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Denière

Rare cartel en tableau en bronze très finement ciselé et doré à l’or mat ou à l’or bruni et bois ou stuc mouluré, sculpté et doré sur panneau de marbre vert de mer

Pendule450-03_BD_MAIL

Cadran signé par le bronzier Denière

Paris, époque Empire, vers 1810

Hauteur43,2 cm Largeur55,3 cm Profondeur14 cm

Le cadran circulaire émaillé blanc, signé « Denière Fabt de Bronzes à Paris », indique les heures en chiffres romains et les graduations des minutes sur sa bordure extérieure. Le mouvement, à sonnerie des heures et des demi-heures, est renfermé dans une caisse sous la forme d’un tableau entièrement réalisé en bronze très finement ciselé et doré à l’or mat ou à l’or bruni sur panneau de marbre vert de mer. Le cadran est ceinturé d’une frise de feuilles de lierre et flanqué de deux termes en gaine surmontés de bustes masculins inspirés des masques de théâtre antiques et dont les faces sont ornées de thyrses ponctués d’aigles aux ailes déployées et autour desquels s’enroulent des guirlandes feuillagées ; les deux termes sont reliés entre eux par une guirlande fleurie rythmée de bracelets à motifs de zigzags ; dans la partie-basse, ils reposent sur un entablement à décor de cinq étoiles en applique surmonté  d’une figure allégorique représentant l’Histoire ou la Renommée assise, vêtue « à l’antique » et écrivant sur une tablette avec un stylet. L’ensemble se détache sur un panneau rectangulaire en marbre vert de mer inscrit dans un encadrement quadrangulaire en bois ou stuc mouluré, sculpté et doré à frise alternée de palmettes et fleurons, moulure en cavet et vue soulignée d’une frise de feuilles d’eau.

Particulièrement prisés tout au long du XVIIIe siècle, les cartels d’appliques deviennent relativement rares sous l’Empire au profit des pendules à sujet plus ou moins directement inspirées de la mythologie classique romaine en lien avec la politique impériale de Napoléon tendant à reconstituer les frontières de l’Empire romain. Ainsi, dans les deux premières décennies du XIXe siècle, sans affirmer que chaque cartel était réalisé sur commande, la plupart ne furent que peu répétés, voire étaient des modèles uniques tel certainement le rare cartel que nous proposons. De nos jours, parmi les modèles connus datant de la même période, citons notamment : un premier exemplaire entièrement en bronze doré présentant une composition en lyre surmontée d’un buste d’Apollon qui est illustré dans P. Kjellberg, Encyclopédie de la pendule française du Moyen Age au XXe siècle, Les éditions de l’Amateur, Paris, 1997, p.379 ; ainsi qu’un deuxième en forme de bouclier qui fut livré en 1810 par Lepaute pour le Cabinet topographique du Grand Trianon (voir D. Ledoux-Lebard, Le Grand Trianon, Meubles et objets d’art, Editions de Nobele, Paris, 1975, p.137) ; enfin, mentionnons un dernier cartel de forme ovalisée et proposant un riche décor de bronze se détachant sur un fond en acajou qui est reproduit dans G. et A. Wannenes, Les plus belles pendules françaises de Louis XIV à l’Empire, Editions Polistampa, Florence, 2013, p.370.

Jean-François Denière (1774 - 1866)

La signature « Denière » ou « Denière Fabt de Bronzes à Paris » correspond à Jean-François Denière (1774-1866), l’un des plus importants bronziers parisiens des dernières années du XVIIIe siècle et des premières décennies du siècle suivant. En l’espace de quelques années, il devient l’un des plus importants pourvoyeurs de bronzes d’ameublement en travaillant pour le Garde-Meuble impérial ; parallèlement, il se compose une riche clientèle privée et fonde, jusqu’en 1820, une association avec François-Thomas Matelin qui lui permet de participer à la décoration de la plupart des palais et châteaux impériaux en livrant des bronzes d’ameublement et des pendules par l’intermédiaire de certains de leurs confrères bronziers.