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Thomire  -  Hauré

Exceptionnelle paire d’appliques monumentales à trois lumières, dite « au carquois », en bronze très finement ciselé et doré « aux deux ors » à l’or mat et à l’or bruni

« Modèle du Salon des jeux de la Reine Marie-Antoinette au château royal de Compiègne »

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Attribuée à Pierre-Philippe Thomire et à Jean Hauré

Paris, fin du XVIIIe siècle, vers 1790-1800

Hauteur80 cm Largeur60 cm

Entièrement réalisée en bronze très finement ciselé et doré à l’or mat ou à l’or bruni à deux tons d’or, chaque applique présente un dessin particulièrement élaboré sous la forme d’une platine en carquois à empennages de flèches à col godronné et fût à cannelures torses rythmé d’une bague à entrelacs centrés de graines et terminé en culot en graine émergeant de feuillages surmontés d’un bouquet alterné à larges feuilles stylisées et tigettes. Le fût reçoit les trois bras de lumières rubanés traités « en arabesque » à départs à tiges à cannelures spirales terminés en graines s’épanouissant en larges feuilles d’acanthe portant des enroulements à spirales et feuillages se terminant en rosaces recevant, pour les latérales, des guirlandes de rubans et guirlandes fleuris et feuillagées rattachées au centre par un tournesol dans la partie supérieure du carquois. Chaque bras se présente sous la forme d’un fût à joncs surmonté de feuilles épanouies sur lesquelles est fixé un élément conique à cannelures torses recevant le bassin circulaire, à revers à frise d’entrelacs et perles et contour à frises perlée ou godronnée, centré d’un binet également finement ouvragé sommé d’une bobèche ceinturée d’une frise de perles en enfilage.

La composition particulièrement élaborée de cette spectaculaire paire d’appliques monumentales est basée sur un modèle royal réalisé pour le Salon des jeux de Marie-Antoinette au Château de Compiègne. En effet, en 1787, Jean Hauré, fondeur parisien, livrait six bras de lumières de ce modèle pour la Reine. Les modèles en cire et en bois furent réalisés par Jean Martin, la fonte due à Etienne-Jean ou Pierre-Auguste Forestier, enfin, la ciselure et la monture furent confiées à Pierre-Philippe Thomire.

De ces trois paires, deux, portant la marque CP couronné, appartiennent toujours aux collections du Château de Compiègne (voir le catalogue de l’exposition Louis XVI et Marie-Antoinette à Compiègne, Musée national du château de Compiègne, 2006-2007, RMN, Paris p.188-189, catalogue n°34) ; tandis que la troisième est conservée dans les collections Rothschild à Waddesdon Manor. Le chef-modèle, repéré par Pierre Verlet, destiné à fondre tous les autres et qui avait coûté le prix important de 1000 livres, fut déposé au moment de la Révolution au Garde-Meuble, probablement afin d’en réaliser d’autres fontes. C’est très certainement à partir de ce chef-modèle que furent réalisées deux paires exposées aujourd’hui à la Wallace Collection à Londres (illustrées dans H. Jacobsen, Gilded Interiors, Parisian Luxury & the Antique, Londres, 2017, p.102-104), ainsi que la paire que nous proposons.

Pierre-Philippe Thomire (1757 - 1843)

Pierre-Philippe Thomire est le plus important bronzier parisien du dernier quart du XVIIIe siècle et des premières décennies du siècle suivant. À ses débuts, il travaille pour Pierre Gouthière, ciseleur-fondeur du roi, puis collabore dès le milieu des années 1770 avec Louis Prieur. Il devient ensuite l’un des bronziers attitrés de la manufacture royale de Sèvres, travaillant au décor de bronze de la plupart des grandes créations du temps. Après la Révolution, il rachète le fonds de commerce de Martin-Eloi Lignereux et devient le plus grand pourvoyeur de bronzes d’ameublement pour les châteaux et palais impériaux. Parallèlement, il travaille pour une riche clientèle privée française et étrangère parmi laquelle figure notamment quelques maréchaux de Napoléon. Enfin, il se retire des affaires en 1823.



Jean Hauré

Est un fondeur parisien actif entre 1774 et 1796.



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