search icon
CA64

Rare paire de bougeoirs à décor rocaille en bronze très finement ciselé, gravé et doré à l’or mat ou à l’or bruni

Bougeoirs010-03_HD_WEB

Paris, époque Louis XV, milieu du XVIIIe siècle, vers 1750

Hauteur27.5 Diamètre15.5

Entièrement réalisé en bronze très finement ciselé, gravé et doré à l’or mat ou à l’or bruni, chaque bougeoir présente un décor rocaille caractéristique des meilleures créations parisiennes du milieu du XVIIIe siècle. Les fûts contournés, à jeux de feuillages et crosses, sont agrémentés de palmettes et gravés de feuillages ou fruits ; ils reposent sur des bagues moulurées et supportent les binets et bobèches à feuillages et réserves sinueuses. Les bases, présentant un dessin campaniforme à larges réserves à filets amatis décorées de festons en chutes et motifs de passementerie, sont contournées à décor de joncs retenus par des rubans et agrémentées de motifs rocailles en feuilles d’acanthe terminées en volutes encadrant des coquilles stylisées.

La composition rocaille de cette rare paire de bougeoirs s’inspire plus ou moins directement des modèles d’orfèvrerie contemporains ainsi que de certains projets d’ornemanistes parisiens de la première moitié du XVIIIe siècle. Ainsi l’accentuation du mouvement particulier des motifs, le parti pris d’une asymétrie générale assumée par le bronzier et son commanditaire et la qualité exceptionnelle de la ciselure, de la gravure et de la dorure, sont des caractéristiques ornementales, décoratives et techniques mises en avant par les grands donneurs de modèles du début du règne de Louis XV, particulièrement par Juste-Aurèle Meissonnier (1693-1750), auteur notamment d’un projet de bougeoir considéré comme l’archétype et le parfait aboutissement de l’esprit rocaille élaboré par les artistes, artisans et grands collectionneurs parisiens dès la fin de la Régence du duc d’Orléans (voir H. Ottomeyer et P. Pröschel, Vergoldete Bronzen, Die Bronzearbeiten des Spätbarock und Klassizismus, Band I, Munich, 1986, p.104, fig.2.1.5).

Les bougeoirs que nous proposons furent réalisés dans ce contexte particulier ; leur dessin présente toutefois un esprit assagi, des motifs plus précisément ciselés et une composition générale plus équilibrée, permettant de les considérer comme postérieurs de plusieurs décennies au projet de Meissonnier. De nos jours, parmi les rares modèles répertoriés réalisés dans le même esprit, citons tout d’abord des bougeoirs rocailles datables des années 1730 : notamment un premier exemplaire qui est exposé au Musée du Louvre à Paris (paru dans G. Mabille, Le style Louis XV, Editions Baschet et Cie, Paris, 1978, p.173, fig.7) ; ainsi qu’un second, anciennement dans la collection David-Weill, qui est reproduit dans G. Henriot, Le luminaire de la Renaissance au XIXe siècle, Paris, 1933, planche 161, n°5. Enfin, mentionnons particulièrement des modèles du milieu du XVIIIe siècle de composition proche à ceux que nous présentons : un premier exemplaire est illustré dans Collection Connaissance des Arts, Le Dix-Huitième Siècle français, Hachette, 1956, p.129 ; tandis qu’un second, portant le poinçon du C couronné (1745-1749) et provenant des collections du Château de Versailles au XIXe siècle, appartient aux collections du Musée du Louvre à Paris (voir D. Alcouffe, A. Dion-Tenenbaum et G. Mabille, Les bronzes d’ameublement du Louvre, Editions Faton, Dijon, 2004, p.58, catalogue n°22).