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Rémond
François Rémond (vers 1747-1812)

Importante paire de candélabres à cinq lumières en marbre vert de mer et bronze très finement ciselé ou moleté, patiné « à l’antique » et doré à l’or mat ou à l’or bruni

Candelabres_040-07

Attribuée au maître bronzier François Rémond

Paris, fin du XVIIIe siècle, vers 1790-1800

Hauteur106 cm Largeur42cm ProfondeurBase 22 cm x 22 cm

Entièrement réalisé en bronze très finement ciselé ou moleté, patiné « à l’antique » et doré à l’or mat ou à l’or bruni, chaque candélabre se compose d’un groupe de deux superbes jeunes femmes vêtues de tuniques grecques, l’une représentée la tête tournée vers le spectateur. Elles supportent un vase néoclassique, à frises moletées ou perlées et piédouche évasé, d’où s’échappe un bouquet de cinq lumières « en arabesques » organisé autour d’un fût central animé de têtes de bélier et terminé par un bassin à godrons supportant un aigle aux ailes déployées tenant des foudres dans ses serres. Cinq branches, à tiges torsadées soulignées de feuilles, fleurons ou graines, supportent des bassins à frises feuillagés ou godronnés sommés de binets en corolles feuillagées. Les candélabres reposent sur des bases circulaires en marbre vert de mer soulignées d’enfilages de perles, d’oves et de frises de feuilles d’eau encadrant un bandeau en léger relief à figures « à l’antique » représentant une danse de vestales tenant des guirlandes fleuries et encadrant l’autel de l’Amour ; enfin, l’ensemble repose sur des socles quadrangulaires à angles évidés.

Le dessin original de cette importante paire de candélabres s’inspire plus ou moins directement de deux groupes en plâtre exposés au Salon de 1761 par le sculpteur Etienne-Maurice Falconet (1716-1791) et qui furent esquissés en marge du livret du Salon par Gabriel de Saint-Aubin, ainsi que d’un second dessin de Gabriel de Saint-Aubin illustrés dans H. Ottomeyer et P. Pröschel, Vergoldete Bronzen, Die Bronzearbeiten des Spätbarock und Klassizismus, Band I, Munich, 1986, p.254 et 284, figs.4.7.1 et 4.14.11. A l’origine, les groupes de Falconet étaient destinés à être fondus en argent, mais ils influencèrent surtout les bronziers parisiens du dernier tiers du XVIIIe siècle. Ainsi, certains candélabres reprennent plus ou moins fidèlement ces compositions : notamment un modèle, de nettement moindres dimensions, qui a fait partie de la célèbre collection de la marquise de Ganay, née Ridgway (vente à Paris, Me Lair-Dubreuil, Galerie Georges Petit, 8-10 mai 1922, lot 234).

Mais, surtout, citons quelques rares autres paires de candélabres connues identiques à celle que nous proposons et offrant toutefois certaines variantes dans le traitement des bases et des bouquets de lumières, notamment : une première paire, anciennement dans la collection de Monsieur Lévy, vendue à Paris, Me Lyon, Galerie Georges Petit, les 18-19 juin 1917, lot 160 ; ainsi qu’une deuxième qui a fait partie des collections des Galeries Hartman et qui est illustrée dans H. Ottomeyer et P. Pröschel, op.cit., Munich, 1986, Band I, p.284, fig.4.14.10 ; une troisième, datant de la fin du XVIIIe ou du début du XIXe siècles, est exposée au Palais de Pavlovsk à Saint-Pétersbourg (parue dans A. Kuchumov, Pavlovsk, Palace & Park, Aurora Art Publishers, Leningrad, 1975, p.221, fig.177) ; enfin, mentionnons une dernière paire identique à celle que nous proposons, mais présentant des bouquets à deux lumières nettement moins élaborés, qui appartient aux collections du Palais Ostankino à Moscou (voir Rossignol, L’armature du luminaire russe, XVIIIe-XIXe siècles, Moscou, 1920, fig.152).

 

François Rémond (vers 1747 - 1812)

À l’instar de Pierre Gouthière, François Rémond est l’un des plus importants artisans ciseleurs-doreurs parisiens du dernier tiers du XVIIIe siècle. Il débute son apprentissage en 1763 et obtient ses lettres de maîtrise en 1774. Immédiatement son talent lui permet de se composer une riche clientèle parmi laquelle figuraient notamment certaines personnalités de la Cour. Mais surtout François Rémond, par l’intermédiaire du marchand-mercier Dominique Daguerre, participe à l’ameublement de la plupart des grands collectionneurs de la fin du XVIIIe siècle en fournissant des caisses de pendules, des chenets, des candélabres…toujours d’une très grande qualité d’exécution et aux compositions particulièrement raffinées et novatrices qui firent sa notoriété.