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Jacob-Desmalter
Jacob-Desmalter (1770-1841)

Importante suite de trois consoles en acajou, placage d’acajou et bronze finement ciselé et doré

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Estampilles : JACOB D.R. MESLEE

Paris, époque Empire, vers 1805

Console centrale :
Hauteur98 Largeur165 Profondeur49
Consoles latérales :
Hauteur98 Largeur90 Profondeur49

Provenance :

Collection des Bertin de Veaux au Château de Villepreux dans les Yvelines.

 

Entièrement réalisées en acajou et placage d’acajou, ces trois consoles, formées d’une large console centrale et d’une paire de consoles latérales, proposent une composition particulièrement épurée agrémentée d’un superbe décor de bronze très finement ciselé et doré. Les ceintures à ressaut latéral reposent sur deux pieds avants en consoles terminés en griffes léonines et deux pieds arrières en pilastres à bases moulurées ; les bases pleines sont à faces rentrantes. Chaque console supporte son plateau rectangulaire en marbre rouge griotte d’Italie et est richement décorée de motifs de bronze doré tels que médaillons à profils d’hommes casqués ou de femmes « à l’antique », motifs à palmettes émergeant de rinceaux d’acanthe terminés en volutes centrés de rosaces, chevaux marins et panneaux à double foudre encadrés de palmettes pompéiennes.

Cette très importante suite de trois consoles est une parfaite illustration de l’esthétique artistique napoléonienne voulue par l’Empereur qui privilégiait la puissance « masculine » des œuvres et les compositions épurées uniquement rehaussées de bronze de qualité exceptionnelle.

De nos jours, parmi les rares consoles répertoriées réalisées dans le même esprit, toutes estampillées ou attribuées à Jacob-Desmalter, citons particulièrement : un premier exemplaire, retiré en 1804 de l’hôtel du général Moreau rue d’Anjou, puis placé dans les appartements du cardinal Fesch au Palais de Fontainebleau (illustré dans J-P. Samoyault, Fontainebleau, Musée national du Château, Catalogue des collections de mobilier, Meubles entrés sous le Premier Empire, RMN, Paris, 2004, p.126, catalogue 63) ; ainsi qu’un deuxième livrée en 1811 pour le Petit Trianon (voir D. Ledoux-Lebard, Versailles, Le Petit Trianon, Le mobilier des inventaires de 1807, 1810 et 1839, Les éditions de l’Amateur, Paris, 1989, p.140) ; enfin, mentionnons une paire de consoles, dépourvue de décor de bronze, achetée en 1924 par le prince d’Essling et qui appartient aux collections de la Villa Masséna à Nice (parue dans L. Mézin, La Villa Masséna du Premier Empire à la Belle Epoque, Editions Somogy, 2010, p.74-75).

Jacob-Desmalter (1770 - 1841)

François-Honoré-Georges Jacob, dit Jacob-Desmalter peut être considéré comme le plus important artisan en sièges parisien du premier quart du XIXe siècle. Fils cadet du célèbre menuisier Georges Jacob (1739-1814), il se maria en 1798 avec Adélaïde-Anne Lignereux, la fille du célèbre marchand Martin-Eloi Lignereux. Dans un premier temps, il se distingua par ses qualités de dessinateur, puis en 1796, il s’associa avec son frère aîné Georges II Jacob (1768-1803) et tous deux reprirent l’atelier paternel de la rue Meslée sous la raison sociale Jacob Frères. Après le décès de son frère, Jacob Desmalter devint partenaire de son père, revenu aux affaires, et changea son estampille. Pendant près d’une décennie, ils vont être les fournisseurs privilégiés du Garde-Meuble impérial et des grands amateurs du temps. Toutefois, en 1813, les nombreux retards de paiements de l’administration impériale entraîneront la faillite de la maison Jacob. En 1825, après de multiples péripéties, il vendit son fonds de commerce à son fils contre une confortable rente viagère de 6000 francs par an. Libéré de la charge de l’entreprise, il entreprit quelques voyages, notamment en Angleterre où George IV lui demanda de participer au décor du château de Windsor. Il mourut à Paris, rue Cadet, le 15 août 1841.