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CA51

Rare paire d’appliques « à la grecque » à deux lumières en bronze finement ciselé et doré à l’or mat ou à l’or bruni

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Réalisée d’après un dessin de Jean-Louis Prieur (1732-1795)

Paris, époque Transition Louis XV-Louis XVI, vers 1765-1770

Hauteur49.5 Largeur32 Profondeur13.8

Provenance :

– probablement collection du fermier-général Jean-François Leroy de Senneville (1715-1784).

 

Entièrement réalisée en bronze très finement ciselé et doré à l’or mat ou à l’or bruni, chaque applique présente un fût à platine néoclassique, à culot à acanthe et montant en consoles, sur laquelle se rattachent les deux bras de lumière à tiges à canaux soulignées de feuilles de refend supportant des bassins et des binets ornés de frises feuillagées ; cette platine est agrémentée d’un putto, vêtu d’un léger drapé enveloppant ses hanches, représenté debout sur un entablement et tenant dans chaque main une guirlande de feuilles de laurier venant passer dans des motifs à grecques qui ponctuent les bras de lumière. Le jeune enfant supporte sur sa tête un dé à rosaces se détachant d’un entablement sur lequel repose un vase simulé à feuilles d’acanthe, guirlandes de feuilles de laurier et couvercle à prise en graine.

Cette rare et importante paire d’appliques est une parfaite illustration de ce que l’on nomme de nos jours « le goût grec », esprit décoratif néoclassique initié par certains grands amateurs parisiens du début du milieu du XVIIIe siècle, notamment par le comte de Caylus et Ange-Laurent Lalive de Jully, en réaction aux modèles rocailles, jugés démodés, qui dominaient les arts décoratifs français depuis plusieurs décennies. Le modèle s’inspire directement d’un dessin de l’ornemaniste Jean-Louis Prieur, l’un des chefs de file de ce courant néoclassique, qui est conservé dans une collection privée (illustré dans H. Ottomeyer et P. Pröschel, Vergoldete Bronzen, Die Bronzearbeiten des Spätbarock und Klassizismus, Tome I, Munich, 1986, p.173, fig.3.5.3). Rapidement, ce modèle d’appliques rencontra un immense succès auprès des grands amateurs parisiens du milieu des années 1760.

De nos jours, quelques rares paires d’appliques de ce type sont connues avec certaines légères variantes dans le traitement du décor, citons tout d’abord deux paires de ce modèle, mais à trois bras de lumières : une première passée en vente lors de la dispersion de la collection de Madame Lelong (vente à Paris, Galerie Georges Petit, Maître Chevallier,  les 27-30 avril et 11-15 mai 1903, lot 334) ; ainsi qu’une seconde qui a fait partie de la collection de Joseph Bardac (vente à Paris, Me Lair-Dubreuil, Galerie Georges Petit, le 9 décembre 1927, lot 80) ; enfin, mentionnons particulièrement une paire d’appliques de ce modèle, possédant deux lumières tout comme celles que nous proposons, qui se trouvait anciennement dans la collection d’Eric von Goldschmidt-Rothschild (vente à Berlin, Ball & Graupe, le 23 mars 1931, lot 364). C’est de toute évidence cette paire d’appliques « Rothschild » ou bien celle que nous proposons qui fut décrite au XVIIIe siècle chez le fermier-général Jean-François Leroy de Senneville, dont la vente après décès, qui se tint le 26 avril 1784, mentionnait sous le lot 173 : « Une jolie paire de bras, à gaine et figure d’enfant tenant des guirlandes dans leurs mains, ils sont à deux branches, et très bien dorés ».