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Rémond
François Rémond (vers 1747-1812)

Rare pendule de cheminée en bronze très finement ciselé et doré à l’or mat ou l’or bruni, marbre blanc statuaire dit « de Carrare » et biscuit de porcelaine « Wedgwood »

Pendule432-04_BD_MAIL

Attribuée à François Rémond

Paris, fin de l’époque Louis XVI, vers 1790-1795

Hauteur51.5 cm Largeur40 cm Profondeur14.5 cm

Le cadran annulaire émaillé blanc est agrémenté de fleurettes dorées reliées entre-elles par des filets bleus et indique les heures en chiffres romains, ainsi que les minutes par tranches de quinze en chiffres arabes et les quantièmes du mois révolutionnaires par trois aiguilles, dont deux en cuivre repercé et doré. Le mouvement est renfermé dans une caisse entièrement réalisée en bronze très finement ciselé et doré à l’or mat ou à l’or bruni, marbre blanc statuaire dit « de Carrare » et médaillon en biscuit de porcelaine « Wedgwood ». Le mécanisme squelette, renfermé dans une boite octogonale surmontée d’une couronne de roses enrubannée à arc et flèche, repose sur une athénienne tripode à sabots caprins et têtes de bélier retenant des chaînettes et est supporté latéralement par deux trompes fixées à des rosaces surmontées de bouquets fleuris et feuillagés autour desquelles s’enroulent des serpents et retenant des guirlandes tombantes passant dans des anneaux et se terminant en passementerie. Ces deux trompes sont tenues, l’une par un amour ailé, l’autre par un jeune garçon vêtu de grelots dans l’esprit des représentations elfiques. Sur la terrasse sont posées deux couronnes fleurie ou feuillagée. L’ensemble repose sur une base octogonale à décrochements ceinturée d’une frise alternée à graines et feuilles d’eau et agrémentée, latéralement, de panneaux brettés, et, en façade, de deux plaques découpées d’arabesques renfermant des niches à bustes féminins encadrant un panneau central oblong orné de branches de lauriers enrubannées enserrant un médaillon en biscuit de porcelaine à reliefs blancs sur fond bleu représentant probablement Thétis plongeant Achille dans le Styx. Enfin, six pieds aplatis supportent l’horloge.

D’une exceptionnelle qualité de ciselure et de dorure, la rare pendule que nous proposons peut être rattachée en toute certitude à l’œuvre de François Rémond, le plus talentueux ciseleur-doreur parisien des dernières décennies du XVIIIe siècle et des toutes premières années du siècle suivant. Elle présente également une thématique particulièrement originale, ainsi que la particularité d’intégrer un médaillon en biscuit de porcelaine « Wedgwood » qui pourrait être le témoignage de l’intervention d’un important marchand-mercier parisien de l’époque, tel que Dominique Daguerre, qui possédait toutes les connections commerciales nécessaires à la réalisation d’une pendule d’une si grande qualité.

François Rémond (vers 1747 - 1812)

À l’instar de Pierre Gouthière, François Rémond est l’un des plus importants artisans ciseleurs-doreurs parisiens du dernier tiers du XVIIIe siècle. Il débute son apprentissage en 1763 et obtient ses lettres de maîtrise en 1774. Immédiatement son talent lui permet de se composer une riche clientèle parmi laquelle figuraient notamment certaines personnalités de la Cour. Mais surtout François Rémond, par l’intermédiaire du marchand-mercier Dominique Daguerre, participe à l’ameublement de la plupart des grands collectionneurs de la fin du XVIIIe siècle en fournissant des caisses de pendules, des chenets, des candélabres…toujours d’une très grande qualité d’exécution et aux compositions particulièrement raffinées et novatrices qui firent sa notoriété.