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Thomire

Rare cartel d’applique œil-de-bœuf en bronze très finement ciselé ou moleté, doré et patiné « à l’antique »

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La caisse attribuée au bronzier-fondeur Pierre-Philippe Thomire

Paris, époque Empire, vers 1805-1810

Hauteur62 cm Largeur48,5 cm Profondeur15 cm

Le cadran circulaire émaillé blanc indique les heures en chiffres romains et les minutes par tranches de quinze en chiffres arabes par deux aiguilles en cuivre repercé, gravé et doré. Le mouvement, à sonnerie des heures et des demi-heures, est renfermé dans une caisse circulaire entièrement réalisée en bronze très finement ciselé ou moleté, doré et patiné « à l’antique ». La lunette est formée de frises de feuilles d’eau, perles et cordelette ; le mécanisme est inscrit dans une caisse circulaire en œil-de-bœuf à décor en relief de branchages de feuilles de chêne agrémentés de glands ; la bordure extérieure à bandeau de canaux ; l’accroche en sphère à anneau mobile reposant sur un piédouche évasé à bague moletée.

Sous l’Empire, les cartels d’applique se raréfient ; en effet, l’horlogerie parisienne de l’époque privilégie les pendules à figures mythologiques ou historiques qui correspondent à la volonté de l’Empereur de renouer avec l’Antiquité classique romaine. Quelques modèles de cartels sont déclinés, notamment un type en écusson ou bouclier, dont un exemplaire fut livré par Lepaute en 1809 pour le cabinet topographique du Grand Trianon (voir D. Ledoux-Lebard, Le Grand Trianon, Meubles et objets d’art, RMN, Paris, 1975, p.137) ; ainsi qu’un type en médaillon attaché à une écharpe ; voir un exemplaire, appartenant aux collections du Mobilier national à Paris, qui est illustré dans M-F. Dupuy-Baylet, De bronze et de cristal, objets d’ameublement XVIIIe-XIXe siècles du Mobilier national, Editions Faton, Dijon, 2020, p.58, catalogue n°14). L’exemplaire que nous proposons se présente sous la forme d’un œil-de-bœuf et s’inspire plus ou moins directement du dessin des montres de voyage du XVIIIe siècle ; il se distingue par son décor de branchages de chêne dont la symbolique liée à la force peut faire référence à l’Empereur et peut être comparé à un modèle de cartel œil-de-bœuf de composition nettement moins élaborée, car uniquement agrémenté d’étoiles en applique, dont un exemplaire de Lepaute est reproduit dans Tardy, La pendule française des origines à nos jours, 2ème Partie : Du Louis XVI à nos jours, Paris, 1974, p.420, fig.6.

Pierre-Philippe Thomire (1757 - 1843)

Pierre-Philippe Thomire est le plus important bronzier parisien du dernier quart du XVIIIe siècle et des premières décennies du siècle suivant. À ses débuts, il travaille pour Pierre Gouthière, ciseleur-fondeur du roi, puis collabore dès le milieu des années 1770 avec Louis Prieur. Il devient ensuite l’un des bronziers attitrés de la manufacture royale de Sèvres, travaillant au décor de bronze de la plupart des grandes créations du temps. Après la Révolution, il rachète le fonds de commerce de Martin-Eloi Lignereux et devient le plus grand pourvoyeur de bronzes d’ameublement pour les châteaux et palais impériaux. Parallèlement, il travaille pour une riche clientèle privée française et étrangère parmi laquelle figure notamment quelques maréchaux de Napoléon. Enfin, il se retire des affaires en 1823.