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P295

Rare pendule de cheminée en temple en rotonde en bronze très finement ciselé et doré à l’or mat ou à l’or bruni, biscuit de porcelaine et marbre blanc statuaire dit « de Carrare »

Pendule426-02_HD_WEB

Paris, époque Louis XVI, vers 1780-1785

Hauteur39 cm Diamètre17.5 cm

Servant de prétexte luxueux à l’indication horaire, ce temple néoclassique en rotonde est entièrement réalisé en bronze très finement ciselé et doré à l’or mat ou à l’or bruni et marbre blanc de Carrare. L’heure est indiquée sur deux cadrans tournants à cartouches émaillées, le supérieur marquant les minutes en chiffres arabes par tranches de cinq, l’inférieur les heures en chiffres romains, le tout est indiqué par une flèche en bronze doré tenant lieu d’aiguille fixe. Le mouvement est partiellement apparent et s’inscrit dans un entablement à montants en fûts fuselés à bagues à canaux réunis par des guirlandes en enfilages de perles qui supportent le recouvrement en dôme terminé en graines émergeant d’acanthes. Les parties supérieure et inférieure sont reliées entre-elles par quatre colonnes à chapiteaux à perles et bases moulurées centrées d’un promontoire supportant une petite figure en biscuit de porcelaine représentant une jeune fille portant des fruits dans sa robe. Le tout repose sur une base circulaire ceinturée d’une balustrade encadrée de perles et cordelettes et supportée par quatre pieds droits à triples cannelures.

La composition originale, dite « en rotonde », de cette pendule de cheminée en forme de temple « à l’antique » s’inspire plus ou moins directement du temple, dit « de l’Amour », érigé en 1778 à la demande de la reine Marie-Antoinette par l’architecte Richard Mique dans le jardin du Petit Trianon. Nommée « fabrique », cette construction royale, unanimement saluée pour sa beauté parfaite et l’équilibre de ses proportions, sera à l’origine de nombreuses déclinaisons dans les arts décoratifs français de l’époque, notamment dans le domaine de l’horlogerie. Dès sa création, nous assistons à l’apparition du modèle de pendules, dit « temple », déclinant plus ou moins fidèlement la rotonde de la reine ; ainsi, dès 1786, un exemplaire, probablement proche de celui que nous présentons, est prisé 144 livres dans le salon de Charles-Guillaume-Louis marquis de Broglie : « Une pendule de cheminée à cadran tournant montée sur quatre colonnes en marbre blanc à sonnerie avec ornements de cuivre doré, une petite figure en biscuit ». Enfin, relevons que, de nos jours, parmi les rares modèles similaires connus réalisés dans le même esprit, nous pouvons citer particulièrement : un premier exemplaire qui se trouvait anciennement dans la collection « Au vieux Cadran » (reproduit dans Tardy, La pendule française, 2ème Partie, Du Louis XVI à nos jours, Paris, 1974, p. 286) ; ainsi qu’un second, soutenu par des colonnes en lapis-lazuli, qui est illustré dans P. Kjellberg, Encyclopédie de La Pendule Française du moyen-âge au XXe siècle, Les éditions de l’Amateur, Paris, 1997, p.293, fig. A.