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Galle  -  Thomas
Claude Galle (1759-1815)

Importante pendule de cheminée en marbre rouge griotte, bronze très finement ciselé, moleté, patiné à l’antique et doré à l’or mat

 

« Le Génie de la Guerre inspiré par Athéna »

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Cadran signé « Thomas Hr » par l’horloger Thomas

Dans une caisse attribuée au maître bronzier Claude Galle

 

Paris, début de l’époque Empire, vers 1805.

Hauteur75 cm. Largeur56 cm. Profondeur22 cm.

Le cadran circulaire émaillé blanc, signé « Thomas Hr », indique les heures en chiffres romains et les minutes par tranches de quinze en chiffres arabes par deux aiguilles œil-de-perdrix en acier poli-bleui dites « Breguet ». Le mouvement, à sonnerie des heures et des demi-heures, s’inscrit dans une caisse entièrement réalisée en bronze très finement ciselé ou moleté, patiné « à l’antique » et doré à l’or mat et marbre rouge griotte. La lunette est agrémentée de frises moletées ; le mécanisme est renfermé dans une borne, agrémentée de motifs de torches enflammées, lances ailées, étoile et chouette les ailes déployées, dont les montants sont formés de termes en consoles à têtes léonines ; l’entablement, souligné d’une frise alternée de feuilles de refend renfermant des palmettes ou des feuilles stylisées, supporte un buste de Minerve casquée et un parchemin déroulé sur lequel dessine le Génie de la Guerre ; ce dernier, est représenté sous la forme d’une superbe figure masculine ailé, légèrement drapée, accoudée à la borne et tenant un stylet dans sa main droite avec lequel il dessine le portrait de la déesse d’Athènes. L’ensemble est supporté par une base quadrangulaire, elle-même reposant sur quatre pieds en pattes léonines.

La composition particulièrement élaborée de cette importante pendule de cheminée, ainsi que la qualité exceptionnelle de sa ciselure, de sa patine et de sa dorure, témoignent du talent du bronzier qui exécuta la caisse dans les toutes premières années du XIXe siècle, probablement Claude Galle, l’un des meilleurs artisans parisiens de son temps, à qui nous attribuons le modèle. La thématique de l’œuvre, mettant à l’honneur Minerve, déesse de la Sagesse, de la Pensée et de la Guerre, portraiturée par le Génie de la Guerre s’inspirant de la sagesse et des qualités martiales de la déesse, s’inscrit parfaitement dans la volonté napoléonienne de mettre en avant, aussi bien les qualités de réflexion, que d’action, qualités personnifiées par l’Empereur lui-même. Le modèle est rare, ainsi parmi les quelques autres pendules identiques connues, nous pouvons citer particulièrement un exemplaire qui est illustré dans P. Kjellberg, Encyclopédie de la pendule française du Moyen Age au XXe siècle, Les éditions de l’Amateur, Paris, 1997.

Claude Galle (1759 - 1815)

L’un des plus éminents bronziers et fondeurs-ciseleurs de la fin de l’époque Louis XVI et l’Empire, Claude Galle est né à Villepreux près de Versailles. Il fait son apprentissage sous le fondeur Pierre Foy, épousant en 1784 la fille de Foy. En 1786 il devient maître fondeur. A la mort de son beau-père en 1788, Galle prend la direction de l’atelier, qui devient l’un des plus importants de Paris, employant, au plus haut de son activité, près de 400 artisans. Galle déplace l’atelier d’abord Quai de la Monnaie (plus tard Quai de l’Unité), puis, en 1805, 60 Rue Vivienne.

Le garde-meuble de la couronne, sous la direction de sculpteur Jean Hauré de 1786-88, lui fait l’honneur de plusieurs commandes. Galle travailla avec beaucoup d’artisans remarquables, tels Pierre-Philippe Thomire ; il fournit la majorité des bronzes d’ameublement au Château de Fontainebleau pendant l’Empire. Il reçut de nombreuses commandes impériales, pour des lumières, boîtes de pendule, et vases pour les palais de Saint-Cloud, les Trianons, les Tuileries, Compiègne, et Rambouillet. Il fournit les palais italiens de Monte Cavallo à Rome et Stupinigi près de Turin.

Malgré son succès, Galle s’est souvent trouvé en difficulté financière, causée en partie par son style de vie généreux et somptueux et également par l’incapacité de certains de ses clients (comme le prince Joseph Bonaparte) à payer ce qu’ils devaient. Après la mort de Galle, son fils, Gérard-Jean Galle (1788-1846), poursuivit l’activité de l’atelier. Aujourd’hui, son œuvre se trouve dans les plus importants musées et collections du monde, ceux mentionnés ci-dessus, ainsi que le musée national du château de Malmaison, le musée Marmottan à Paris, le Museo de Reloges à Jerez de la Frontera, la Residenz à Munich et le musée Victoria and Albert à Londres.



Thomas

La signature « Thomas à Paris » est souvent associée à celle du bronzier Claude Galle. Cet horloger parisien était actif dans les dernières années du XVIIIe siècle et les premières années du siècle suivant. Par l’intermédiaire de Galle, Thomas connut une certaine notoriété auprès des amateurs parisiens d’horlogerie de luxe et certaines de ses réalisations sont mentionnées dans les premières décennies du XIXe siècle chez de grands collectionneurs, notamment chez deux maréchaux de Napoléon, Son Excellence Michel Ney prince de la Moskowa duc d’Elchingen et Louis-Alexandre Berthier prince de Wagram, ainsi que dans l’inventaire après décès de la femme de Louis-Amable-Auguste-Ursule-Achille de Sparre.