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Thématiques : Pendulette de Voyage

  • Robert & Courvoisier
    Robert & Courvoisier

    Rare pendule dite « d’officier » en bronze très finement ciselé et doré

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    Attribuée à la fabrique de Robert & Courvoisier

    Suisse, La Chaux-de-Fonds, époque Louis XVI, vers 1785

    Hauteur19 cm Largeur12.5 cm Profondeur8 cm

    Bibliographie :

    Chapuis, « Une maison chaux-de-fonnière : les Robert et les Courvoisier (1710-1830) », dans Pendules neuchâteloises, Documents nouveaux, Editions Slatkine, Genève, 1987.

     

    Le cadran circulaire émaillé blanc indique les heures ainsi que les minutes par tranches de quinze par deux aiguilles en cuivre repercé ; il porte également une aiguille de réveil en acier bleui. Le mouvement à tirage, dit « à répétition », est à 48 heures de réserve de marche et sonne les heures, les demies-heures et les quarts d’heure ; il est renfermé dans une caisse néoclassique en forme de borne « à l’antique » entièrement réalisée en bronze très finement ciselé et doré. L’amortissement présente un anneau mobile en serpent recourbé, dit « Ourobore », symbole du Temps qui se déroule infiniment, posé sur un bouquet feuillagé et reposant sur un entablement, ceinturé d’une frise perlée, à faces en cavet agrémentées de guirlandes de feuilles de chêne et de glands ; les écoinçons inférieurs de la façade à décor de feuillages. Les faces latérales sont ornées de larges rosaces feuillagées à graines et de réserves à motifs stylisés ou feuillagés se détachant sur des fonds amatis. La porte arrière repercée d’un panneau de treillages centrés de cabochons. L’ensemble repose sur quatre pieds aplatis.

    De nos jours, parmi les rares pendules connues de modèle identique, citons particulièrement : un premier modèle qui a été proposé aux enchères chez Christie’s, à Londres, le 4 décembre 1969, lot 29 ; ainsi qu’un deuxième, le cadran sans nom d’horloger, qui est illustré dans G. et A. Wannenes, Les plus belles pendules françaises, De Louis XIV à l’Empire, Editions Polistampa, Florence, 2013, p.183 ; un troisième, anciennement dans la collection du comte Lamberti, est reproduit dans Tardy, La pendule française dans le Monde, Paris, 6e édition, 1994, p.121 ; enfin, mentionnons une dernière pendule de modèle similaire, le cadran signé « Dubois et Fils », qui est parue dans P. Kjellberg, Encyclopédie de la pendule française du Moyen Age au XXe siècle, Les éditions de l’Amateur, Paris, 1997, p.174, figure B.

    Robert & Courvoisier

    La Maison Robert & Courvoisier est l’une des fabriques suisses d’horlogerie les plus célèbres des dernières années du XVIIIe siècle et des premières décennies du siècle suivant. Elle est née de l’association de deux familles d’horlogers : les Robert et les Courvoisier. C’est Josué Robert (1691-1771) qui fonde l’atelier familial à La Chaux-de-Fonds vers 1715 et reçoit le brevet d’Horloger du roy dès 1725. Lié familialement aux familles Jaquet-Droz et Sandoz, il se distingue par ses inventions et ses nombreuses innovations horlogères qui participent à l’établissement d’un centre d’horlogerie très actif à La Chaux-de-Fonds. L’un de ses fils, Louis-Benjamin Robert (1732-1781), travaille dans l’atelier paternel et en devient le directeur au décès de son père en 1771 sous la raison sociale « J. Robert et fils ». En 1781, après le décès de Louis-Benjamin, son fils, Aimé Robert (1758-1834), lui succède et s’associe quasi-immédiatement, le 30 avril 1781, avec Louis Courvoisier (1758-1832), fils d’un graveur neuchâtelois, sous le nouveau nom « J. Robert et fils et Cie ». Tandis qu’Aimé Robert devient le commercial de l’entreprise en cherchant des débouchés à la production dans toute l’Europe, Louis Courvoisier prend en charge la direction de l’atelier et dirige la fabrication. En 1791, un inventaire dressé dans l’atelier mentionne des centaines de pendules, de nombreux collaborateurs, artisans et ouvriers, et met en lumière les fortes relations commerciales que la maison entretient en Suisse, en France, en Allemagne, en Italie et dans de nombreux autres pays européens. A cette époque la raison sociale est « J. Robert et fils, Courvoisier & Cie ». Les guerres napoléoniennes et l’instabilité politique des premières années du XIXe siècle sont une période difficile pour l’atelier qui baisse son activité et se concentre sur une production de très grande qualité destinée à l’exportation. A cette époque l’entreprise, devenue « Robert Courvoisier & Cie », domine une production horlogère moribonde. En 1811, après le retrait des affaires d’Aimé Robert, la société prendra le nom « Courvoisier & Cie » et maintiendra son activité pendant près de deux décennies.



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    Viger
    François Viger (vers 1708-1784)

    Rare pendulette de voyage à réveil et sonnerie « à répétition » en bronze finement ciselé, gravé et doré à l’or mat ou à l’or bruni

    APF_Pendule129_01

    Paris, époque Transition Louis XV-Louis XVI, vers 1765-1770

    Pendulette :
    Hauteur21.3 Largeur11.3 Profondeur8.5
    Coffret :
    Hauteur23.5 Largeur13.5 Profondeur11.5

    Le cadran circulaire émaillé blanc, signé « Viger à Paris », indique les heures en chiffres romains et les minutes par tranches de cinq en chiffres arabes par deux aiguilles en cuivre ciselé et doré ; un disque annulaire au centre permet le réglage du réveil. Le mouvement, la platine également signée « Viger à paris », sonne les heures et demi-heures et est à sonnerie « à répétition » aux quarts ; il s’inscrit dans une caisse vitrée sur trois faces traitée en borne « à l’antique » et entièrement réalisée en bronze finement ciselé, gravé et doré à l’or mat ou à l’or bruni. Sous le cadran, une vue vitrée permet de voir le mouvement du balancier ; la plaque de façade, surmonté d’un fronton arrondi à motif rayonnant et d’une balustrade, et celle du dessus, centrée d’un timbre en étain, agrémentée de quatre tournures aux angles et possédant une poignée mobile en bélière curviligne, sont à décor de croisillons centrés de quartefeuilles. L’ensemble repose sur quatre pieds moulurés et est renfermé dans son coffret d’origine en cuir ouvrant à charnières et possédant une poignée mobile sommitale en laiton pour en faciliter le transport.

    Ce type de petites horloges de voyage, parfois également appelées « pendules d’officier », rencontra un immense succès auprès des amateurs d’horlogerie de précision à partir du milieu du XVIIIe siècle. Rivales des montres de poche, elles permettaient à leurs propriétaires d’obtenir l’heure en tous lieux et en toutes circonstances. Parmi les modèles réalisés dans le même esprit, citons notamment : un premier exemplaire, le cadran signé « Robin », qui est illustré dans Tardy, La pendule française dans le monde, Paris, 1994 ; p.120 ; ainsi qu’un second de Lepaute qui est exposé dans le Salon Murat du Palais de l’Elysée, actuelle résidence du Président de la République (voir M. Gay, « Du Pont d’Iéna à l’Elysée », dans Bulletin ANCAHA, été 1993, n°67, p.13 ; fig.11). Enfin, relevons particulièrement que deux autres pendulettes de modèle identique à celle que nous proposons sont connues : la première, le cadran signé Jean-Baptiste Dutertre et la partie haute ceinturée d’une balustrade simulée, est passée en vente à Paris en 1980 (voir Jean G. Laviolette, « L’horlogerie de Paris », dans Bulletin ANCAHA, printemps 1981, n°30, p.58, fig.8) ; la seconde, également signée « Jean-Baptiste Dutertre », se trouvait anciennement dans la collection d’horlogerie de Perez de Olaguer-Feliu à Barcelone (illustrée dans Luis Monreal y Tejada, Relojes antiguos (1500-1850), Coleccion F. Perez de Olaguer-Feliu, Barcelone, 1955, planche LXII, catalogue n°91).

    François Viger (vers 1708 - 1784)

    Horloger parisien du XVIIIe siècle. Tout d’abord ouvrier libre, il accède à la maîtrise en août 1744 et installe son atelier rue Saint-Denis. Comme le souligne à juste titre Jean-Dominique Augarde : « les pièces sorties de son atelier sont d’une qualité parfaite » (Les ouvriers du Temps, Genève, 1996, p. 405). Viger s’entoure des meilleurs bronziers et ébénistes pour la réalisation des caisses de ses pendules en collaborant notamment avec Jean-Joseph de Saint-Germain, Antoine Foullet et Jean-Baptiste Osmond. De nos jours quelques-unes de ses pendules figurent dans les plus importantes collections publiques et privées internationales, notamment à l’Historisches Museum de Bâle, à la Wallace Collection à Londres, au musée du Louvre à Paris, au musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg et au Palais Liazenski à Varsovie.



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    Têteblanche
    I. Têteblanche

    Rare pendulette de voyage rocaille en bronze doré et argenté

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    Paris, époque Louis XV, vers 1745-1755

    Hauteur16.5 Largeur8.5 Profondeur5.5

    Le cadran circulaire émaillé, signé « I. TETEBLANCHE A PARIS », indique les heures en chiffres romains et les minutes par tranches de cinq en chiffres arabes par deux aiguilles en bronze repercé et doré ; le mouvement, également signé et numéroté « 325 », est renfermé dans une superbe caisse mouvementée en bronze doré et argenté très finement ciselé et gravé à décor rocaille de coquilles, guirlandes de fleurs en chutes, panaches, palmes, fleurons, crosses et doubles crosses terminées en enroulements, réserves sinueuses à fonds amatis…l’amortissement est formé par un large motif feuillagé encadré de crosses terminées en volutes et de petites guirlandes fleuries et feuillagées ; les faces latérales présentent des fenestrons vitrés permettant de visualiser le mouvement ; enfin, l’horloge repose sur quatre petits pieds feuillagés terminés en enroulements.

    Bibliographie :

    – C. Vincent, Catalogue de l’exposition Northern European Clocks in New York Collections, New York, The Metropolitan Museum of Art, 1972, p.24.

    – W. Edey, Catalogue de l’exposition French Clocks in North American Collections, The Frick Collection, New York, 1982, p.60-61, n°59 (illustrée).

     

    Cette pendulette de voyage est une parfaite illustration du luxe auquel prétendaient les grands amateurs parisiens et européens du milieu du XVIIIe siècle. Associant finesse de ciselure et qualité exceptionnelle et précision du mouvement, elle doit être considérée comme l’une des créations d’horlogerie parmi les plus originales du règne de Louis XV. Chose étonnante, l’horloger qui créa le modèle reste à ce jour parfaitement non-identifié ; nous savons uniquement qu’il déclina ce type de pendulette de voyage vers le milieu du XVIIIe siècle et qu’un autre exemplaire identique à celui que nous proposons, le mouvement numéroté « 206 », se trouvait anciennement dans la collection de Frederick P. Victoria à New York (illustré dans Jean-Dominique Augarde, Les ouvriers du Temps, La pendule à Paris de Louis XIV à Napoléon 1er, Genève, 1996, p.95, figs.57-58).

    I. Têteblanche

    Malgré d’importantes recherches aux Archives nationales à Paris, aucune information concernant cet horloger n’a pu être retrouvée ; de plus, il est totalement absent des ouvrages et des dictionnaires spécialisés ; cet artisan reste donc un véritable mystère. Toutefois, relevons qu’étant donné la qualité exceptionnelle de sa production connue, composée uniquement de petites pendulettes de voyage, l’hypothèse la plus vraisemblable consiste à croire qu’il n’effectua qu’un très court séjour à Paris et qu’auparavant il était en activité dans les pays germaniques. Cette signature est probablement celle de Joseph Weishaupt, un maître horloger qui vivait et travaillait à Carlsbad vers le milieu du XVIIIème siècle. “Têteblanche” est la version française de son nom ; lors de leurs voyages, les horlogers traduisaient fréquemment leurs noms pour correspondre à la langue du pays où ils se trouvaient.



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