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Sèvres

Importante paire de vases dits « étrusques » à décor néoclassique or et platine sur fond bleu

PENDULERIE_160623-354_BD_MAIL

Manufacture royale de porcelaine de Sèvres, époque Louis-Philippe, datés 1841

Hauteur41

Chaque vase présente une panse ovoïde surmontée d’un haut col terminé par une lèvre dont l’intérieur porte la marque de la Manufacture royale de porcelaine de Sèvres formée d’un médaillon centré du monogramme royal « LP » sous couronne fermée encadré de la signature « SEVRES » et de la date « 1841 ». Ils sont très richement décorés de motifs « à l’antique », or et platine se détachant sur un fond bleu, disposés en registres d’ornements formant des frises à motifs tels que fleurons et crosses terminées en volutes, zigzags, postes à palmettes encadrées d’enfilages de perles, larges rosaces dans des rinceaux d’ornements soulignés de fleurettes, grecques rythmées de carrés à pointillés, vagues affrontées, branchages de lierre…ils reposent sur des bases circulaires traitées en bagues moulurées, dont les revers portent une marque gravée en creux « LP », correspondant au tourneur Louis-Marie Lapierre, dit Lapierre père (actif à Sèvres de 1813-1841), et une signature de doreur B.F non identifiée.

La composition originale de ces vases, particulièrement leur forme, sobre, élancée et parfaitement équilibrée, fut créée à la Manufacture royale de Sèvres dans le dernier quart du XVIIIe siècle et sera déclinée pendant plusieurs décennies en variant les motifs pour l’adapter au goût des amateurs. Leur décor antiquisant, d’une exceptionnelle inventivité, puise plus ou moins directement son inspiration dans la collection de vases antiques étrusques qui fut offerte par le baron Vivant-Denon à la Manufacture et qui influencera notamment Antoine-Gabriel Willermet, chef des peintres de la Manufacture de 1825 à 1848, dans la création de ses dessins préparatoires.

De nos jours, parmi les rares paires de vases de Sèvres répertoriées de forme et de décor similaires, citons particulièrement : une première paire, dite « étrusque Turpin », livrée en mai 1843 pour le Palais de Saint-Cloud et conservée au Musée national du Château de Fontainebleau (reproduite dans B. Chevallier, Les Sèvres de Fontainebleau, Porcelaines, terres vernissées, émaux, vitraux (pièces entrées de 1804 à 1904), RMN, Paris, 1996, p.117, catalogue n°79) ; ainsi qu’une deuxième, dite « étrusque carafe », qui se trouvait en 1852 dans le Grand Salon de l’appartement de l’Empereur Napoléon III à Saint-Cloud (parue dans B. Ducrot, Musée national du Château de Compiègne, Porcelaines et terres de Sèvres, RMN, Paris, 1993, p.154, catalogue 100) ; enfin, mentionnons un dernier vase de ce type qui appartient aux collections du Musée Condé de Chantilly (illustré dans M. Brunet et T. Préaud, Sèvres, Des origines à nos jours, Fribourg, 1978, p.294, fig.375).

Manufacture Royale de Sèvres

Patronnée par Louis XV et la marquise de Pompadour, la Manufacture de Vincennes voit le jour en 1740 pour concurrencer les créations de la Manufacture de Meissen, se positionnant ainsi comme sa principale rivale européenne, et sera transférée à Sèvres en 1756, devenant la Manufacture royale de porcelaine de Sèvres. De nos jours toujours en activité, elle connaîtra tout au long de son histoire d’exceptionnelles périodes de création en faisant appel aux meilleurs artistes et artisans français et européens. Rattachée aux souverains et aux empereurs, elle sera la vitrine du savoir-faire français et la plupart des créations sorties de ses ateliers seront destinées à être offertes en cadeaux diplomatiques ou à participer au décor et au faste des nombreux châteaux et palais royaux et impériaux des XVIIIe et XIXe siècles.



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