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Feuchère

Rare suite de quatre appliques à trois lumières en bronze très finement ciselé et doré à l’or mat ou à l’or bruni

Appliques016-02_BD_MAIL

Attribuée à l’atelier de Pierre-François et Lucien-François Feuchère

Paris, fin de l’époque Empire, vers 1815

Hauteur38.5 Largeur28.5 Profondeur22.5

Entièrement réalisée en bronze très finement ciselé et doré à l’or mat ou à l’or bruni, chaque applique présente un dessin particulièrement original. Les platines prennent la forme de boucliers hexagonaux « à l’antique », flanqués de palmettes stylisées à fleurettes aux amortissements et culots et ornés de larges palmettes et fleurons se détachant sur des fonds amatis et encadrant des médaillons circulaires. Au centre de ces derniers figurent des masques de Méduse d’où s’échappent les bouquets de lumière à trois bras sinueux se terminant en animaux ailés fantastiques, aux gueules entre-ouvertes, dont les têtes supportent les bassins, binets et bobèches finement ciselés de feuillages, palmettes, fleurons et frises moletées.

La composition élaborée de cette rare suite de quatre appliques se distingue par l’originalité de son dessin et de son décor, ainsi que par la qualité exceptionnelle du traitement de sa ciselure et de sa dorure. Le dessin du fût, en forme de bouclier antique, nous permet d’attribuer le modèle à l’atelier des Feuchère, l’un des plus actifs dans les trois premières décennies du XIXe siècle. En effet, Lucien-François Feuchère livra en juin 1820 au Garde-Meuble royal deux paires d’appliques « forme de bouclier »  qui furent par la suite envoyées au Palais des Tuileries et qui sont conservées de nos jours dans les collections du Mobilier national à Paris (voir le modèle illustré dans D. Ledoux-Lebard, « Bronziers de l’Empire », dans Vergoldete Bronzen, Die Bronzearbeiten des Spätbarock und Klassizismus, Band II, Munich, 1986, p.668, fig.2). Mentionnons également deux autres modèles d’appliques réalisés dans le même esprit : un premier, inventorié en 1807 à l’Ecole militaire, appartient aux collections du Mobilier national (illustré dans M-F. Dupuy-Baylet, L’heure, Le Feu, La Lumière, Les bronzes du Mobilier national 1800 -1870, Editions Faton, Dijon, 2010, p.191, catalogue n°107) ; tandis qu’un second, la plaque centrée d’un masque de lion, est conservé au Musée national du Château de Fontainebleau (reproduit dans G. Henriot, Le luminaire de la Renaissance au XIXe siècle, Paris, planche 216).

Feuchère

Cet atelier, fondé par le bronzier-doreur Pierre-François Feuchère (1737-1823) et actif dès le règne de Louis XVI, devient dans les deux premières décennies du XIXe siècle le principal concurrent de celui de ses confrères parisiens Pierre-Philippe Thomire, Claude Galle et André-Antoine Ravrio. Son fils Lucien-François (actif 1780-1828), maître ciseleur, seconde son père dans le développement de l’atelier sous l’Empire en créant des pièces originales commandées par une riche clientèle française et internationale, notamment par certains grands aristocrates allemands et autrichiens.



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