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Gille l’Ainé  -  Foullet

Rare pendule de cheminée dite « au lion se dressant » en bronze très finement ciselé et doré à l’or mat et marbre blanc statuaire dit « de Carrare »

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Cadran signé « Gille l’Aîné à Paris » par l’horloger Pierre II Gille

Probablement commercialisée par l’ébéniste Antoine Foullet

Paris, époque Transition Louis XV-Louis XVI, vers 1770

Hauteur46 cm Largeur37 cm Profondeur21 cm

Le cadran circulaire émaillé blanc, signé « Gille L’Aîné à Paris », indique les heures en chiffres romains et les minutes par tranches de cinq en chiffres arabes par deux aiguilles en cuivre repercé et doré. Le mouvement, à sonnerie des heures et des demi-heures, est renfermé dans une caisse néoclassique à figure de lion en bronze très finement ciselé et doré à l’or mat et marbre blanc statuaire dit « de Carrare ». La caisse circulaire, surmontée d’une urne couverte simulée à guirlandes de lauriers et prise en graine, repose sur un tronçon de colonne à cannelures et tore uni mouluré ; sur sa droite, s’épanouit une guirlande de roses, tandis que, sur sa gauche, se dresse un superbe lion se dressant reposant sur une terrasse « au naturel » à branchages de chêne et corne d’abondance. L’ensemble repose sur une base quadrangulaire, à décrochement légèrement arrondi en façade, décorée de rosaces turbinées retenant une large guirlande de chêne rattachée à une pastille et rythmée d’une frise d’entrelacs centrés d’oves et de perles alternées. Enfin, quatre pieds toupies moulurés supportent l’ensemble de l’horloge.

Cette rare pendule de cheminée fut créée à la fin des années 1760 ou au tout début de la décennie suivante par un bronzier parisien, actuellement non-identifié, pour le compte de l’ébéniste Antoine Foullet, qui, en raison des règles strictes des corporations d’artisans de l’époque, ne pouvait pas intervenir dans la création des pièces en bronze, mais pouvait toutefois les commercialiser et en détenir l’exclusivité. Le modèle fut décliné à quelques rares exemplaires parmi lesquels nous pouvons mentionner particulièrement : un premier modèle, le cadran de « Bourdier », qui se trouvait anciennement à la Galerie Didier Aaron (illustré dans J-D. Augarde, Les ouvriers du Temps, La pendule à Paris de Louis XIV à Napoléon Ier, Editions Antiquorum, Genève, 1996, p.284, fig.216, et dans H. Ottomeyer et P. Pröschel, Vergoldete Bronzen, Die Bronzearbeiten des Spätbarock und Klassizismus, Band I, Munich, 1986, p.193, fig.3.11.5) ; ainsi qu’un deuxième, le cadran de « Cronier », qui est reproduit dans P. Kjellberg, Encyclopédie de la pendule française du Moyen Age au XXe siècle, Les éditions de l’Amateur, Paris, 1997, p.280, fig. A ; enfin, citons une dernière pendule de ce type, le cadran de « Festeau le jeune », qui se trouvait anciennement dans la collection de la Vicomtesse Vigier (vente à Paris, Palais Galliera, Maître Rheims, les 2-3 juin 1970, lot 80).

Gille l’Aîné

« Gille l’Aîné à Paris » et « Gille Fils à Paris » :

Ces deux signatures correspondent à la collaboration de deux horlogers parisiens, père et fils. En effet, jusqu’en 1765, la signature « Gille L’Aîné » est utilisée par Pierre Ier François Gille (1690-1765), tandis que son fils Pierre II Gille (1723-1784) signait ses cadrans « Gille L’Aîné Fils ».

Après son accession à la maîtrise le 18 novembre 1746, en tant que fils de maître, Pierre II Gille installe son atelier rue Saint-Martin, rue Saint-Denis et rue aux Ours. Au début de sa carrière il travaille avec son père, puis dirige son propre atelier au milieu du XVIIIe siècle et rencontre immédiatement un immense succès auprès des grands collectionneurs. A la mort de son père en 1765, Pierre II Gille reprit sa signature, apposant ainsi sur ses pièces la marque « Gille l’Aîné à Paris ».

Enfin, relevons qu’au XVIIIe siècle, des pendules portant la signature « Gille L’aîné » étaient mentionnées chez le marquis de Brunoy, le prince Charles de Lorraine, le puissant fermier-général Perrinet de Jars, le duc de Gramont, le prince de Condé et Auguste II de Saxe.



Antoine Foullet

Antoine Foullet est un ébéniste spécialisé en caisses de pendules et de régulateurs. Il est reçu maître ébéniste le 24 septembre 1749.