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Roque  -  Noël
Joseph-Léonard Roque (?-après 1789)
Marcel-François Noël (actif vers 1748-1787)

Importante pendule de cheminée dite « vase aux coqs » en bronze très finement ciselé et doré à l’or mat ou à l’or bruni

Pendule401-01_HD_PRESSE

Les bronzes attribués à Marcel-François Noël

Paris, début de l’époque Louis XVI, vers 1775

Hauteur70.5 Largeur30 Profondeur30

Le mouvement, signé « Roque à Paris », sonne les heures et demi-heures et est renfermé dans un vase couvert entièrement réalisé en bronze très finement ciselé et doré à l’or mat ou l’or bruni, dont la forme ovoïde est divisée en deux parties par deux cadrans tournants à cartouches émaillés qui indiquent sur deux cercles les heures en chiffres romains et les minutes par tranches de cinq en chiffres arabes par deux index en acier poli-bleui. Le couvercle simulé est orné de canaux et se termine par une prise en forme de bouton feuillagé ; les prises détachées sont surmontées de coqs, symboles de la Vigilance, et agrémentées de guirlandes de pampres ; le culot est rythmé de godrons et repose sur une bague à entrelacs à cabochons ; le piédouche évasé est souligné d’acanthes. L’ensemble est supporté par une haute base circulaire, à moulure en cavet, ceinturée d’un tore de lauriers et décorée d’une guirlande de feuilles de vigne et grappes de raisins ; sur l’un des côtés, deux petits trous, dissimulés derrière deux volets mobiles, permettent le remontage du mécanisme et de la sonnerie. Le contre-socle carré à angles évidés en marbre noir et bronze doré à rosaces et frises repercées à ovales et fleurons alternés se détachant sur un tissu lie-de-vin ; enfin, quatre pieds à frises ouvragées supportent l’ensemble de l’horloge.

De proportions monumentales, cette pendule « vase » à thématique allégorique peut être considérée comme l’un des modèles les plus représentatifs du Néoclassicisme parisien du début du règne de Louis XVI. Elle se distingue des nombreux autres modèles de pendules-vases connus de la même période par l’originalité et l’équilibre parfait de sa composition et la qualité du traitement de son décor de bronze. Associant sans surcharge bronze et marbre, elle peut être comparée à quelques rares autres horloges à cadrans tournants, souvent de modèles uniques, réalisées dans le même esprit, citons particulièrement : une première pendule renfermée dans un vase de porcelaine peinte en bleu veiné d’or à l’imitation du lapis-lazuli qui appartient aux collections du Musée du Louvre à Paris (illustrée dans J. Durand, M. Bimbenet-Privat et F. Dassas, Décors, mobilier et objets d’art du Musée du Louvre de Louis XIV à Marie-Antoinette, Paris, 2014, p.452, catalogue n°189) ; ainsi qu’une deuxième en albâtre réalisée par l’horloger Antide Janvier vers 1788 (voir M. Hayard, Antide Janvier 1751-1835, Horloger des étoiles, Villeneuve-Tolosane, 1995, p.64-65) ; enfin, mentionnons une dernière pendule renfermant un mouvement de Roque, associée à un calendrier du même modèle, qui est conservée à Waddesdon Manor et se trouvait au XVIIIe siècle dans la collection du marquis de Brunoy (reproduite dans J-D. Augarde, Les ouvriers du Temps, La pendule à Paris de Louis XIV à Napoléon Ier, Genève, 1996, p.395, fig.289).

L’attribution de la caisse en de bronze finement ciselé et doré à l’artisan parisien Marcel-François Noël est fondée par la mention d’une pendule de ce modèle mentionnée en juillet 1778 dans le magasin du doreur (voir J-D. Augarde, Les ouvriers du Temps, La pendule à Paris de Louis XIV à Napoléon Ier, Genève, 1996, p.187, fig.149). Enfin, relevons particulièrement qu’une pendule identique, également par Roque, était décrite dans une vente anonyme parisienne au milieu des années 1770 : « Une autre pendule, faite par Roque, en forme de vase, marquant les heures et minutes par des cadrans mobiles, un coq de chaque côté, symbole de la vigilance, des guirlandes de feuilles de vignes et raisins la décorent ; une étoile en pierre de strass marque les heures, le tout exécuté en bronze doré d’or moulu, ayant deux pieds de haut ».

Parmi les très rares modèles identiques connus, citons particulièrement l’exemplaire, le mouvement de Barancourt à Paris, qui est reproduit dans P. Kjellberg, Encyclopédie de la pendule française du Moyen Age au XXe siècle, Les éditions de l’Amateur, Paris, 1997, p.287, fig. D (voir également E. Niehüser, Die französische Bronzeuhr, Eine Typologie der figürlichen Darstellungen, Munich, 1997, p.262, fig.1271).

Joseph-Léonard Roque (? - après 1789)

Reçu maître horloger le 31 juillet 1770, il doit être considéré comme l’un des plus importants horlogers parisiens de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Il débute certainement sa formation chez le mécanicien Alexis Magny, puis rentre dans l’atelier de Claude-Siméon Passemant auprès duquel il demeure jusqu’à sa mort en 1769. L’année suivante Roque fait enregistrer ses lettres de maîtrise et installe son atelier au Vieux Louvre dans le bâtiment des colonnades, puis passage du Saumon à partir de 1772. Nommé Horloger du Roi, il acquiert rapidement une grande notoriété et se spécialise dans la création de pendules de luxe en collaborant avec les meilleurs artisans parisiens de l’époque. Parmi sa clientèle figuraient notamment quelques grands aristocrates, tels Jean-René de la Tour du Pin marquis de la Charce et François-Frédéric de Varennes marquis de Bouron, ainsi que certains importants financiers, notamment Nicolas Beaujon, banquier de la Cour, le fermier-général Tavernier de Boulongne et le banquier Pierre Sévène ; enfin, relevons particulièrement que plusieurs pendules de l’horloger furent inventoriées au moment des troubles révolutionnaires dans les collections royales françaises, ces horloges avait été livrées majoritairement pour Louis XV, Louis XVI et Marie-Antoinette.



Marcel-François Noël (actif vers 1748 - 1787)

Marcel-François Noël est un doreur parisien actif vers 1748-1787.



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