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Lenhendrick

Importante paire de grands flambeaux néoclassiques en argent très finement ciselé

Bougeoirs014-02_HD_WEB

Poinçons fermiers généraux : « A » et « E » couronné (1768/1774), grosse et moyenne décharge (1768-1774)/Maître orfèvre « L.L. » et colonne sur les ombilics, binets et bobèches

Paris, époque Transition Louis XV-Louis XVI, vers 1768-1774

Hauteur28 Diamètre15

Entièrement réalisé en argent très finement ciselé, chaque flambeau se présente sous la forme d’un fût en « balustre » rythmé de trois côtes concaves et orné, dans sa partie basse, de feuilles d’acanthe et, dans sa partie haute, de fines guirlandes de lauriers en chutes ou en festons retenues par des agrafes stylisées à l’épaulement supérieur. Ce fût se termine par un binet traité en vase simulé agrémenté d’un décor en bandeau de canaux sur fond amati émergeant d’un culot en bouquet de feuilles d’eau et recevant la bobèche à contour et moulure feuillagée reposant sur un jeu de bagues unies moulurées. L’ensemble repose sur des pieds circulaires contournés soulignés de moulures en cavet ornées de feuillages et décorées d’agrafes surmontant des ombilics mamelonnés à canaux et dards se détachant sur des fonds amatis.

Cette rare paire de grands flambeaux se distingue aussi bien par l’exceptionnelle qualité de son exécution que par son décor ciselé parfaitement symétrique caractéristique des meilleures réalisations parisiennes des dernières années du règne de Louis XVI tendant vers le Néoclassicisme, période que nous appelons de nos jours le style Transition Louis XV-Louis XVI. Ce même esprit se retrouve notamment sur un modèle de flambeau, portant un bouquet de lumières et daté 1771-1772, qui se trouvait anciennement dans la collection David-Weill (illustré dans G. Henriot, Le luminaire de la Renaissance au XIXe siècle, planche 165, fig.4) ; ainsi que sur des modèles de flambeaux suivis sur plusieurs décennies par Louis-Joseph Lenhendrick, auteur des flambeaux que nous proposons, dont un exemplaire est reproduit dans J. Bourne et V. Brett, L’art du Luminaire, Editions Flammarion, Paris, 1992, p.67, fig.204, tandis qu’une rare suite de vingt-deux, rassemblée sur de nombreuses années, a fait partie de la célèbre collection Riahi (voir Quelques chefs-d’œuvre de la collection Djahanguir Riahi, Ameublement français du XVIIIe siècle, Editions FMR, Milan, 1999, p.252-254).

Louis-Joseph Lenhendrick (? - 1783)

Nous n’avons que peu d’informations concernant les débuts de la vie de cet orfèvre de talent. Probablement originaire des contrées germaniques, il vient relativement jeune se fixer à Paris et entre en apprentissage en août 1738 dans l’atelier des Galeries du Louvre de Thomas Germain (1673-1748), le plus important orfèvre parisien de son temps. Moins d’une dizaine d’années plus tard, le 17 mai 1747, il accède à la maîtrise d’orfèvre parisien, installe son propre atelier et poursuit sa collaboration avec l’atelier des Germain, en l’occurrence avec François-Thomas Germain, fils de son ancien maître. Associé à Germain, Lenhendrick participe à de nombreuses commandes prestigieuses destinées aux cours de Versailles, de Lisbonne et de Saint-Pétersbourg. C’est notamment pour cette dernière qu’il participe à la livraison du célèbre Service Orloff, offert par la tsarine Catherine II à son favori et dont un superbe candélabre en vermeil de Lenhendrick est exposé au Musée Calouste Gulbenkian à Lisbonne (voir El Gusto « a la griega », Nacimiento del Neoclasicismo francés, Madrid, 2008, p.186).



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