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Sauvage
Piat-Joseph Sauvage (1744-1818)

Rare tableau-horloge en marbre blanc statuaire dit « de Carrare » à décor peint en trompe-l’œil à l’imitation du bronze dans son cadre en bois sculpté ou stuc doré

« Le Couronnement du Temps »

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Le décor peint en trompe-l’œil signé « Sauvage » par le peintre Piat-Joseph Sauvage (1744-1818)

Paris, époque Empire, vers 1800-1810

Hauteur44,5 cm Largeur61,5 cm Profondeur13 cm

Le cadran circulaire émaillé blanc indique les heures en chiffres romains et les minutes par tranches de quinze en chiffres arabes par deux aiguilles en cuivre ciselé et doré ; la lunette en bronze ou cuivre doré à frises moletées. Le mouvement, à sonnerie des heures et des demi-heures, s’inscrit dans une plaque rectangulaire en marbre blanc statuaire dit « de Carrare » à décor peint en trompe-l’œil en camaïeu à l’imitation du bronze qui se détache sur le fond blanc destiné à accentuer l’impression de perspective et de volume des figures. Au centre, le cadran est ceinturé d’une couronne fleurie et feuillagée ; sur la gauche, est une figure féminine allongée de profil, vêtue d’une robe « à l’antique » qui couronne le Temps de sa main gauche ; sur la droite, en opposition, est représenté un garçonnet ailé prenant des mesures avec un compas sur une sphère armillaire posée sur une table basse à pieds en jarrets léonins dont la ceinture est soulignée d’une frise de palmettes stylisées ; la scène est présentée sur une terrasse en légère perspective signée « Sauvage ». Le tableau est renfermé dans son cadre en bois ou stuc doré à frises de perles ou crosses à palmettes et bouquets alternés ; la vue soulignée d’une frise de feuilles d’eau.

Ce rare tableau-horloge est une parfaite illustration de l’inventivité des grands artistes et artisans parisiens de l’époque Empire, particulièrement du peintre Piat-Joseph Sauvage qui réalisa quelques rares autres modèles similaires parmi lesquels nous pouvons citer particulièrement un exemplaire renfermé dans un cadre identique qui appartient aux collections des princes de Hesse au château de Fasanerie à Fulda (illustré dans le catalogue de l’exposition Gehäuse der Zeit, Uhren aus fünf Jahrhunderten im Besitz der Hessischen Hausstiftung, 2002, p.102-103, catalogue n°40). Enfin, citons également qu’un document ancien, en l’occurrence l’inventaire après décès du comte Antoine-François de Fourcroy (1755-1809), célèbre scientifique et collaborateur de Lavoisier, mentionnait une pendule de ce modèle : « Une autre pendule au milieu d’un cadre de bois sculpté et doré entourée de peintures en camées par Sauvage prisée 200 francs ».

Piat-Joseph Sauvage (1744 - 1818)

Piat-Joseph Sauvage, peintre belge, membre de l’Académie Royale en 1781 et célèbre pour ses œuvres dans la technique du trompe-l’œil imitant la sculpture. Dans les années 1780, il travaille sur la décoration d’intérieurs pour les châteaux royaux de Rambouillet et de Versailles et réalise ses peintures décoratives sur différents supports, utilisant en particulier des matériaux tels que le marbre, l’ivoire ou la porcelaine et puisant plus ou moins directement dans le répertoire néoclassique lié à l’Antiquité grecque et romaine. A partir de 1797, il commence à collaborer avec la Manufacture parisienne de porcelaine Dihl et Guérhard dite « du duc d’Angoulême » car patronnée dès 1781 par ce grand aristocrate qui confia par la suite la direction à deux groupes d’associés : Christophe Erasimus Dihl et les époux Guérhard, qui firent de cette entreprise la principale rivale de la Manufacture de Sèvres. Les œuvres issues de cette collaboration entre cette manufacture et Sauvage sont alors présentées dans des expositions prestigieuses et, de nos jours, les plaques conservées nées de cette association sont excessivement rares et appartiennent le plus souvent à de grands musées français et internationaux.



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