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Montjoye  -  Morlay

Importante pendule de cheminée en bronze finement ciselé, patiné « à l’antique » et doré

« Clio ou Allégorie de l’Histoire »

Pendule351-03_HD_WEB

« Montjoye à Paris » 

Dans une caisse attribuée à René-François Morlay

Paris, époque Transition Louis XV-Louis XVI, vers 1770-1775

Hauteur50 Largeur45.5 Profondeur17.5

Le cadran circulaire émaillé blanc, signé « Montjoye à Paris », indique les heures en chiffres romains et les minutes par tranches de cinq en chiffres arabes par deux aiguilles en bronze repercé et doré ; il s’inscrit dans une caisse entièrement réalisée en bronze finement ciselé, patiné et doré. Sur l’un des côtés, est une superbe figure féminine debout, vêtue d’une toge « à l’antique », chaussée de sandales à lanières et les cheveux relevés en chignon, qui examine un parchemin gravé de motifs géométriques et symbolise la muse Clio. De l’autre côté de la caisse retombe une guirlande de feuilles et de fleurs et est posé un jeune amour ailé attentif à l’action de la muse, ainsi qu’un globe ou une mappemonde, attributs relatifs à la connaissance du Monde. L’ensemble repose sur une base quadrangulaire à ressaut décorée de motifs tels que guirlandes de feuilles de chêne et de glands, rosaces et frises alternées de motifs de cabochons et fleurs stylisées dans des encadrements en réserves. Enfin, quatre pieds quadrangulaires droits à fines cannelures participent à l’équilibre de la composition et supportent l’horloge.

Relativement proche de quelques modèles réalisés dans le même esprit par certains bronziers parisiens de l’époque, tels que Robert Osmond ou Jean-Joseph de Saint-Germain, la pendule que nous proposons peut être rattachée à l’œuvre du bronzier parisien René-François Morlay, créateur notamment d’une superbe pendule à carillon qui se trouvait anciennement dans les collections du marquis de Hertford, exposée de nos jours à la Wallace Collection à Londres (voir P. Hugues, The Wallace Collection, Catalogue of Furniture, Londres, 1996, p.418-425). En effet, Morlay est l’auteur d’une pendule de modèle identique à celle présentée qui porte sa signature insculpée dans le bronze (voir J-D. Augarde, Les ouvriers du Temps, Genève, 1996, p.293, fig.223).

Enfin, parmi les rares autres exemplaires identiques répertoriés, mentionnons notamment celui qui se trouvait anciennement dans la célèbre collection du comte Jacques de Bryas dispersée en 1898 (vente à Paris, Me Chevallier, Galerie Georges Petit, les 5-6 avril 1898, lot 242) ; ainsi qu’un deuxième, le cadran signé « Filon », qui est reproduit dans P. Kjellberg, Encyclopédie de la pendule française du Moyen Age à nos jours, Paris, 1997, p.244, fig. A ; enfin, citons particulièrement une dernière pendule de ce modèle, livrée en décembre 1771 pour la chambre de la Comtesse de Provence au Château de Versailles, qui appartient aux collections du Mobilier national et est exposée au Musée national du Château de Versailles (illustrée dans le catalogue de l’exposition Le château de Versailles raconte le Mobilier national, Quatre siècles de création, 20 septembre 2010-11 décembre 2011, p.137).

Louis Montjoye (1729 - vers 1815)

Cette signature correspond à Louis Montjoye, l’un des meilleurs horlogers parisiens de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Après son accession à la maîtrise, en août 1748, il installe son atelier rue Dauphine et connaît immédiatement une grande notoriété auprès des amateurs de belle horlogerie parisienne. Il travaille notamment pour les grands marchands de l’époque, notamment Dominique Daguerre, et collabore avec les artisans les plus talentueux pour la création des caisses de ses pendules, particulièrement avec Charles Cressent, Jean-Joseph de Saint-Germain, François Rémond et les Osmond. Au XVIIIe siècle, certaines de ses réalisations figuraient dans les collections de la duchesse de Mazarin, du duc de Richelieu et du comte de Vaudreuil ; enfin, à la Révolution, l’une de ses pendules est inventoriée à Montreuil chez Madame Elisabeth, sœur de Louis XVI.



François-René Morlay

François-René Morlay est reçu maître fondeur en 1756.