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Couturier

Rare pendule de cheminée en bronze très finement ciselé, patiné et doré à l’or mat ou à l’or bruni

« La rencontre de Cérès et des hommes »

Pendule325-02_BD_MAIL

« Couturier Jne »

Paris, époque Empire, vers 1805-1810

Hauteur47 Largeur34.5 Profondeur13.5

Le cadran circulaire émaillé blanc, signé « Couturier Jne/rue du Caire n°6 à Paris », indique les heures en chiffres romains et les minutes par tranches de quinze en chiffres arabes par deux aguilles en acier poli-bleui dites « Breguet » ; il est renfermé dans une caisse architecturée entièrement réalisée en bronze très finement ciselé, patiné « à l’antique » et doré à l’or mat ou à l’or bruni. Le mouvement, sonnant les heures et les demi-heures, s’inscrit dans une borne oblongue, ceinturée d’une frise en doucine à palmettes stylisée, à décor en applique de deux figures drapées en regard tenant des serpes ou des gerbes de blé, à leurs pieds sont des attributs de l’Agriculture ; sur les côtés sont des athéniennes fumantes à têtes et sabots caprins. L’amortissement est orné d’une scène mythologique représentant un garçonnet nu se riant d’une femme assise sur un fauteuil gondole à pieds arrières sabres et portant une tasse à ses lèvres ; elle est vêtue d’une robe en drapés et coiffée d’un chignon retenu par un ruban et agrémenté d’épis de blé ; devant elle, se trouve un guéridon tripode en jarrets à sabots caprins et mufles léonins orné de drapés à franges et supportant une aiguière et deux tasses à piédouches évasés. L’ensemble repose sur une base quadrangulaire rythmée de deux coqs affrontés encadrant un médaillon octogonal figurant une scène d’intérieur à personnages se détachant sur un fond strié dont le thème est relatif au groupe sommital. Enfin, quatre forts pieds en pattes de lion émergeant de bouquets feuillagés supportent l’horloge.

La composition particulièrement élaborée de la pendule que nous proposons, ainsi que sa thématique rarement représentée dans l’horlogerie parisienne et, enfin, la qualité exceptionnelle de sa dorure et de sa ciselure, nous permettent de la faire figurer parmi les modèles à représentations mythologiques parmi les plus aboutis de la période du Premier Empire. Son iconographie fait référence à la déesse Cérès, qui, cherchant partout sa fille Proserpine enlevée par Pluton, dut s’arrêter chez les hommes pour se désaltérer. Ce passage nous est raconté par Ovide dans ses célèbres Métamorphoses :

« Cependant, la mère de Proserpine, alarmée du sort de sa fille, la cherchait vainement sur toutes les terres, sur toutes les mers. Epuisée de fatigue, elle souffrait de la soif et aucune source n’avait humectée ses lèvres, lorsqu’elle aperçoit par hasard une cabane couverte de chaume ; elle frappe à son humble porte ; une vieille femme en sort qui, à la vue de la déesse demandant de l’eau, lui offre un doux breuvage, qu’elle avait saupoudré avec de l’orge grillée. Tandis que la déesse boit ce qui lui est offert, un enfant, à l’air dur et insolent, s’est arrêté devant elle ; il se met à rire et l’appelle goulue. Offensée, elle lui lance ce qui restait de breuvage. Son visage s’imprègne de taches ; ses bras font place à des pattes ; une queue s’ajoute à ses membres transformés ; sa taille est inférieure à celle d’un petit lézard ».

(Métamorphose, Livre V, extraits des vers 435-459).

Couturier

Couturier était un horloger actif dans les deux premières décennies du XIXe siècle, qui travaillait rue du Caire n°6 à Paris.



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