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Stollenwerck  -  Saint-Germain

Rare pendulette à poser rocaille en bronze très finement ciselé et doré

APF_Pendulerie047_03

Dans une caisse attribuée à Jean-Joseph de Saint-Germain

Paris, époque Louis XV, vers 1750

Hauteur22,5 cm Largeur14 cm Profondeur9 cm

Le cadran émaillé indique les heures en chiffres romains et les minutes par tranches de cinq en chiffres arabes par deux aiguilles en bronze repercé et doré ; il s’inscrit dans une superbe caisse violonée entièrement réalisée en bronze très finement ciselé et doré. Le mouvement, à complications et poignée de tirage à rappel, est signé sur la platine « Stollenwerck à Paris » et est renfermé dans une caisse richement ciselée de motifs rocailles sur fonds amatis à décor de vaguelettes, cartouches feuillagés ou déchiquetés, fleurons et rinceaux, cabochons, coquilles, quadrillages à croisillons centrés de fleurettes, doubles crosses et joncs enrubannés ; l’horloge repose sur quatre pieds cambrés terminés en enroulements soulignés de feuillages.

Caractéristique de l’esprit rocaille assagi du milieu du XVIIIe siècle, la composition de cette pendulette se distingue par l’équilibre de ses proportions et l’exceptionnelle qualité d’exécution de sa caisse en bronze doré qui nous permet de la rattacher à l’œuvre de Jean-Joseph de Saint-Germain, l’un des plus importants fondeurs parisiens du règne de Louis XV. Parmi les rares modèles connus réalisés dans le même esprit, mentionnons notamment : un premier exemplaire illustré dans E. Niehüser, Die französische Bronzeuhr, Eine Typologie der figürlichen Darstellungen, Munich, 1997, p.198, fig.38 ; ainsi qu’un deuxième, conservé dans une collection privée, qui est reproduit dans Tardy, La pendule française, 1er partie : De l’horloge gothique à la pendule Louis XV, Paris, 1967, p.166 ; enfin, citons particulièrement une dernière pendule de ce type, le cadran signé « Etienne Le Noir à Paris », parue dans P. Kjellberg, Encyclopédie de la pendule française du Moyen Age au XXe siècle, Paris, 1997, p.112, fig. F.

Michel Stollenwerck

Michel Stollenwerck est reçu maître horloger parisien le 14 avril 1746.



Jean-Joseph de Saint-Germain (1719 - 1791)

Est probablement le plus célèbre bronzier parisien du milieu du XVIIIe siècle. Actif à partir de 1742, il est reçu maître en juillet 1748. Il est surtout connu pour la création de nombreuses caisses de pendules et de cartels qui firent sa notoriété, notamment le cartel dit à la Diane chasseresse (voir un exemplaire conservé au Musée du Louvre), la pendule supportée par deux chinois (voir un modèle de ce type aux Musée des Arts décoratifs de Lyon), ainsi que plusieurs pendules à thématiques animalières, essentiellement à éléphants et rhinocéros (exemple au Musée du Louvre). Vers le début des années 1760, il joue également un rôle primordial dans le renouveau des arts décoratifs parisiens et dans le développement du courant néoclassique, en réalisant notamment la pendule dite au génie du Danemark sur un modèle d’Augustin Pajou pour Frédéric V du Danemark (1765, conservée à l’Amalienborg de Copenhague). Saint-Germain crée plusieurs pendules inspirées par le thème de l’Etude, sur un modèle de Louis-Félix de La Rue (exemples au Louvre, à la Fondation Gulbenkian, Lisbonne, et au Musée Metropolitan de New York).

Parallèlement à ses créations horlogères, Saint-Germain réalise également de nombreux bronzes d’ameublement – y compris chenets, appliques, et candélabres – en faisant toujours preuve de la même créativité et démontrant ses talents exceptionnels de bronzier. Il se retire des affaires en 1776.