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Hervieu
Louis-Auguste Hervieu (1765-1811)

Rare paire de candélabres égyptisants à quatre lumières, dits « aux chimères », en bronze très finement ciselé, patiné « à l’antique » et doré à l’or mat ou à l’or bruni

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Attribuée au bronzier Louis-Auguste Hervieu

Paris, époque Empire, vers 1805-1810

Hauteur62,5 cm Largeur29,5 cm

Entièrement réalisé en bronze très finement ciselé, patiné « à l’antique » et doré à l’or mat ou à l’or bruni, chaque candélabre s’organise autour d’un fût balustre, gravé d’hiéroglyphes et supporté par trois chimères, se terminant en chapiteau à bagues moulurées encadrant un bandeau de cannelures torses sur lequel repose trois chouettes aux ailes déployées. Le bouquet de lumières en entablement, souligné de frises de godrons et de consoles à enroulements, présente trois promontoires sur lesquels viennent se rattacher trois bras de lumières sinueux, rythmés de rosaces et soulignés de feuilles de refend, se terminant en têtes de dragons sommés de binets enflammés ; ces trois bras encadrent une quatrième lumière sous la forme d’un balustre, agrémenté de motifs en applique de figures féminines tenant des couronnes, se terminant en larges nuées de fumée. L’ensemble repose sur des plinthes triangulaires, à côtés légèrement évidés et angles abattus, soulignées d’un cavet, ceinturées de frises alternées de fleurons et motifs lancéolés à palmettes et supportées par des bases gravées d’hiéroglyphes.

La composition particulièrement originale de cette rare paire de candélabres est marquée par deux principales inspirations stylistiques. Tout d’abord, l’influence égyptienne qui fait suite à la Campagne d’Egypte menée en 1798 et 1801 par le général Bonaparte, futur Napoléon, et doublée d’une véritable mission de recherche composée de scientifiques, d’historiens et d’artistes ; de retour en France, les répercussions furent exceptionnelles, particulièrement dans le domaine des arts décoratifs qui déclinèrent les modèles et motifs de l’Egypte ancienne. Dans le domaine particulier du luminaire, de nombreux candélabres s’ornent alors de figures féminines hiératiques ou de hiéroglyphes plus ou moins directement inspirés de la sculpture monumentale de l’Egypte des pharaons. Enfin, l’influence plus ou moins directe d’un modèle de flambeaux, créé par le collectionneur et décorateur anglais Thomas Hope (1769-1831), dont une paire est reproduite dans Thomas Hope : Regency Designer, Londres, 2008, fig.73.

Réalisés en faisant une synthèse parfaite de ces deux influences, les candélabres que nous proposons peuvent être rattachés à l’œuvre de l’un des plus importants bronziers de la période Empire : Louis-Auguste Hervieu (1765-1811). Ce dernier connut une grande notoriété et collabora notamment avec les horlogers Lepaute, les bronziers Galle et Blerzy, et le peintre Sauvage. Il se distingua notamment par sa capacité à décliner différents types de luminaires en partant de quelques modèles de base auxquels il empruntait certains motifs les uns aux autres ; plusieurs modèles de candélabres de ce bronzier sont étudiés par Jean-Dominique Augarde, dans « Une nouvelle vision du bronze et des bronziers sous le Directoire et l’Empire », in L’Estampille/L’Objet d’art, n°398, janvier 2005, p.80-84. L’article d’Augarde révèle particulièrement qu’Hervieu agrémentait régulièrement ses créations de motifs de chouettes telles celles qui apparaissent sur les exemplaires proposés. Enfin, relevons que parmi les rares candélabres identiques connus, nous pouvons citer une première paire qui a été proposée aux enchères à Paris, Mes Couturier-Nicolay, le 14 décembre 1990, lot 35 ; ainsi qu’une seconde qui fut vendue à Paris, Palais Galliera, Me Ader, le 16 mars 1967, lot 65.

Louis-Auguste Hervieu (1765 - 1811)

Cet artisan connut une certaine notoriété en son temps et collaborait notamment avec les horlogers Lepaute, les bronziers Galle et Blerzy, et le peintre Sauvage. Il se distingua notamment de ses confrères de l’époque par sa capacité à décliner différents types de luminaires en partant de quelques modèles de base auxquels il empruntait certains motifs les uns aux autres. Plusieurs modèles de candélabres de ce bronzier ont été étudiés par Jean-Dominique Augarde, dans « Une nouvelle vision du bronze et des bronziers sous le Directoire et l’Empire », in L’Estampille/L’Objet d’art, n°398, janvier 2005, p.80-84.