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Lépine

Rare pendule de cheminée en bronze très finement ciselé et doré représentant « Le couronnement de l’Amour par les Grâces »

Pendule413-06_HD_WEB

Paris, époque Louis XVI, vers 1785

Hauteur60 cm Largeur51 cm Profondeur24 cm

Le cadran circulaire émaillé blanc, signé « Lepine Hger du Roy », indique les heures en chiffres romains et les minutes par tranches de cinq en chiffres arabes par deux aiguilles en cuivre repercé et doré. Le mouvement, à sonnerie des heures et des demi-heures, s’inscrit dans une caisse entièrement réalisée en bronze très finement ciselé et doré à l’or mat. La lunette est encadrée de deux branchages d’olivier retenus par un ruban ; le corps de la pendule prend la forme d’un vase néoclassique, à col cannelé, frise de feuillages et culot ou piédouche à larges feuilles d’acanthe ou bague godronnée, qui s’inscrit dans un entablement architecturé à réserves unies et fleurons alternés dans des encadrements d’enfilages de perles. L’amortissement est formé d’un large bouquet fleuri et feuillagé, dont des branchages retombent sur les côtés et sont retenus par jeunes femmes assises et légèrement drapées « à l’antique », dont l’une tend une couronne de roses à Cupidon figuré devant elle et lui tendant les bras. L’ensemble repose sur une base quadrangulaire, à côtés arrondis et décrochements, ceinturée de perles en enfilage et agrémentée latéralement de courses de rinceaux encadrant un panneau en léger relief représentant des putti allégoriques occupés aux Arts et aux Sciences. Enfin, quatre pieds à tores de lauriers supportent l’ensemble de l’horloge.

D’une très belle qualité de ciselure et de dorure, ce modèle de pendules ne fut décliné qu’à de très rares exemplaires dans le dernier quart du XVIIIe siècle, avec parfois quelques variantes, notamment dans les matériaux et le traitement du décor de la base.

Ainsi, parmi les rares pendules connues répertoriées, citons un premier modèle qui est illustré dans P. Kjellberg, Encyclopédie de la pendule française du Moyen Age à nos jours, Paris, 1997, p.256 ; ainsi qu’un deuxième qui est exposé au Victoria & Albert Museum à Londres (paru dans Tardy, La pendule française, 2ème Partie : Du Louis XVI à nos jours, Paris, 1975, p.250) ; enfin, une dernière pendule de ce type appartient aux collections du Mobilier national en dépôt au Musée national du Château de Fontainebleau (reproduite dans E. Dumonthier, Les bronzes du Mobilier national, Pendules et cartels, Editions Massin, Paris, vers 1911, planche 23).

Jean Antoine I Lépine (1720 - 1814)

Jean-Antoine Ier Lépine, qui signait ses œuvres « Lepine Hger du Roi/A Paris », est l’un des plus importants horlogers parisiens de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Dans un premier temps, Lépine travaille en tant qu’ouvrier libre, puis il fait enregistrer ses lettres de maîtrise le 13 mars 1762 et reprend le fonds de commerce de son confrère Caron, alors portant le titre privilégié d’Horloger du Roi et du Garde-Meuble de la Couronne. Installé rue Saint-Denis en 1756, place Dauphine en 1772, rue des Fossés Saint-Germain-l’Auxerrois en 1777, puis rue des Vieux-Augustins au moment des troubles révolutionnaires, l’atelier de Lépine est l’un des plus productifs et des plus réputés du règne de Louis XVI. Au moment de la Révolution, un inventaire des pendules appartenant au Garde-Meuble de la Couronne et à la famille royale fut dressé ne dénombrant pas moins de trente-deux modèles de l’horloger. Parallèlement à cette production destinée au Roi et à son entourage, Lépine réalisa de nombreuses pièces d’horlogerie de luxe pour les plus grands amateurs de l’époque, notamment pour le prince Charles de Lorraine et pour le marquis de Montesquieu.



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