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Detouche  -  Houdin

Important régulateur mural en bronze doré à équation du temps et remontoir d’égalité, avec calendrier perpétuel et thermomètre

APF14_Pendulerie_0114

Signé par les horlogers Louis-Constantin Detouche et Jacques-Francois Houdin

Paris, époque Second Empire, daté 1851

Hauteur185 cm Largeur47 cm Profondeur29,5 cm

Provenance :

– Une collection privée française

 

Un rare et important régulateur mural en bronze doré de Louis-Constantin Detouche et Jacques-Francois Houdin, portant l’inscription « J F Houdin 1851 Exposition de Londres Jacques-Francois Houdin » sous le cadran, également signé « C Detouche Paris » dans une cartouche sur le cadran et numéroté « 9730 ». Il possède les complications horlogères suivantes : réserve de marche, date, jour de la semaine, mois et équation du temps sectoriel. Le cadran principal, en bronze doré, avec lunette ciselée de raies de cœur, douze grandes cartouches en émail blanc comportant des chiffres romains pour les heures, l’indication extérieure des minutes avec douze petites cartouches comportant des chiffres arabes alternant avec des segments en émail blanc, et un anneau des secondes intérieur (plus tardif, probablement bakélite), avec un secteur gradué pour la réserve de marche à 6 heures, marqué HAUT/BAS, avec trou de remontage au centre, avec aiguilles Breguet en acier bleui pour les heures et les minutes et des aiguilles en acier bleui pour les secondes et réserve de marche.

Sous le cadran principal un cadran auxiliaire avec lunette ciselée de raies de cœur et un cadran annulaire en émail blanc indiquant la date, le jour de la semaine et le mois avec sa durée (28, 30 ou 31 jours), centré par un marqueur indiquant la date annuelle qui comporte également l’équation du temps, sur un secteur en émail blanc avec indications peintes en noir et graduées de +15mn à -15mn et « AVANCE/RETARD », avec calendrier annuel et came en forme de haricot visible à travers les roues percés, sur un fond en émail bleu avec étoiles d’or, avec aiguilles Breguet et une aiguille équilibrée en acier bleui pour le temps moyen et une aiguille « soleil » en bronze doré pour le temps vrai. Le mouvement à 15 jours de réserve de marche, avec un poids en acier et laiton, échappement à ancre à recul, régulateur micrométrique et remontoir d’égalité et un pendule à compensation à gril en acier et laiton, placé devant une fausse plaque finement gravée pour le protéger des interférences dues à la descente du poids, la grande lentille centrée par un thermomètre avec cadran sectoriel en émail blanc, avec une aiguille en acier bleui, indiquant la condensation et dilatation des tiges en métal ; le pendule est suspendu par un câble d’acier. La boîte rectangulaire en bronze doré avec corniche en escalier, se terminant par des volutes en bronze doré.

Ce régulateur comprend plusieurs mécanismes spécialisés, dont le remontoir d’égalité qui transmet une force constante au pendule ou balancier, pour éviter les inégalités causées par des variations de la force motrice : à intervalles réguliers le remontoir met sous tension  un ressort ou petit poids qui transmet une force constante à l’échappement. Le régulateur indique également l’équation du temps, c’est-à-dire la différence entre le temps solaire et le temps moyen.

Exposé à l’Exposition de Londres en 1851, où il reçut une médaille, ce régulateur est décrit dans le catalogue officiel de l’exposition comme suit :

« Un grand régulateur dans une boîte en bronze doré, le devant et les côtés en verre. Il indique les secondes et l’équation du temps, avec un index pour le mois et le jour. Son pendule, en même temps compensateur au moyen de leviers, est l’invention de l’un des exposants. Ce régulateur est exposé pour sa précision et ses finitions. » (The Great Exhibition 1851, Report on Horological Instruments, 1851, p. 339).

Constantin-Louis Detouche (1810 - 1889)

Ayant reçu la Légion d’Honneur en France en 1853 et la Croix de l’ordre du Dannebrog au Danemark, était nommé horloger de la ville de Paris et de l’Empereur Napoléon III. Sa firme, probablement la plus importante en France à l’époque, rencontra énormément de succès.

A l’exposition de Nîmes en 1862, la compagnie fut décrite comme suit : « la maison Detouche de Paris, fondée en 1803 ; son volume d’affaires grandit chaque année et aujourd’hui elle fait un chiffre, en France et à l’étranger, de plus de 3 millions de francs. Les objets horlogers, des pièces de précision aux articles ordinaires, représentent plus de 1,200,000 francs. M. Detouche a reçu les récompenses les  plus prestigieuses ; je ne mentionnerai ici que : la médaille d’or à l’exposition universelle d’horlogerie de Besançon en 1860, et la médaille d’or à Londres en 1862. On lui a décerné la Croix de la Légion d’Honneur pour sa contribution aux progrès de l’horlogerie et le roi du Danemark l’a gratifié de la Croix de Dannebrog pour son horloge électrique. De tels objets, qui mériteraient qu’on les décrive en détail, présentent des améliorations qui devraient être connues et appréciées par chaque horloger qui a bénéficié du travail et des services de M. Detouche… Le jury a noté tout particulièrement un régulateur de style rocaille en bronze doré, d’un goût remarquable, qui mesure 1m 90 ; … Les tourniquets vus à l’exposition et considérés comme indispensables en France et à l’étranger sont également l’invention de M. Detouche. Tous les articles produits par cette maison méritent d’attirer l’attention de par leurs prix modérés, leur élégance, leur riche ornementation, leur précision, et leur excellente facture. Le jury décerne à M. Detouche un diplôme d’honneur. » (« Revue Chronométrique », 8ème année, vol. IV, juin 1862 – juin 1863, « Exposition de Nîmes », Paris, 1862, pp. 605-609).

En 1851, six ans après l’arrivée de Houdin, la maison Detouche prit part à la Great Exhibition de Londres (la première exposition universelle) sous la dénomination « Chronometer makers, 158 and 160 rue St Martin, Paris ».

En 1887, vers la fin de sa vie, Detouche subventionne la publication delà troisième édition du Traité d’Horlogerie Modern Théorique et Pratique de Claude Saunier (1816-1896), également appelée l’édition C. Detouche (944 pages, publié à Paris) et l’addendum (112 pages, également publié à Paris).

Parmi les autres prestigieuses créations de Detouche et Houdin, on pourrait citer deux grands régulateurs astronomiques,  avec indication des heures, minutes, secondes, jours, mois et la date, heure du lever et du coucher du soleil, l’équation du temps, lever et coucher de la lune, ainsi que ses phases et âge, et les variations barometriques et thermometriques. Sur ces deux régulateurs, le cadran principal est entouré de quatorze cadrans subsidiaires indiquant le temps dans quatorze villes dans le monde. Pendant longtemps, l’un de ces régulateurs s’est trouvé à l’angle de la rue Saint-Martin et la rue de Rivoli ; aujourd’hui il se trouve dans la Manufacture François-Paul Journe SA, à Genève.



Jacques-François Houdin (1783 - 1860)

Membre de plusieurs associations scientifiques et le beau-père de l’inventeur, magicien et horloger Jean-Eugène Robert-Houdin (1805-1871), Houdin, originaire de Blois, vint à Paris à la demande d’Abraham-Louis Breguet. Houdin avait créé ou apporté des améliorations à certains échappements et aux pendules compensateurs pour régulateurs et horloges astronomiques. Il avait également amélioré les machines utilisées pour faire les roues et pinions.

Jacques-François Houdin fut le chef d’atelier de Detouche de 1845 à 1859.



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