motif central à deux colombes tenant des guirlandes fleuries surmontant un double cœur enflammé percé d’une flèche, gravé d’initiales et surmonté d’une couronne nouée de roses. Enfin, huit pieds tournés fuselés à frises moletées supportent l’horloge.

La composition originale de cette rare pendule peut être en toute certitude attribuée à André-Antoine Ravrio ; en effet, une horloge, de modèle identique, fut livrée par ce bronzier en 1809 pour le Palais de l’Elysée. Toutefois, s’il convient de considérer la fonte en elle-même comme une réalisation parisienne, certains détails techniques, particulièrement l’assemblage des pièces et le mouvement, supposent une intervention étrangère, de toute évidence anglaise. Cela nous permet de supposer que les éléments furent commandés à Paris par un grand horloger anglais, puis assemblés en Angleterre ; nous pouvons peut-être y voir l’intervention de Benjamin Vulliamy (1747-1811) dont certaines œuvres révèlent une nette influence française.

De nos jours, parmi les rares pendules répertoriées de modèle identique, citons notamment: un premier exemplaire provenant très certainement des collections de Madame Mère, mère de Napoléon, qui est exposé au Musée national du Château de Malmaison (illustré dans B. Chevallier, La Mesure du Temps dans les collections du Musée de Malmaison, RMN, Paris, 1991, p.20, catalogue n°11) ; ainsi qu’un second qui correspond au modèle décrit en 1809 dans le salon de famille des Murat au Palais de l’Elysée et qui appartient de nos jours aux collections du Mobilier national à Paris (voir M-F. Dupuy-Baylet, Pendules du Mobilier national 1800-1870, Editions Faton, Dijon, 2006, p.25). Enfin, relevons particulièrement qu’une pendule de ce type fut prisée 650 francs en décembre 1815 dans l’inventaire après décès de Michel Ney, célèbre maréchal de Napoléon surnommé « Le Brave des Braves » par l’Empereur : « Une pendule représentant le char de Venus attelé de cygnes et conduit par l’amour garni du beau Pâris posée sur un socle de marbre vert de mer avec ornements en bronze doré, ladite pendule en bronze doré à sonnerie à cadran à jour et heures en émail ».

André-Antoine Ravrio (1759 - 1814)

Antoine-André Ravrio figure parmi les plus importants bronziers parisiens de la fin du XVIIIe siècle et du Premier Empire. Fournisseur attitré du Garde-meuble impérial, Ravrio participe, aux côtés de Pierre-Philippe Thomire et de Claude Galle, au réaménagement des principales résidences de l’empereur Napoléon et à la fourniture de nombreux bronzes d’ameublement pour les grandes personnalités de l’époque, notamment certains maréchaux d’Empire. De nos jours, certaines de ses réalisations appartiennent aux collections du Mobilier national à Paris et  à de grandes collections publiques et privées internationales.